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Peine de mort 2014 : 607 exécutions, 2466 condamnés… des chiffres quand même satisfaisants

Publié le mercredi 1er avril 2015 à 23h25min

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Peine de mort 2014 : 607 exécutions, 2466 condamnés… des chiffres quand même satisfaisants

Le combat d’Amnesty international pour la défense et la protection des droits humains porte de plus en plus de fruits. C’est du reste ce qui se constate avec les chiffres sur la peine de morts pour l’année 2014, qui connaissent une certaine satisfaction, selon les responsables de l’ONG. Ils ont, ce mercredi 1er avril 2015, présenté ledit rapport à la presse qui fait état de 607 exécutions dans le monde soit une baisse de 22% par rapport à 2013. Au Burkina, les dernières condamnations à mort (au nombre de 10) remontent à 2011.

Il y a quatre éléments à retenir dans ce rapport d’Amnesty international sur la peine de mort 2014, selon les responsables du secrétariat national d’Amnesty Burkina. En premier lieu, il s’agit, explique Christian Ouédraogo et Roger Minoungou, tous deux coordinateurs de la campagne, du nombre inquiétant de pays qui a reconnu à la peine de mort pour répondre aux menaces réelles ou présumées contre la sûreté de l’Etat et la sécurité publique que représentent le terrorisme, la criminalité, et l’instabilité interne. « Alors que, soutient Christian Ouédraogo, la peine de mort n’a pas un effet plus dissuasif sur la criminalité que d’autres formes de châtiment ». Nombre de pays tels que la Chine, le Pakistan, le Cameroun, l’Iran, l’Irak, la Jordanie, etc… se sont basé notamment sur ces principes de protection de l’Etat pour procéder à des condamnations de peine de mort suivi d’exécutions. En décembre dernier, par exemple, la Jordanie a repris les exécutions après une interruption de 8 ans. Elle a mis à mort 11 hommes déclarés coupable de meurtres. Quant à l’Indonésie, pour faire face à une situation dite d’urgence nationale, elle a annoncé la reprise des exécutions pour des infractions à la législation sur les stupéfiants. Le deuxième élément que note Amnesty international reste le nombre de condamnation à mort qui a connu une hausse selon l’ONG de défense des droits humains. En effet, en 2013, le nombre de personnes condamnées à mort était de moins de 1935. Contrairement en 2014, ou le nombre va crescendo avec 2466, soit une hausse de 28%. L’explication que donne Amnesty international à cette situation pourrait être dû au fait que plusieurs gouvernement ont communiqué davantage de données relatives à leur application de la peine de mort. Au Nigéria par exemple, le nombre de condamnation à mort recensées à fait un bon en 2014, passant de 141 en 2013 à 659. Quant à l’Egypte, le nombre est passé de 400 en passant de 109 en 2013 à 509 en 2014.

Des progrès oui… mais la situation reste inquiétante !

Les chiffres estimatifs révèlent que 10 094 personnes étaient sous le coup d’une condamnation à mort dans le monde en fin 2014. Il y a certes d’importants progrès au niveau mondial malgré les revers inquiétants. A entendre Christian Ouédraogo, le nombre d’exécutions recensées par Amnesty international est passé d’au moins 778 en 2013 à au moins 607 en 2014, soit une baisse de 22%. Ce troisième élément du rapport note assez de satisfaction dans l’évolution des droits humains dans le monde, avec la baisse du nombre d’exécutions. « Dans toutes les régions du monde, exception faite de l’Europe et de l’Asie centrale, le nombre des exécutions confirmées a diminué en 2014 par rapport à l’année précédente », indique le coordonnateur campagne. En effet, dans plusieurs Etats, des projets de loi visant l’abolition de la peine de mort sont en cours d’examen. C’est le cas du Bénin, du Tchad, le Madagascar, etc. A cela s’ajoutent les bénéfices de grâces et des blanchiments des condamnés à mort. En outre, en décembre dernier, 117 pays, un nombre record selon Amnesty International, ont voté en faveur de la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU, visant à instaurer un moratoire sur les exécutions en vue d’abolir la peine de mort dans le monde. Quatrième et dernier élément est l’opposition d’Amnesty international en toute circonstance et sans rancune exception à la peine de mort. Plutôt que d’exécuter, l’ONG de défense et de protection des droits humains propose une peine à perpétuité. A les entendre, la peine de mort viole le droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. C’est pourquoi, l’ONG ne cessera de lutter pour l’abolition de la peine de mort. « Il faut des peines juste et acceptable du point de vue de la justice et du respect des droits humains », fait savoir Roger Minoungou. Il informe par ailleurs que les condamnations à mort au Burkina datent de 2011. Il n’y a pas encore d’exécution depuis 20 ans. Toutefois, 10 condamnés à mort croupissent dans les couloirs de la mort au pays des hommes intègres, qui est pourtant, un pays abolitionniste de fait. Et Amnesty international, quand bien même satisfait des chiffres, dit rester vigilant.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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