Elections consulaires : Trois présumés faussaires dans les filets de la police
LEFASO.NET | Par Marcus Kouaman
Depuis la tenue des élections à la Chambre de Commerce et d’industrie du Burkina (CCI-B) le 13 novembre 2016, certains acteurs ont dénoncé des cas de fraudes et d’achats de consciences. Comme pour répondre à ces plaintes tous azimuts, le Commissariat central de police de Ouagadougou a convié la presse pour présenter des présumés auteurs de procurations irrégulières.
C’est suite à une saisie du comité d’organisation des élections consulaires du dimanche 13 novembre 2016, que le Commissaire principal de Police, Irnou Kambiré, Commissaire Central de la ville de Ouagadougou et ses collaborateurs ont diligenté une enquête. Il était question d’individus qui utilisaient de fausses procurations mettant en cause certains de leurs collaborateurs « commis pour la certification d’actes ».
Après investigations, des personnes ont été entendues, dont trois gardées à vue. Pour le Commissaire Kambiré, cette opération a du même coup permis de saisir de faux cachets et initiales au nom d’un officier de police judiciaire (Kayiré Nébié). Ainsi que des copies de faux diplômes et fausses attestations.
Pour les conférenciers du jour, lors de ces élections, 345 personnes sur les 9524 votants, ont voté par procuration. C’est parmi ces procurations donc, que dix ont été jugées irrégulières du fait de la qualité des signataires. Ces procurations ont été utilisées respectivement dans les sous catégories petit commerce (4 procurations), commerce demi-gros (une procuration), petite entreprise de BTP (2 procurations), informatique (3 procurations).
Selon le Commissaire central de Ouagadougou, ces procurations irrégulières représentent 0.1% des suffrages exprimés lors de ce vote (9452 suffrages exprimés sur 9524 votants). Les incriminés qui jouissent toujours de la présomption d’innocence, seront déférés devant le Procureur du Faso, près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou pour les suites judiciaires.
Sur l’impact de ces cas d’irrégularités sur la crédibilité du scrutin, le Commissaire Kambiré laisse entendre que ses services ne sont pas habilités à se prononcer sur la crédibilité d’un scrutin ou pas. « Nous faisons un travail technique, nous reversons les conclusions de nos travaux à la personne habilitée à dire si les élections sont entachées d’erreurs de sorte à remettre en cause le résultat », lance-t-il.
Même son de cloche pour ce qui est des présumés faits de corruptions ou d’achats de consciences, lors du scrutin. « Le dossier que nous allons présenter au parquet va leur permettre de dire s’il y a des faits de corruptions ou pas », assure le Commissaire. Pour lui, il y a trois personnes mises en cause pour l’instant et chacun a eu un rôle à jouer dans cette affaire. Et grâce à l’analyse du rôle joué par chacun, « le parquet pourra dire qui est complice, qui est auteur, qui a fait usage de faux, qui est corrupteur ». Donc il n’appartient pas aux services de police de qualifier les faits à ce stade-là.
Certains acteurs ont pourtant parlé de l’utilisation d’une centaine de fausses procurations et vierges en plus ! Il n’en est rien, à écouter le Commissaire principal de Police. Du moins, pour ce que son service a pu constater, il s’agit uniquement de dix procurations irrégulières et non d’une centaine.
Marcus Kouaman
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