Sur le chemin du retour, après avoir parcouru une centaine de kilomètres, leur car a été victime d’un braquage. Bilan de l’attaque : des sommes et des portables emportés ; mais tout le monde en est sorti sain et sauf.

C’est lorsque le chauffeur roulait tranquillement dans la nuit noire qu’il sera surpris par ce qui se présentait devant lui. Sur la voie, il y avait des troncs d’arbre et d’autres obstacles qui empêchaient le car de passer. Tout à coup, six hommes, dit-on, ont débouché d’on ne sait où et ont tiré trois fois sur le car, qui était pourtant immobilisé. La délégation burkinabè, forte de 30 personnes, dont 24 joueurs, est frappée de stupeur. C’est le calme à l’intérieur et presque tout le monde s’est recroquevillé sur son siège, pour ne pas prendre de balle.

Trois des coupe-jarrets, c’est ainsi qu’il faut les nommer puisqu’ils ont fait connaître leurs intentions, font irruption dans le car et demandent aux occupants de descendre. On s’exécute et une fois dehors, ils les font coucher à terre et les fouillent. La chasse est fructueuse pour les brigands, qui dépouilleront leurs victimes d’une somme de 354 600 FCFA.

Deux portables et un bon d’essence de 5000 FCFA viendront couronner leur basse besogne. Après leur forfait, ils les feront remonter dans le car. On a aussi appris que d’autres véhicules sont tombés dans le guet-apens et que personne n’a été épargné. Les malfrats ont opéré en toute impunité, sans être inquiétés. Selon nos sources, les malfrats ne savaient même pas que le premier car qu’ils avaient braqué avait à son bord une équipe nationale de football.

Quand ils l’ont su plus tard, ils n’ont manifesté aucun sentiment. Leur but étant atteint, ils ont débarrassé la voie pour laisser partir le car des Etalons. Il semble que le plus chanceux de la délégation, a été l’un des deux comptables de la Fédération burkinabè de football. En descendant avec les autres, il a caché son sac à main, qui contenait des billets de banque, dans un coin du car. Et c’est ce qui a permis à la délégation de se ravitailler en carburant en cours de route. Les bandits n’ont pas touché aux équipements des joueurs.

D’ailleurs quand on a fait du banditisme son gagne-pain, le football n’est pas une préoccupation. C’est vrai qu’on a perdu de l’argent et deux portables, mais on peut dire qu’il y a eu plus de peur que de mal. Tout le monde est rentré sain et sauf et c’est ça l’essentiel. Maintenant, on peut se demander quelle mouche a piqué la délégation pour qu’elle prenne la route à une heure pareille. L’équipe avait, auparavant, fait la route de Cotonou pour préparer son match aller contre le Cameroun, et jusque-là il n’y avait pas eu de pépin. Personne ne pouvait imaginer que cette fois-là les choses tourneraient mal.

Avec ce qui est arrivé, on peut dire qu’à quelque chose malheur est bon. Une fois arrivés à Ouaga, les joueurs ont été aussitôt libérés pour leur permettre d’aller fêter Noël en famille. Ils ont été réconfortés par l’encadrement technique et des membres de la Fédération. Ce qu’ils venaient de vivre n’était pas facile et on a tenu à leur remonter le moral.

Ce lundi 27 décembre 2004, ils rejoindront le COMET à Ouaga 2000 pour préparer le deuxième tour des éliminatoires de la CAN cadets, dont la phase finale aura lieu en 2005 en Gambie. Les Etalons joueront le 9 janvier prochain contre le Burundi à Bujumbura. Avant de rejoindre le COMET, ils passeront d’abord à la Fédération pour se faire rembourser ce qu’ils ont perdu lors de ce braquage.

Justin Daboné
L’Observateur Paalga