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Transparence budgétaire de l’Etat : "Il faut ouvrir l’œil", recommande le CGD

Publié le mercredi 15 décembre 2004 à 07h01min

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« Analyse du projet de loi de finances - gestion 2005 », tel est l’intitulé d’un document, dont le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a discuté avec la presse, le 14 décembre 2004 à Ouagadougou, pendant un déjeuner de presse.

Le Centre pour la gouvernance démocratique a produit un document d’analyse du projet de loi de finances - gestion 2005. Le contenu de cette analyse, réalisée par un groupe de réflexion sur les questions budgétaires que le CGD a mis en place, a fait l’objet d’échanges avec la presse le 14 décembre 2004 dans la salle Seg-taaba de l’hôtel Indépendance à Ouagadougou.

Mais de quoi se mêle cette institution dans cette question de budget de l’Etat ? Eh bien pour son directeur exécutif, le Pr Augustin Loada, il est tout à fait normal que le CGD, en tant qu’organe d’analyse et d’influence des dynamiques de la gouvernance et institut de recherche appliquée, de conseil, de formation et d’éducation civique sur les questions de gouvernance démocratique, s’intéresse à ce sujet. L’une de ses raisons d’être étant de contribuer à l’éveil des organisations de la société civile sur toutes les questions liées aux budgets tant national que local.

Car, pour le Centre, la transparence budgétaire est l’une des conditions du jeu démocratique, « sans laquelle les contribuables ne sauraient rien de l’utilisation faite de leurs revenus acquis souvent au prix de nombreux sacrifices ... ».

Or, de l’avis du CGD, il règne une certaine absence d’informations, pour ne pas dire une opacité sur les questions budgétaires, entravant ainsi sérieusement les efforts des organisations de la société civile nationale à participer aux discussions sur l’allocation des ressources nationales.

Pour le professeur Loada, la mise en œuvre de cette analyse budgétaire par le Centre est une contribution à une prise de conscience du civisme fiscal prôné par le ministère des Finances et du Budget.

Si le citoyen est régulièrement informé de l’utilisation faite des ressources budgétaires, pense le CGD, il aura une perception plus positive des prélèvements fiscaux de l’Etat, qui seront perçus non plus comme une contrainte, mais plutôt comme une contribution active au développement du pays en général.

Influencer à l’avenir le processus budgétaire et entraîné avec lui toute la société civile, telle est la préoccupation du CGD, qui entend pour ce faire développer des actions en vue du renforcement des capacités de la société civile dans l’examen des budgets national et local.

En 2005, des 7 priorités de l’Etat, la sécurité est la moins lotie

L’analyse présentée par le chargé d’Etudes sur le budget du CGD, Silwé Kaphalo, a essayé d’examiner, entre autres points, l’adéquation entre les priorités nationales, affirmées par le gouvernement, et les allocations effectives des ressources.

Sur les dépenses courantes par exemple, après analyse des sept secteurs les plus dépensiers (prioritaires), le CGD s’est indigné du fait que le ministère de la Sécurité en soit à la queue avec seulement 3,64% des dépenses totales de personnel.

Les six premiers, à savoir l’Enseignement de base (MEBA), la Défense, la Santé, les Enseignements secondaire et supérieur, les Affaires étrangères et les Finances et Budget, s’en tirent respectivement avec 28,89 ; 21,90 ; 10,41 ; 8,56 ; 4,86 ; 4,41% des dépenses courantes.

C’est compréhensible pour le MEBA, dans un contexte d’amélioration de la qualité et de l’efficacité de l’enseignement, mais le traitement réservé au ministère de la Sécurité, note le Centre, peut paraître plus préoccupant, vu les besoins des populations en matière de sécurité publique, ainsi que le reconnaît d’ailleurs la circulaire budgétaire 2005.

Au niveau de l’analyse du compte spécial du Trésor n° 921501 (Fonds spécial de croissance économique et sociale et réduction de la pauvreté), le CGD regrette qu’il lui soit alloué seulement 3% sur plus de 31 milliards de francs CFA prévus. Bref, il faut reconnaître que l’action entreprise par le CGD est louable et mérite le soutien de l’ensemble de toute la société civile pour le bonheur de tous les citoyens que nous sommes.

Hamidou Ouédraogo
L’Observateur

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