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Crise dans les universités burkinabè : La FBACU prône une approche pacifique

Publié le dimanche 16 octobre 2016 à 10h02min

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Crise dans les universités burkinabè : La FBACU prône une approche pacifique

La Fédération burkinabè des associations, centres et clubs UNESCO (FBACU), en collaboration avec le Service chrétien international pour la paix (EIRENE), a organisé, ce samedi 15 octobre 2016 à Ouagadougou, une conférence publique sur le thème « Crises en milieu universitaires : états des lieux, défis et perspectives ». Elle a été animée par le Dr Naba Jean Claude, le Dr Yamba Bidima et le secrétaire général de l’association nationale des étudiants du Burkina (ANEB), Alexis Zabré.

Le malaise que vivent les universités notamment publiques intéresse la fédération burkinabè des associations, centre et clubs UNESCO (FBACU). Convaincue que la gestion des crises dans le milieu éducatif doit se faire de façon pacifique, elle a initié un programme dont les activités visent à sensibiliser et à recueillir les avis des différentes sensibilités sur la question. C’est ainsi que ce samedi 15 octobre, une conférence publique a été organisée pour faire le diagnostic des universités, censées être de véritables temples du savoir.

« Non » aux solutions conjoncturelles

« Y a-t-il crise ou crises dans les universités » ? Se demande bien le Dr Naba Jean Claude au regard de la panoplie de difficultés auxquelles font face les acteurs : insuffisance des enseignants, insuffisance d’infrastructures, des cités et de restaurants universitaires, effectifs pléthoriques, chevauchements des années académiques, politisation des universités, budget insuffisant, mal gouvernance etc. Pour le conférencier, il faudrait aller au-delà de ces raisons en notant qu’il n’y a pas de véritables projets de sociétés pour le monde universitaire.

Pour mieux cerner la situation que vivent les universités, le SG de l’ANEB, a fait un rappel historique de quelques crises dont celle de 1992-1993 qui a amené le collectif des organisations démocratiques des étudiants (CODE) à sortir de ses gong ; la lutte pour les allocations sociales dite lutte de « 52 jours » en 1996, et la « grande » crise de 2008 décriée par les étudiants avant l’entrée en scène des enseignants. Selon Alexis Zabré, le gouvernement a toujours apporté un traitement symptomatique, proposé des solutions conjoncturelles, et fait beaucoup de promesses. S’en prenant aux institutions de Bretton Woods, le jeune étudiant a martelé qu’on ne pouvait pas développer « un pays en appliquant la vision que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international avaient de l’enseignement au Burkina ».

Intensifier les luttes

Lors des interventions, le public constitué majoritairement d’étudiants, a rappelé « la mauvaise foi » des autorités à résoudre les difficultés et à appliquer les recommandations des états généraux de l’enseignement supérieur tenus en 2013. Ils ont par ailleurs dépeint les conditions d’étude dans lesquelles ils évoluent avec le système LMD (Licence-Master-Doctorat) dont ils demandent une fois de plus la suspension en attendant que les conditions optimales soient réunies. Pour finir, les étudiants ont appelé les organisations syndicales à intensifier les luttes pour la satisfaction de leurs revendications.

Privilégier la voie du dialogue

Tous les acteurs (politiques, enseignants, administratifs, et étudiants) ont leur part de responsabilité dans cette crise au niveau de l’enseignement supérieur. C’est du moins l’avis du Dr Yamba Bidima pour qui, les « étudiants ne sont pas les ennemis des enseignants ». Malgré les difficultés rencontrées, il a tout de même relevé que les universités burkinabè ont une bonne image dans la sous-région qui méritait d’être maintenue. Pour ce faire, le modérateur, Ignace Diéssongo a appelé les différentes parties, conformément à l’esprit du FBACU, à éviter le langage de sourd, à se concerter régulièrement et à privilégier la voie de la non-violence.

Selon la présidente du FBACU, Mme Combary Alice, les idées recueillies au cours de la conférence seront capitalisées dans un document de plaidoyer qui sera transmis au ministre en charge de l’enseignement supérieur. En attendant, la fédération a prévu des théâtres fora dans les cités universitaires de Kossodo et de la Patte d’Oie pour sensibiliser les étudiants sur l’importance de la gestion pacifique des crises.

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