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Construction de barrages : des contrôles salutaires

Publié le jeudi 27 janvier 2005 à 06h58min

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Quels sont à ce jour les niveaux d’exécution des travaux de construction des barrages de Nagréongo dans l’Oubritenga, de Salogo et de Tuiré dans le Ganzourgou, et de Lalgaye dans le Koulpéologo, tous appartenant au programme biennal eau, lancé le 22 mars 2004 ? Entre 4 et 17% selon les estimations, écrit notre reporter dans le compte-rendu de la tournée de supervision initiée par le ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques.

"Ce qui n’est pas intéressant", commente le secrétaire général dudit département ministériel. Le directeur général de l’Hydraulique agricole révèle que "la plupart des chantiers visités sont au stade de départ".

Donc, pour l’état des travaux des nouveaux barrages, il n’y a rien à voir, revenez après. Pourquoi cet avancement à pas de tortue ? Où se situent le ou les blocages ? Ces ouvrages seront-ils livrés dans les délais pour le mieux-être des populations auxquelles ils sont destinés ? "Nous allons appliquer les règles et pour ceux qui seront défaillants, nous serons obligés de leur retirer les marchés pour les confier aux plus compétents", assène le secrétaire général. Verdict courageux, autant que sont audacieuses et salutaires ces missions de supervision entreprises par le ministère de l’Agriculture pour constater l’état de réalisation des nouveaux barrages.

En effet, ces différentes tournées ont quelque chose d’heureux dans la mesure où, grâce à elles, les goulots d’étranglement qui empêchent les chantiers d’avancer ont été décelés. Le tir sera sans doute rectifié si tant est que cette opération se justifie par des contrôles administratifs et surtout techniques pour la bonne marche des chantiers. Cela nous débarrassera ainsi du syndrome de la route Boromo-Bobo qui s’est dégradée en un temps record, après avoir avalé des milliards de francs CFA de l’Union européenne. Ce sombre épisode de goudron hante encore les nuits de nombre de personnes et donne toujours des cauchemars aux usagers de ce tronçon. Certains feront vite de donner des couleurs politico-électoralistes à ces missions de contrôles.

Sans entrer dans ce débat, nous ne pouvons que louer l’initiative qui, si elle est conduite à bon port sans verser dans le folklore, ne peut que donner un coup d’accélérateur aux travaux. Reconnus indispensables pour les populations tant urbaines que rurales, ces retenues d’eaux bien construites, sont en mesure de booster le développement socio-économique des localités qui les abritent. "L’eau c’est la vie", dit-on.

Ceux qui conduisent ces missions et les techniciens qui sont sur le terrain doivent, pour la célérité et la qualité du projet, faire preuve de fermeté et non de complaisance dans leurs contrôles qui doivent du reste être réguliers. Le ministère de l’Agriculture de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques est l’un des ministères qui ont sous leur coupe de nombreux projets de construction d’infrastructures de grande utilité publique. Dans cette logique, ses responsables et ses techniciens ont le devoir d’éliminer tous les facteurs de blocage, pour mettre réolument le cap sur le travail bien fait. La supervision rigoureuse doit non seulement se faire durant les travaux, mais également en amont, particulièrement en ce qui concerne le volet attribution des marchés.

Dès cette étape, l’idéal serait, après des enquêtes pointilleuses, que l’Etat choisisse, sur des bases objectives, des entrepreneurs dont la compétence n’aura d’égale que leur vision du travail bien accompli. L’expérience acquise sur le terrain ne serait pas de trop et la possession de la carte du parti ne doit nullement constituer un critère déterminant dans les attributions des chantiers. Dans la même dynamique, il faut proscrire des habitudes telles que les grignotages financiers à des fins personnelles sur les budgets des projets et on aura incontestablement des ouvrages d’une longévité acceptable.

De façon générale, des mesures idoines doivent être de mise dans la construction de toutes ces infrastructures publiques que sont les routes et les barrages, afin de ne pas avoir à les reprendre dès qu’ils sont livrés. Si le budget nécessaire à l’ouvrage n’est pas rassemblé du coup, ce serait judicieux d’arriver à sa réalisation par étape, car seule la vision des projets intégrés est salvatrice pour des pays soucieux d’un véritable développement. A cela, s’ajoute le sens du bien public qui doit animer les maîtres d’ouvrage mais aussi les utilisateurs que sont les populations. C’est à ce rythme et seulement à ce prix que le Burkina sera en mesure de réussir un décollage socio-économique d’envergure.

Le Pays

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