Des OMD aux ODD : Une formation pour réussir le passage
En septembre prochain, l’Organisation des Nations Unies (ONU) va adopter un nouveau cadre de coopération mondial pour lutter contre la pauvreté. Un cadre qui se compose entre autres des Objectifs de développement durable. Pour s’adapter à la nouvelle donne et permettre l’intégration du développement durable dans les politiques, les stratégies, les plans, les programmes, et projets de développement, Global Shift Institute du Canada et CORADE du Burkina Faso initient une session de formation. La formation qui se déroule jusqu’au 22 août a débuté le 17 août dernier à Koudougou. C’est le ministre de l’environnement et des ressources halieutiques qui a procédé à l’ouverture des travaux.
Des changements se profilent à l’horizon quant à la conception du développement. Sous les auspices de l’Organisation des nations unies, en septembre prochain les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) feront place aux Objectifs du développement durable (ODD). A en croire Sibi Bonfils, président de Global Shift Institute, « c’est un nouveau cadre de planification et de programmation nationale qui va influer sur tous les projets, les plans, les stratégies et programmes de développement que les pays, les entreprises, les organisations vont mettre en œuvre. Tout le monde va devoir tenir compte de ces nouveaux objectifs qui vont être adoptés ».
Ces changements visent la mise en œuvre des programmes centrés sur l’homme et respectueux de la planète, garantissant la dignité humaine, une bonne gestion de l’environnement, des économies saines. L’atelier de Koudougou est organisé à l’intention des personnes responsables de la conception ou de la mise en œuvre des politiques, programmes ou projets de développement.
Initié par le consortium Global Shift Institute du Canada et CORADE du Burkina Faso, la rencontre de cinq jours, permettra de donner aux participants les clés d’analyse pour comprendre les enjeux du développement durable. Ce sera également l’occasion de développer chez les participants, la pratique des outils permettant la prise en compte adéquate du développement durable (DD) et des Objectifs du développement durable (ODD) dans les politiques, les stratégies, les plans et les programmes de développement.
Une formation attendue
Le ministre de l’environnement et des ressources halieutiques qui a procédé à l’ouverture des travaux, a relevé la pertinence de la thématique. Selon Saïdou Maïga, le développement durable est une « notion beaucoup usitée depuis une vingtaine d’année, mais qui n’est pas totalement maitrisée ou intégrée dans nos réflexes au quotidien dans le cadre de l’élaboration de nos plans et stratégies en ce qui concerne le développement de notre pays, d’où l’importance d’outiller les participants ».
Il a donc nourri l’espoir que désormais quand il y aura l’élaboration au niveau sectoriel d’un plan, d’un projet, que systématiquement le développement durable soit intégré comme priorité.
C’est une trentaine de participants qui prennent part à la formation. Le Programme national de gestion des terroirs (PNGT 2) phase 3, est présent avec une dizaine d’agents. Normal, puisque selon, Dominique Zongo, chef de service suivi- évaluation du programme, la question du développement durable est une problématique centrale au PNGT.
« Les objectifs auxquels le programme s’est assigné sont similaires dans une grande marge aux Objectifs du développement durable, dans le sens où nous accompagnons les collectivités à mettre en œuvre leurs processus de développement local. Nous pensons que cette session de formation est une aubaine pour permettre à nos collaborateurs qui sont sur le terrain d’intégrer et d’apprendre à utiliser un certain nombre d’outils qui permettent de prendre en compte la problématique du développement durable », a-t-il dit avant d’ajouter que c’était une attente forte. « Sur le plan méthodologique, cette formation va nous donner les outils pour mieux le faire et mieux l’opérationnaliser. »
La dizaine de participants du PNGT 2 comme des autres structures, constitueront eux aussi un pool de formateurs qui vont réinvestir, partager les connaissances reçues avec l’ensemble de leurs collègues.
Cette initiative de Global Shift Institute et Corade a été soutenue par l’Organisation Internationale de la Francophonie, la Suède et le Luxembourg à travers le PASF, la Banque Mondiale à travers le PNGT2 phase 3.
Aperçu du consortium (Global Shift Institute et CORADE)
Global Shift Institute est un organisme de formation et de conseil en pratique du développement durable basé au Canada. Il a été créée par des professionnels du développement durable pour réponde aux besoins de compétences et de capacités en opérationnalisation et en gouvernance du développement durable.
Quant à l’agence CORADE, c’est un bureau d’études de droit burkinabè, crée par des cadres africains désireux de fédérer leurs efforts au service du développement durable en Afrique. CORADE a placé au cœur de son action, le développement d’approches et outils innovants permettant de stimuler l’autonomie des personnes et des communautés à prendre en charge les défis du développement.
Tiga Cheick Sawadogo
tigacheick@hotmail.fr
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