Lutte contre la désertification : Le CILSS demande l’intensification des actions
Le 11 février dernier, le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) a organisé une conférence de presse sur les bonnes pratiques de lutte contre la désertification.
Pour l’essentiel, le constat est que "le désert avance à pas de géant et qu’il faut nécessairement fédérer les énergies pour des interventions mieux ciblées et par conséquent, plus concluantes".
La conférence du CILSS faisait suite à un atelier régional sur la désertification tenu du 09 au 11 février 2005 à Ouagadougou.
Cette rencontre avec les journalistes a été animée par MM. Musa Mbenga, secrétaire exécutif du CILSS, Arba Diallo, secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CCD) et Abdessalam Kalala de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Dans l’ensemble, les conférenciers estiment que le désert avance, que les sols se dégradent et que les paysans cherchent en vain où cultiver ou faire paître leurs animaux. Une situation qui, selon eux, bat en brèche tous les efforts consentis dans le sens de la lutte contre la pauvreté. Alors, que proposent-ils concrètement puisque jusque-là, toutes les "thérapies" semblent avoir été inefficaces ?
"Avant", répond M. Arba Diallo, les stratégies étaient conçues et imposées de l’extérieur. Il n’y avait aucun effort de contextualisation et les populations, premières concernées, étaient tout simplement ignorées. Aujourd’hui, une telle conception est surannée et c’est en ce sens que nous innovons. Pour nous en effet, il ne peut y avoir de changement positif que grâce à une culture de la participation et à une implication consciente et responsable de tous les acteurs".
C’est dans cet état d’esprit que vont être organisées des campagnes de sensibilisation et des "échanges-débats" avec les agriculteurs, les éleveurs, la société civile, les partenaires au développement ... Selon Musa Mbenga, "seules ces actions concertées et réfléchies peuvent nous garantir le succès". Quant à M. Kalala, il estime que les gouvernants devraient davantage inscrire la lutte contre la désertification dans leur programme de développement.
Se fondant sur les affres qu’ont causées les catastrophes naturelles en Somalie, au Darfour, en Asie du Sud-Est ... les conférenciers en appellent à un engagement sans faille contre la désertification. "Si nous ne le faisons pas, les générations futures ne nous le pardonneront jamais !", préviennent-ils sentencieusement ...
Arsène Flavien BATIONO (bationoflavien@yahoo.fr)
Sidwaya