Tour du Faso : Dopage, connais pas !
Alors que le grand champion du cyclisme Lance Armstrong est dans la pire des tourmentes de sa vie pour une sale histoire de dopage, on se soucie peu de ce genre de dérive en Afrique. Sur le Tour du Faso, la plus vieille course du continent en cyclisme, les esprits des coureurs et organisateurs sont plutôt happés par l’équation du bouclage du budget de l’événement.
Ici, même si la structure de test anti-dopage est présente et essaie de jouer, tant bien que mal son rôle, on ne se préoccupe pas réellement de savoir si les coureurs sont dopés ou non. L’essentiel est que tout le monde vienne, que les populations s’amassent sur le bord des routes pour applaudir leurs champions, et surtout que la fête soit belle.
Pour la présente édition qui s’achève le 28 octobre prochain dans la capitale burkinabè, l’éclat du Tour a pris un coup. La crise économique est passée par là. Les organisateurs ont eu du mal à réunir les quelques 500 millions de francs CFA nécessaires pour lancer la compétition. Ce n’est plus le grand enthousiasme comme au bon vieux temps. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.
Si le Tour du Faso s’est tenu jusque-là sans discontinuer, force est de constater que son financement devient de plus en plus pénible pour l’Etat burkinabè qui ne sait plus à quel sponsor se vouer.
Ce n’est donc pas pendant qu’on a des problèmes financiers qu’on cherche à traquer d’éventuels cyclistes dopés. Des Lance Armstrong peuvent continuer à courir sur le Tour du Faso. Il faut peut-être encore longtemps pour allier moralité des coureurs et exigences budgétaires. L’éthique du cyclisme préoccupe au Nord tandis que le Sud est empêtré dans des problèmes économiques.
Bark Biiga
Fasozine