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Régions du Plateau central et du Centre-Est : Simon Compaoré galvanise ses hommes

LEFASO.NET | Maxime Jean-Eudes BAMBARA (stagiaire)

Publié le lundi 7 août 2017 à 00h17min

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Régions du Plateau central et du Centre-Est : Simon Compaoré galvanise ses hommes

Prévue pour durer trois jours à compter du 05 août, la randonnée du ministre d’Etat et de la sécurité intérieure dans les régions du Plateau central et du Centre-Est n’aura véritablement pris qu’une seule journée. Randonnée qui a permis à Simon Compaoré d’aller au contact des forces de sécurités et de l’ordre présentes dans ces régions, de les galvaniser et surtout de constater de visu les réalités du terrain et recueillir leurs préoccupations.

Elle a certes été longue et exténuante, la visite du ministre en charge de la sécurité dans les 10 communes de la région du Plateau central et de celle du Centre-Est ; mais elle a le mérite d’avoir remonté le moral des troupes abandonnées dans les villages les plus reculés du Burkina. Partie de Ouagadougou dans la nuit du Samedi 05 août, la délégation composée des journalistes, des responsables du ministère en charge de la sécurité, des directeurs généraux de la police et de la gendarmerie avec à sa tête le ministre Simon Compaoré a fait sa première escale au commissariat de police de Mogtédo. Il est 5h. L’obscurité de la nuit fait doucement place à la lumière du jour. Les paupières sont toujours lourdes et le sommeil se fait toujours sentir. Mais le personnel (13 policiers) du commissariat de police de Mogtédo est bien début et prêt. Pas de temps à perdre surtout que la route sera longue.

Une revue de troupe et Simon Compaoré donne l’objet de sa visite : « Bonjour, je suis venu de Ouagadougou accompagné de quelques responsables du ministère en charge de la sécurité, et du DG de la police ainsi que celui de la gendarmerie et des journalistes pour vous féliciter et vous encourager dans votre travail. Vous avez le soutien de tout le gouvernement. Nous avons tenu à venir vous rendre visite, constater les réalités du terrain et recueillir vos préoccupations et voir dans la mesure du possible ce qui pourra être fait pour les satisfaire ».

Prenant la parole, le personnel du commissariat de police du district de Mogtédo a, par la voix de son responsable, remercié le ministre pour sa visite et égrainé des difficultés auxquelles il fait face au quotidien. « Géographiquement le CPD (Commissariat de Police de District) de Mogtédo est situé dans les murs du marché central et est à environ 80m de la grande mosquée. Ceci ne facilite pas l’exécution de nos tâches quotidiennes. Ensuite la commune compte 25 villages avec en moyenne 38 km de rayon et presque dans chaque village s’est installé un site d’orpaillage artisanal où le banditisme sévit toujours et l’incivisme avance à grand pas. Eu égard ces difficultés, le commissariat de police de Mogtédo vous adresse ses préoccupations suivantes : la construction du commissariat sur son site à lui attribuer, terrain déjà acquis d’une superficie de 2637 m2, la dotation d’un véhicule pour mener à bien nos missions (constats d’accidents et patrouilles sur les sites d’orpaillage), la dotation de matériel de maintien d’ordre (MO), et enfin le dépannage de l’appareil de transcription ». Voilà exposée la situation du commissariat de police de Mogtédo au ministre ; situation dont il dit avoir pris bonne note.

« C’est bien noté. Nous n’allons pas à avoir la prétention de résoudre tous les problèmes, mais nous ferons ce que nous pouvons faire. En attendant la cohésion, la solidarité, la discipline et la transparence sont des valeurs qui doivent régner au sein des troupes » a rappelé Simon Compaoré avant de prendre congé d’eux. La délégation se rend ensuite au poste de gendarmerie toujours dans la même commune. Et là aussi les difficultés sont presque les mêmes : manque d’effectif, manque de moyens financiers et de matériel roulant, problème d’armement et l’épineuse question de l’incivisme des populations.

