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Assurance maladie universelle : à la recherche d’un panier de soins et d’un financement « réalistes »

Publié le mardi 9 juin 2015 à 22h43min

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Assurance maladie universelle : à la recherche d’un panier de soins et d’un financement « réalistes »

A quand l’Assurance maladie universelle ? Serait-ce avant la fin de la transition ? Pour sûr, le dossier ne dort pas dans les tiroirs des autorités. Et Ouagadougou abrite du 9 au 10 juin 2015, un atelier technique au cours duquel les participants devront proposer un panier de soins qui inclut les biens et services de santé susceptibles d’être couverts et en adéquation avec les réalités du terrain. De ce fait, les questions relatives au coût et au financement de l’assurance maladie universelle ne seront pas occultées au cours de cette cérémonie lancée par le ministre de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale.

Le droit à la santé est reconnu par la constitution de juin 1991 de même que par la déclaration universelle des droits de l’homme. Mais dans les faits, le constat est tout autre. L’accessibilité financière aux biens et services de santé n’est pas toujours évidente. C’est pourquoi dans le souci de changer la donne et d’étendre la protection sociale, le Gouvernement s’est engagé dans un projet qualifié d’ « ambitieux » par le Ministre Augustin Loada. C’est le système d’assurance maladie universelle dont la mise en place est au cœur des préoccupations des autorités de la transition. Après un long processus de plaidoyer, de concertations, l’heure est à la réflexion sur le choix du panier de soins, son coût ainsi que son financement. Ce sont là les défis que devront relever la cinquantaine de participants à cet atelier de 48 heures.

« Le dossier sur l’assurance maladie universelle (AMU) n’est pas enterré », rassure le Ministre Augustin Loada. Et « abandonner le processus dans le contexte actuel serait anachronique », renchérit-il. « Réaliste » ! C’est ce que doit être l’AMU selon le Docteur Alimata Jeanne Diarra/Nama, représentante-résidente de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle ne devra être ni « trop généreuse… ni trop réduite » tout en répondant aux besoins de santé des populations mais en tenant compte aussi « des possibilités économiques du pays ». Sinon cela pourrait avoir un impact négatif sur « l’amélioration de la protection financière et l’état de santé des bénéficiaires », soutient la représentante de l’OMS. Et même si l’on ignore encore les types de soins qui seront couverts par le projet, Dr Diarra pense que le panier devra entre autres tenir compte de la santé de la mère et de l’enfant mais aussi des maladies transmissibles. Aussi, a-t-elle invité le ministère de la santé à mettre en œuvre les réformes nécessaires afin de renforcer l’offre de soins. Par ailleurs le département d’Amédée Prosper Guiguemdé devra innover dans l’accroissement des ressources humaines, renforcer la responsabilité des prestataires, sans oublier d’associer le privé.
Le citoyen lambda attend impatiemment cette assurance maladie, lui qui a tant réclamé l’égalité en toute chose. Et pour le Ministre Loada, si cette réforme majeure aboutit avec succès, « elle pourrait marquer les générations futures comme la principale expression de la solidarité nationale et de la cohésion sociale ». Et pour y arriver, L’Etat devra compter sur ses partenaires sociaux sans se soustraire à ses devoirs de venir en aide aux plus démunis.

En attendant, si des accords sont trouvés à l’issue de l’atelier, le dossier sera réintroduit au conseil des ministres et au conseil national de la transition. Selon Seydou Saïdou, secrétaire technique de l’AMU, un plan d’opérationnalisation a été élaboré sur une période de trois ans, ce qui permettra de lancer l’assurance maladie à travers des projets pilotes pour l’économie informelle et le milieu rural. Après quoi l’extension de la couverture sera possible.

Herman Frédéric BASSOLE
Photos : Bonaventure Paré
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