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Migrations, ressources naturelles et genre : Le CIFOR établit un lien étroit

Publié le jeudi 21 décembre 2017 à 17h31min

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Migrations, ressources naturelles et genre : Le CIFOR établit un lien étroit

Le Centre de recherche forestière internationale(CIFOR) a mené une étude sur les interactions entre les migrations, les ressources naturelles et le genre. Ce, dans le cadre du projet Know For Migration exécuté au Burkina entre 2016 et 2017. Ce 21 décembre 2017 à Ouagadougou, l’heure était au partage des résultats avec les différentes parties prenantes dudit projet.

Le sujet la migration est relativement récent dans les travaux du Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) a reconnu d’entrée de jeu, Mathurin Zida, le représentant du centre au Burkina. La recherche forestière repose souvent sur des systèmes écologiques qui ne cadrent pas avec les systèmes humains. Les ménages et les communautés rurales, de plus en plus nombreux et dispersés, continuent de vivre des productions en milieu rural, même s’ils dépendent de plus en plus d’autres sources de revenus non agricoles.

Alors que la recherche sur la gestion des ressources naturelles intègre très peu la dimension de la migration, Catherine Coulibaly, chercheure au CIFOR note que les conflits à répétition entre agriculteurs et éleveurs au Burkina, montre la nécessité de mener des recherches sur la problématique de façon inclusive, afin de trouver des solutions idoines.

« Pour travailler efficacement à l’amélioration des conditions humaines face aux changements environnementaux, il est important de comprendre les configurations et tendances démographiques actuelles. Il était important pour le CIFOR de comprendre les effets de la migration sur les interactions entre les gens et les ressources qui affectent les migrants selon leurs sexes, âges et capacités d’adaptation », a précisé Mathurin Zida.

Dans le cadre du projet Know For Migration (Migration and gendered landscapes : Adding a gender dimension to CIFOR’S research on mobility), financé par le département du développement international du gouvernement britannique, le CIFOR a donc mené une étude sur cette triptyque dans trois localités du pays. Les provinces de la Sissili, du Ziro et de la Comoé.

Aider à la prise des décisions

L’étude met ainsi en exergue la nécessité d’apporter une perspective d’équité de genre dans les politiques et pratiques liées à la mobilité des populations et ses impacts sur les moyens d’existence et la gestion des ressources naturelles.
L’objectif de l’étude était de mettre à la disposition des décideurs politiques, des praticiens du développement et des ménages ruraux, des informations et des connaissances étayées scientifiquement sur les migrations et leur influence sur les moyens d’existence et les rôles sexospécifiques en lien avec l’utilisation et la gestion des ressources naturelles en milieu rural.

A travers l’atelier de partage des résultats de la recherche, le CIFOR entend aussi stimuler les échanges et l’apprentissage entre les décideurs clés intervenants sur les questions de mobilité des populations, de gestion des ressources naturelles et d’équité de genre.

C’est le Directeur général de l’Institut national de la Statistique et de la Démographie (INSD), le Professeur Banza BAYA qui a présidé la cérémonie d’ouverture. Il a salué cette initiative du CIFOR qui permet de disposer données scientifiques pour la prise éventuelle de décisions. Sans statistiques fiables, aucune politique d’amélioration des conditions de vie ne saurait connaitre des résultats souhaités, a-t-il laissé entendre.

En rappel, le projet Know For Migration est mis en œuvre dans trois pays. Le Burkina Faso, l’Ethiopie, et le Népal entre 2016 et 2017.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 30 juin 2022 à 06:50, par Ouzerou Mefire En réponse à : Migrations, ressources naturelles et genre : Le CIFOR établit un lien étroit

    Écarter le système humain dans les politiques de conservation et de protection de la nature ou système écologique est une approche qui regorge des limites, ce d’autant que tout écosystème est un tout, un ensemble fonctionnel qui ne saurait être mieux cerné qu’en intégrant toutes ces composantes. Donc cette idée d’inclusion de l’aspect humain à travers les migrations dans les politiques de gestion des écosystèmes est une idée ingénieuse et louable de la part de cet aîné.
    Cette problématique mérite d’être explorée dans plusieurs autres pays d’Afrique, notamment le Cameroun.
    Chercheur junior dans le domaine des migrations et conflits

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