Le cap est mis sur Zorgho. Si la gendarmerie dit avoir maille à partir avec les forces de sécurité locales, Koglwéogo dans cette commune, l’activité de ces derniers est saluée au niveau de la direction provinciale de la police nationale du Ganzourgou. Selon le directeur provincial, ils auraient contribué à la réduction du taux de criminalité de la zone. « A titre illustratif, 31 cas d’attaques à main armée et 35 agressions à main armée ont été enregistrées en 2015. En 2016 on a enregistré 06 cas d’attaques à main armée et quatre cas d’agression. Et dans le deuxième trimestre de l’année 2017 zéro cas enregistré ». A livré comme statistiques le directeur provincial de la police nationale du Ganzourgou. Par contre les cas d’accident restent légion. « En 2015, 68 cas ont été enregistrés dont 20 morts. 80 cas dont 29 morts en 2016. Et 41 cas dont 08 morts au deuxième trimestre de l’année 2017 ».

Après Zorgho c’est au tour des policiers et gendarmes des communes de Pouytenga et Koupéla d’accueillir respectivement la visite du ministre d’Etat et de la sécurité intérieure ainsi que sa délégation. Et le principal problème de ces localités serait la lutte contre la fraude puisque les populations sont en majorité commerçantes. Quatre heures de randonnée (05h à 09h) et la visite au Plateau central est ainsi bouclée.

Direction Centre-Est avec comme points de chute les communes de Garango, Bitou, Cinkassé, Sangha, Ouargaye et Tenkodogo. Le message d’encouragement et les conseils du ministre restent les mêmes : cohésion, solidarité, discipline, transparence dans la gestion. Aux problèmes de manque de personnel, de moyens financiers, de matériels roulant, s’ajoutent ceux relatifs au l’insuffisance des tenues, au manque de matériel bureautique et d’électrification de certains commissariats et brigades territoriales de gendarmerie. A Cinkassé qui fait frontière avec le Togo, le ministre a exhorté ses hommes à collaborer avec les forces de l’ordre et de sécurité togolaises afin de venir à bout du phénomène de la fraude. Cette visite a également été l’occasion pour Simon Compaoré d’interpeller les maires des différentes communes à s’impliquer dans la prise en charge des commissariats de district et de brigades territoriales de gendarmerie.

Pour le ministre d’Etat et de la sécurité intérieure, la synthèse des difficultés et préoccupations recueillies sera faite une fois de retour à Ouagadougou afin de mieux orientations les actions en fonction des priorités qui se présentent. « Le principal problème c’est la clôture. Nous en tirons une leçon fondamentale qui va nous amener dans nos budgets à venir et dans nos requêtes auprès des partenaires financiers de placer en bonne place la question de l’érection des clôtures au niveau des camps pour la gendarmerie et la police. Il s’agit de faire en sorte que les conditions de vie des policiers et des gendarmes soient améliorées dans leur lieu de service et qu’ils aient le minimum de ce qu’il faut pour accomplir leurs missions » a-t-il relevé faisant le point de sa tournée à 20h à la brigade territoriale de gendarmerie de Tenkodogo. Simon Compaoré rassure : « la cause a été entendue. Nous sommes venus, nous avons vu, nous avons touché du doigt la situation. Nous sommes très satisfaits qu’en dépit du manque de moyens à un certain niveau, les hommes aient le courage et la détermination de poser des actes qui donnent des résultats. C’est ça aussi le patriotisme ».

Mogtedo, Zorgho, Pouytenga, Koupéla, Garango, Bitou, Cinkassé, Sangha, Ouargaye, Tenkodogo, le ministre en charge de la sécurité a arpenté dix communes dont quatre dans la région du Plateau central et six dans le Centre-Est. Et dans chaque poste de police et de gendarmerie, des enveloppes ont été remises aux gendarmes et policiers pour la dotation en carburant et pour comme le dit le ministre ‘’remonter le moral des troupes’’. En somme, les commissariats de district de police et les brigades territoriales de gendarmerie visités ont pour la plupart un dénominateur commun, la vétusté des bâtiments et le manque de clôture.

Maxime Jean-Eudes BAMBARA (Stagiaire)
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