Neuf cents (900) milliards de F CFA, tel est le montant provisoire des billets de la gamme 1992 retirés de la circulation dans l’espace UEMOA suite à l’opération de démonétisation organisée du 15 septembre au 31 décembre 2004 par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Ce sont 884,9 milliards de F CFA récupérés aux guichets de la Banque centrale dans les huit (8) Etats membres et 15,1 milliards de F CFA détenus par les centres d’échanges (banques, trésors publics, postes). De l’avis du directeur national de la BCEAO, Célestin K. Zallé, l’opération de retrait a donné des résultats provisoires très satisfaisants". Car, le taux de réalisation a atteint 99,2%. Un pourcentage qui dépasse ceux des opérations similaires menées précédemment : opération pour l’adhésion du Mali en 1984 (96,7%) et celle pour la Guinée-Bissau en 1997 (97,1%). Le montant de billets non récupérés s’élève à 61,8 milliards de F CFA soit 0,8% dans l’ensemble des Etats membres de l’Union.

L’exécution de l’opération de démonétisation a nécessité l’ouverture de 912 centres d’échanges dans l’espace UEMOA, la mise en place d’un comité national de supervision dans chaque Etat et la création de cellules de veille au niveau des agences principales et auxiliaires de la BCEAO. Selon M. Zallé, ce sont au total 127,1 milliards de F CFA qui ont été rachetés dans 124 centres d’échanges au Burkina Faso. Il rappelle que le taux de récupération ne peut jamais atteindre 100% à cause de facteurs tels les pertes de billets suite aux incendies et aux naufrages, aux conservations pour des rites funéraires ou des collections.

Le directeur national de la BCEAO a indiqué que l’opération de démonétisation a permis de faire échec à plusieurs tentatives d’introduction de fausse monnaie. Ce sont 4 015 faux billets essentiellement des coupures de 10 000 F CFA qui ont été saisis. "Le dispositif de surveillance des tentatives de recyclage ou de déblanchiment de capitaux a bien fonctionné", a souligné Célestin K. Zallé. Il soutient que des fonds dérobés des agences BCEAO de Côte d’Ivoire ont été identifiés et les dossiers contentieux transmis à la justice. Interpellé sur la survivance de monnaies fausses dans la nouvelle gamme de billets, M. Zallé invite la population à collaborer avec son institution pour dénoncer les faussaires de plus en plus "ingénieux" et mettre fin à une situation préoccupante.

Celui-ci rappelle que l’ampleur du phénomène en ce qui concerne le CFA n’a pas encore atteint les proportions que l’on veut attribuer à cette monnaie. Le directeur national fait remarquer que c’est pour prévenir la multiplication des billets faux que la Banque centrale a entrepris l’opération de démonétisation et le renouvellement de la gamme de billets.

Jolivet Emmaüs Sidibé
PAG BELEGUEM

Aucune pièce de 200 ou de 500 F CFA n’est fausse

La conférence de presse du directeur national de la BCEAO a permis de mettre fin à la rumeur sur la fausseté de certaines pièces de 200 et de 500 F CFA. "Aucune de ces deux pièces actuellement en circulation n’est fausse. Le signe distinctif sur l’une ou l’autre des pièces et la différence du millésime (2003 ou 2004) ne confèrent aucun caractère faux à ces différentes monnaies", a déclaré Célestin K. Zallé.

Il invite "l’homme de la rue" à considérer ces deux aspects de la monnaie comme les lettres A, B, C... sur les billets.

Refusant de se prêter à d’autres commentaires, le directeur national exhorte les "sceptiques" à se tourner vers son institution pour de plus amples informations. Il a promis qu’un communiqué officiel de la BCEAO viendra dissiper une fois pour toute les inquiétudes des uns et des autres.

JESP

Sidwaya