Tour du Faso 2004 : A l’heure du bilan
Après 12 jours d’aventures, c’était l’heure des récompenses dimanche dernier au MESS des officiers de Ouagadougou. Les organisateurs du Tour du Faso, au cours d’une sympathique cérémonie, ont récompensé les coureurs qui se sont distingués pendant l’épreuve. Abdoul Wahab Sawadogo, le vainqueur de l’édition 2004, était le point de mire.
C’est au total trois prix qui sont revenus à Abdoul Wahab Sawadogo : le maillot jaune parrainé par le Crédit lyonnais et Siemens, le maillot bleu du meilleur africain (ONATEL) et le maillot de l’intégration ( UEMOA).
Au classement général par équipe, c’est son équipe SIFA Peugeot qui est montée sur le podium. Les six coureurs (Jérémie Ouédraogo, Abdoul Wahab Sawadogo, Tidiane Ouédraogo, Mahamadi Sawadogo, Ablassé Tapsoba et Seydou Sanfo) ont reçu chacun un symbole du lion du Crédit Lyonnais et un portable Siemens.
Le leader du classement général individuel au temps, n’a pas lésiné sur les moyens pour se faire valoir. C’est lors de la 3e étape, Orodara-Sikasso, qu’il a ravi le maillot jaune à Pierre Chevalier (équipe mixte Japon France) qui le détenait pendant deux jours. Wahab faisait partie d’une échappée de neuf coureurs qui ont creusé l’écart à 3’ 20’’ à 25 Km de l’arrivée.
Chevalier, qui a occupé la 44e place au classement de l’étape, venait ainsi de laisser filer le maillot le plus convoité du Tour. Wahab, quant à lui, ne fera même pas un seul jour avec le maillot jaune qu’il a perdu au profit de Karel Pattyn (Vasco Modemakers- Belgique). C’était lors de la 4e étape disputée entre Sikasso et Orodara (96, 5 Km).
Mais il ne tardera pas à rebondir puisque le dimanche 31 octobre 2004, il a récupéré le maillot après l’étape Bobo-Bobo (121 Km). Depuis lors, obsédé de garder ce maillot, il est allé à l’essentiel comme Lance Armstrong, le premier coureur à remporter six tours de France d’affilée. Wahab, qui vient d’inscrire son nom au palmarès du Tour du Faso, s’est appuyé sur le travail de ses coéquipiers dans le peloton pour ne pas lâcher prise.
D’ailleurs, il n’a pas oublié de distribuer les bons points : « Le rôle de mes camarades a été primordial après la journée de repos à Ouagadougou. Je leur dois beaucoup et je suis très fier d’eux ». Pour le président de la Fédération burkinabé de cyclisme (FBC), Adama Diallo, c’est d’abord une victoire africaine. Ensuite, il a affirmé que c’est sur ce Tour que les Burkinabè ont appris à courir.
Selon lui, de Yako jusqu’à la dernière minute, les consignes ont été strictement respectées et les garçons ont pédalé dans les règles de l’art. « C’est ça le vélo et avec l’aide de Dieu, le Burkina Faso est de retour sur la scène africaine », a-t-il dit.
Wahab, il faut le dire, s’est bâti une solide réputation de guerrier et est le seul Burkinabè a avoir remporté une étape (9e Gourcy- Ziniaré). En tout cas, il a montré qu’il a du fond, de la force et du caractère.
A côté de lui, on peut citer le capitaine Saïdou Rouamba de l’AS Fadoul qui a remporté le maillot vert. Il a beaucoup donné dans le peloton et son abattage a été d’une très grande utilité. Au classement général par équipes, l’Angola et le Sénégal occupent respectivement la 6e et 7e place. Le premier pays cité, pour sa première participation au Tour du Faso, a été à la hauteur.
En effet, il a gagné deux étapes grâce à Marcio Mucanza. Le coureur angolais a su provoquer le destin pour remporter deux belles victoires respectivement à Yako et à Ouagadougou. Il a animé la course avec les Européens et il était présent dans presque toutes les échappées. C’est un grand talent et s’il revient l’année prochaine, il faudrait compter avec lui.
L’autre Africain, qui a tiré son épingle du jeu, c’est incontestablement Malick Thiam du sénégal. Il a montré, lui aussi, qu’il est capable de terminer un grand Tour. Détenteur du maillot du meilleur jeune, il s’est classé 6e lors de la 11e et dernière étape (Kombissiri-Ouagadougou). Malick repart avec un trophée chez lui et c’est déjà important.
Le Tour a été beau et passionnant et on n’oubliera pas le comportement des Européens qui se sont battus jusqu’au bout ?
De notre envoyé spécial sur le Tour
Justin Daboné