Plusieurs versions ont été entendues sur cette affaire dite Boureima Traoré. La cinquantaine revolue, il a intégré la Société des fibres textiles (Sofitex) en 1988 comme manœuvre camion. Deux ans après, il est atteint par une maladie qui a affecté son psychisme. Il a été alors obligé de suspendre ses activités pour les soins. Boureima ira, à cet effet, au Mali dans l’espoir de trouver solutions à sa maladie. Mais il n’y arrivera pas.

Ainsi, il ne jouira plus de toutes ses facultés mentales”, a indiqué sa sœur Yasmine Yonli/Traoré, qui ajoute : à chaque fois qu’il passe devant la Sofitex, il se souvient qu’il avait travaillé dans cette maison. Il avait un sentiment de révolte parce qu’il estimait que la Sofitex lui doit de l’argent. Il en réclamait à tout moment ». « C’est ainsi que, selon son ex-patron à la Sofitex, celui-là même qui l’a aidé à trouver ce travail, il est venu me voir dans la soirée du mercredi pour me faire part de sa pauvreté. Il disait qu’il avait besoin de l’argent et qu’il ira à la Sofitex pour en demander ». Arrivé sur les lieux, selon l’une des versions, Boureima menaçait de casser les vitres des véhicules si on ne lui donnait pas la somme de 2 000 F CFA.

De la parole, il est passé à l’acte. Dans sa tentative de l’en dissuader, celui avec qui il avait de bons rapports lui porte quelques coups. Lesquels coups lui coûteront la vie les heures suivantes. « C’est un accident et nous présentons toutes nos excuses à la famille éplorée », soutient Hamidine Bâ, avant d’ajouter que « c’est notre deuil, c’est le deuil de la Sofitex ». Etaient présents à la présentation des condoléances, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Joseph Bakouan, les autorités communales et militaires et la communauté musulmane. Le gouverneur, a au nom du gouvernement présenté sa compassion et appelé les populations au calme. « C’est un incident malheureux que nous déplorons.

La famille du défunt a accepté le pardon et nous lui sommes très reconnaissants pour cette compréhension », a indiqué le gouverneur. Pour lui, les populations doivent faire prévaloir l’apaisement et s’en remettre à la justice burkinabé qui a déjà engagé une procédure. L’oncle du défunt Lassina Traoré dit avoir apprécié la démarche des autorités. Il s’agit selon lui de la volonté de Dieu. « Nous n’avons rien à dire. Après l’enterrement prévu à 16h (21 septembre 2012 ndrl), la famille se réunira pour voir quelle mesures adopter », avait-il dit. Quant à la manifestation des populations après l’incident, l’oncle de Boureima estime que cela n’engage que ceux qui l’ont tenue.
Bassératou KINDO

L’Express du Faso