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Burundi # Burkina : 2-0 : Les Etalons méconnaissables

Publié le mardi 11 janvier 2005 à 07h51min

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La phase aller du second tour des éliminatoires de la CAN des moins de 17 ans commence mal pour les Etalons. Dimanche 9 janvier 2005 au stade Prince-Louis Rwagasoré, ce sont des Etalons timorés qui se sont présentés face aux Itamba (Hirondelles) du Burundi. Les locaux en ont profité pour prendre une option non négligeable.

C’est une équipe des Etalons qui a produit un jeu très en deçà de ses possibilités face aux Itamba. Dès le coup d’envoi du directeur de jeu Louzaye René du Congo Brazza, les 22 acteurs ont passé une dizaine de minutes à s’observer. Supportés massivement par un public qui a fait le déplacement, les locaux prennent des initiatives. Ni l’une ou l’autre équipe ne parviendra à véritablement inquiéter.

Les velléités offensives jamais n’aboutissent mais néanmoins la maîtrise du ballon était burundaise. Par contre, les Etalons n’arrivaient pas à poser leurs jeux : passes imprécises, occupation irrationnelle du terrain et mollesse dans les duels. La défense des Etalons n’était pas en confiance, car plus d’une fois, face à la vélocité des attaquants comme Ismaël Mutamlaba, Saido Ntibazonkiza, Chaterest Divin, Seleman Mjhimiye, elle paniquait et faisait des dégagements et des passes imprécises.

Ce sera sur un mauvais renvoi de Serge Kiéma à la 35e mn que la balle est interceptée par le virevoltant Saido Ntibazonkiza qui passe en revue le dernier rideau défensif pour se retrouver face-à-face avec le gardien Boubacar Ouédraogo qu’il n’aura aucune peine à battre. Le public ovationne cette ouverture du score. Après ce but, le coach Piouri procède à deux remplacements coup sur coup. L’attaquant de pointe Simplice Yaméogo cède sa place à Adama Guira et Arouna est remplacé par Mohamed Traoré. Ces changements ne changeront rien à la donne. La mi-temps interviendra sans une réplique significative des Etalons.

De retour des vestiaires, les Burundais pressent toujours. Le petit jeu des Burkinabè en défense va leur coûter cher, car sur une passe courte, Didier Kavumbagu intercepte la balle et fonce vers les buts. Il sera stoppé à la limite de la surface de réparation et il s’effondre. L’arbitre indique le point de penalty. Le même buteur de l’ouverture tire et inscrit le 2e but burundais à la 57e. La véritable occasion de but des Etalons interviendra à la 60e mn. Sur une longue transversale, Saïdou Sandaogo hérite de la balle et se retrouve nez à nez avec le goal burundais Vladmir Nupon Kuvu qui réussit à contrer son tir alors que tout le monde voyait la réduction du score.

Après cette occasion ratée, les Etalons avaient une autre probabilité de réduire la marque à la 82e mn grâce à un tir puissant des 30 mètres de Hervé Oussalé qui sera renvoyé par le gardien. La course vers la réduction du score des Etalons n’aura jamais lieu. Ce score de 2-0 fait penser aux résultats des juniors au Nigeria. Les Etalons qui ont vraiment joué en deçà de leurs possibilités vont sans doute retrouver leurs assiettes au stade du 4-Aout dans moins de deux semaines.

Barthélemy KABORE, Envoyé spécial à Bujumbura


Coulisses

Les Etalons sont partis par vol spécial par l’avion de la base aérienne avec les membres officiels de la délégation. Par manque de place, la presse écrite et la TNB sont parties à part par vols commerciaux. Arrivée à Cotonou la presse a failli rebrousser chemin. Après une nuit passée à Cotonou, elle devait poursuivre sa route sur Douala avec la compagnie Avirex. Tonnerre de bois à l’aéroport : Avirex nous fait comprendre que son vol sur Douala est annulé parce qu’elle n’a que 4 passagers. Les journalistes ont dû emprunter un autre vol, Bénin Golf Air en payant les tickets d’accès à bord.

- Le président de la Fédération burundaise de football est une femme Mme Nsekera Lydia. Elle est venue au terrain en pantalon-survêtement et portait un maillot de David Beckham.

- La plupart des cadres burkinabè à Bujumbura servent dans les missions de l’ONU. Sont de ceux-là, Drissa Traoré Saboteur le doyen et le plus connu. Ils ont tout fait pour rendre agréable le séjour de la délégation. A la fin du match, ils ont offert une réception à la délégation et un tableau des tambouriniers du Burundi.

