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Lutte contre le mariage d’enfants : Save the Children lance un Projet de renforcement des capacités de la société civile

Publié le mardi 13 février 2018 à 18h07min

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Lutte contre le mariage d’enfants : Save the Children lance un Projet de renforcement des capacités de la société civile

Dans sa recherche de solutions durables à l’épanouissement des enfants, l’ONG Save the Children a lancé, le mardi 13 février 2018, à Ouagadougou, le Projet de renforcement des capacités de la société civile pour l’abandon du mariage d’enfants. Financé par le Royaume de Danemark, Danida, le projet a une durée de vie de quatre ans (2018-2021). La cérémonie de lancement a été présidée par le conseiller technique du ministère en charge de la femme, Issoufou Ouédraogo.

« Engager les Organisations de la société civile (OSC), les organisations dirigées par les enfants/jeunes à promouvoir et protéger les droits des enfants, en particulier, en mettant fin au mariage d’enfants », telle est l’ambition du projet dont le lancement officiel est intervenu dans la matinée du mardi 13 février 2018, à Ouagadougou. Sa mise en œuvre se fera sur toute l’étendue du territoire par le renforcement des capacités de quatre OSC engagées dans la lutte et l’implication des décideurs nationaux, autorités coutumières et religieuses. Un accent particulier sera accordé à la région de la Boucle du Mouhoun où le taux de la prévalence est de 72%. Dans cette partie du pays, le projet s’attèlera au renforcement de la résilience psychosociale des jeunes filles/garçons et par le dialogue et la sensibilisation des parents.

En effet, du fait de la pauvreté, les normes sociales ou encore le niveau d’éducation, des parents marient trop tôt leurs enfants, ce qui constitue une violation des droits de ces dernières. Selon l’étude de l’EDS 2010, 52% des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans et 10% avant 15 ans avec des disparités entre les régions.

Cette pratique traditionnelle et ancestrale a des conséquences sur la vie de la jeune fille, qui met un terme à son enfance pour entrer dans le monde adulte et la maternité alors que son corps et son mental ne sont pas prêts. En plus d’être souvent isolées avec une liberté brimée et une privation de leurs droits les plus légitimes, ces filles, ont un risque élevé d’avoir des complications lors de la grossesse et de l’accouchement, de contracter le VIH/Sida (…).

« Aussi, avec l’abandon scolaire du fait de leur mariage, elles ont un accès faible à l’éducation et aux opportunités économiques, ce qui fait que leur foyer aura plus de chance d’être pauvre et de souffrir de malnutrition », a renchéri la directrice pays de Save the Children, Emilie Fernandes. A l’en croire, l’impact au niveau économique du pays également est important, car, explique-t-elle : « selon la Banque mondiale, le mariage d’enfants coûtera des milliers de dollars aux pays en développement d’ici 2030 ».

Save the Children accorde une importance capitale à la mise en œuvre du Projet de renforcement des capacités de la société civile pour l’abandon du mariage d’enfants, qui du reste, est en étroite ligne avec la stratégie nationale de prévention et d’élimination du mariage d’enfants au Burkina Faso adoptée en 2015. « Cette stratégie a pour objectif, 0 cas de mariage d’enfants à l’horizon 2025 ». A pour sa part expliqué le conseiller technique de Mme le ministre en charge de la femme, Issoufou Ouédraogo, soulignant que les régions les plus affectées par le phénomène du mariage d’enfants sont celles où les indicateurs de l’éducation sont faibles. Il s’agit notamment du Sahel (76%) et la région de l’ouest (72%). M. Ouédraogo a en outre réaffirmé l’engagement du ministère à accompagner l’ONG et les partenaires du Burkina Faso dans la mise en œuvre du projet.

Financé par le Royaume du Danemark, Danida, le projet couvre la période 2018-2021. « Le lancement du présent projet permettra, je n’en doute pas, d’endiguer sinon de canaliser cette pratique, qui reste contraire aux principes fondamentaux de droits humains », selon le représentant de l’Ambassadeur, Albert Bruun Birnbaum. Aussi, a-t-il adressé ses remerciements à Save the Children pour son action au Burkina Faso et salué les OSC, partenaires qui vont bénéficier d’un appui dans ce sens. Avant de souhaiter une exécution efficiente du projet.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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