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Burkina : Le syndicat des techniciens et ouvriers dénonce une décision de justice contre ses membres et veut contre-attaquer

LEFASO.NET | Herman Frédéric Bassolé

Publié le mardi 12 septembre 2017 à 00h09min

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Burkina : Le syndicat des techniciens et ouvriers dénonce une décision de justice contre ses membres et veut contre-attaquer

Au cours d’une conférence de presse animée ce lundi 11 septembre 2017, la section Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (LNBTP) du Syndicat des techniciens et ouvriers du Burkina (STOB) a annoncé qu’elle fera appel de la décision du tribunal dans le dossier « diffamation sur la personne de Sankara Idrissa, gestionnaire des ressources humaines ».

Le 10 août 2017, le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou a rendu une décision qui n’est pas du goût du Syndicat des techniciens et ouvriers du Burkina (STOB), section Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (LNBTP). Le secrétaire général, le commissaire aux comptes dudit syndicat et un délégué du personnel ont été condamnés à des amendes pour dénonciations calomnieuses et complicité de dénonciations calomnieuses suite à une plainte posée par le gestionnaire des ressources humaines, Sankara Idrissa, pour diffamation. Cette décision est jugée partiale par le syndicat qui a annoncé au cours d’une conférence de presse qu’il ferait appel.

Pour le petit rappel, les conférenciers ont indiqué que c’est suite à l’assemblée générale des travailleurs du LNBTP tenue le 23 février 2017, que des faits imputables à Monsieur Sankara Idrissa ont été soulevés. Selon les conférenciers il s’agissait de faits qui menaçaient d’une part la cohésion sociale entre travaileurs et d’autre part entravaient le bon fonctionnement des départements au sein de la société. Mais selon le secrétaire général de la section LNBTP, au cours de cette AG, les dénonciations ne visaient pas personnellement le gestionnaire des ressources humaines (présent à l’AG selon les conférenciers) mais la gestion de plusieurs chefs de service.

Ces faits reprochés à M. Sankara, selon les conférenciers sont entre autres :
 les difficultés de collaboration entre le GRH et les responsables des autres départements mais aussi avec l’ensemble du personnel ;
 l’absentéisme du GRH et l’utilisation des moyens logistiques du LNBTP pour donner des cours dans les instituts et aux heures de travail sans l’autorisation de la direction

 le refus du GRH de suivre une formation sur l’utilisation du logiciel de la paie.
Pour ce dernier point, les travailleurs disent ne pas comprendre pourquoi les salaires du mois de janvier ont été calculés par un cabinet privé.

Selon les conférenciers, les faits incriminés ont été transmis au directeur du Laboratoire par les représentants des travailleurs. Ces derniers ont demandé de façon “unanime” le départ de M. Sankara dont le détachement devrait prendre fin le 15 mars 2017. Mais avant le départ de celui-ci en juillet, une plainte a été déposée contre les représentants des travailleurs.

Dans son verdict le tribunal a déclaré le Syndicat des techniciens et ouvriers du Burkina représentés par Paré Paul, Diarra Moussa et Yago Michaël, coupables de faits de dénonciation calomnieuse et de complicité de dénonciations calomnieuses car le contenu de la correspondance adressée au directeur général “est parsemé de dénonciations intentionnellement mensongère de nature à exposer M. Sankara Idrissa à une sanction administrative”. Le tribunal les a condamné à une amende ferme de 500 000 F CFA.

Les coupables devront également payer à M. Sankara la somme de 5 millions de francs CFA au titre de dommage et intérêt et la somme de 300 000 F CFA au titre de frais exposés et non compris dans les dépens

Suite à cette décision, le syndicat a exprimé son inquiétude sur l’impartialité du jugement et de la remise en cause des libertés syndicales. Sans entrer dans les détails, il dit avoir des preuves irréfutables sur la proximité entre M. Sankara et le juge dont il a tu le nom.

“C’est une des rares fois que cela arrive au niveau syndical. Nous, nous sommes les vieux la vieille. Ça fait 32 ans que nous sommes dans la vie syndicale. Mais j’ai rarement assisté à la condamnation de délégués de personnel jouant leur rôle”, a confié Guy Olivier Ouédraogo de la Confédération syndicale burkinabè (CSB) en promettant de revenir au cours d’une autre rencontre avec la presse pour dévoiler le nom du juge et des relations qu’il entretient avec M. Sankara Idrissa.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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