- La délégation en partance a atterri à Kisangani pour se ravitailler en carburant, mais mal a failli leur en prendre avec les militaires congolais pour avoir atterri sans autorisation, surtout que le chef de l’Etat son Excellence Kabila était en visite sur les lieux. Il fallait donc faire parler les dollars et pouvoir se ravitailler en kérosène. Comme quoi, il faut se méfier toujours d’une zone de belligérance.

- Après l’échauffement, les Etalons ont porté directement leur maillot sur leur banc avant de regagner les vestiaires pour la sortie officielle des deux formations. Etaient-ils pressés d’en découdre ou surexcités ?

- Le Burundi est certes un pays en accalmie, de guerre mais on a senti une grande mobilisation autour de l’équipe des jeunes. En aucun moment on n’a perçu des sentiments d’hostilité.


Impressions d’après-match

Moulidi Ramadhani (Coach du Burundi) : "Je suis content pour les deux équipes, elles ont livré un bon football sans beaucoup de brutalité avec un niveau technique élevé, ce n’est pas seulement pour le niveau burkinabè ou burundais, je suis satisfait pour le niveau du football africain en général. Pour le match retour, il reste encore beaucoup à discuter, même au Burkina, nous allons livrer un bon match. Avec 2-0, je suis satisfait, d’autant qu’on n’a pas encaissé de but, on mettra les moyens pour bien gérer le match retour".

Pihouri Webonga (Coach des Etalons) : " Le résultat de 2-0 est quand même trop, on aurait dû marquer un but, malheureusement on ne l’a pas eu, ce n’est pas grave, nous allons tout faire pour nous qualifier à Ouaga. L’altitude a joué sur mes poulains, c’est naturel, on ne pouvait pas faire autrement, on ne peut pas les envouloir, il nous a manqué l’acclimatation. A Ouaga, nous jouerons notre va-tout. Je félicite l’équipe du Burundi, c’est une très bonne équipe, mais elle n’est pas imbattable".

Serge Kiéma (capitaine des Etalons) : "On ne s’attendait pas à perdre sur ce score de 2-o, maintenant on attend le match retour. Nous n’avons pas eu peur de cette équipe. C’est le temps et puis l’acclimatation qui nous ont fait défaut en première mi-temps. Le penalty généreux que l’arbitre a sifflé, même si le gars a fait la faute, c’était hors des 18 mètres et le Burundais est tombé dans les 18. On ne baissera pas les bras, maintenant que nous connaissons l’adversaire, on sait comment se préparer pour les accueillir".

Daouda Sanou "Famozo" (coach adjoint) : "Au vu des résultats, cela n’a pas répondu à nos attentes, néanmoins ça nous aura permis de relever nos faiblesses notamment la concentration, l’intimidation. Nos joueurs sont relativement plus jeunes par rapport à leurs adversaires. Je ne vais pas douter sur leur l’âge mais selon leurs joueurs on sent une vraie maturité. Nos joueurs les ont découverts et il nous revient tous de veiller pour relever le défi et ça j’ai confiance au peuple burkinabè. J’ai vu l’équipe burundaise à Addis-Abeba.

Dans mon rapport je l’ai souligné, c’est une équipe qui joue bien, mais qui a ses faiblesses. Malheureusement les garçons n’ont pas suivi les consignes de l’encadrement pour les exploiter. Ils ont des problèmes dans la gestion de l’espace. En deuxième mi-temps on a pu avoir 2 ou 3 occasions qu’on n’a pas pu concrétiser, or en première mi-temps, on n’a pas eu ces occasions-là. Cela veut dire que la potion magique peut être trouvée au match retour pour aller en Gambie.

Drissa Traoré "Saboteur" : "Par rapport au match que j’ai observé, les jeunes ont joué un peu crispé, ils n’ont pas développé leur jeu habituel. J’ai constaté qu’il y avait un regroupement dans leur propre moitié de terrain, deux attaquants étaient en pointe il manquait des éléments de coordination. La défense était obligée d’envoyer de longues balles que les 2 attaquants n’arrivaient pas à récupérer. Si on veut voir, pratiquement les deux buts sont venus sur des fautes personnelles. L’équipe adverse a légèrement mieux joué, mais malgré la situation, on pouvait conserver le nul.

Ce qu’il faut retenir, il faut que nos jeunes soient plus agressifs au match retour, ils doivent être les premiers sur les balles au sol ou aériens. Les attaquants doivent être mobiles, qui harcèlent la défense adverse. D’une manière générale on n’a pas senti les enfants prendre leurs responsabilités comme d’habitude. Ici, tout le monde avait peur des Burkinabè. Les Burundais pensaient jouer pour limiter les dégâts, mais ils se sont rendus compte qu’ils pouvaient gagner le match. Rien n’est perdu".

Propos recueillis à Bujumbura par B.K
Sidwaya

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