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XIIIE ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES EPE : Un autofinancement quasi stable

Publié le vendredi 27 juillet 2012 à 00h50min

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La XIIIe Assemblée générale des sociétés d’Etat consacrée aux Etablissements publics de l’Etat (AGSE/EPE) s’est ouverte jeudi 26 juillet 2012 à Ouagadougou, sous la présidence du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao. Globalement, ces sociétés enregistrent une bonne tenue, malgré un niveau d’autofinancement presque stable.

Soixante-six (66) Etablissements Publics de l’Etat (EPE) soumettent au cours de ces assises, leurs états financiers, exercice 2011, à l’examen et à la validation de l’Assemblée générale. Exercice redouté par nombre de dirigeants de sociétés publiques, d’emblée félicités pourtant par le chef du gouvernement, leur gestion sera passée au crible par l’Assemblée générale.

La session se tient sous le thème : : « Diagnostic des relations entre les établissements publics de l’Etat et les usagers ». On imagine que des recommandations vont être formulées dans le sens d’améliorer ces rapports entre administrations et usagers, jugés à tort ou à raison, parfois difficiles.
Trois EPE, à savoir l’hôpital Blaise Compaoré, le palais des sports et le Centre de formation professionnelle de Ziniaré vont fournir des rapports d’explication.

D’une manière générale, les sociétés présentent une situation financière satisfaisante, selon un document de presse. Mais leur trésorerie reste marquée par la prédominance des subventions publiques, précise le document. Celles-ci ont connu une progression de 13% soit 72 milliards contre 63 milliards en 2010. L’Etat a mis encore plus la main à la poche, à hauteur d’environ 9 milliards de francs CFA pour soutenir les EPE. Le document ne fournit pas davantage d’explications à cette situation, mais lie cette hausse à l’effort de l’Etat pour accompagner les EPE.

« L’Etat burkinabè, conscient des difficultés rencontrées par nos sociétés et dans le souci d’améliorer l’accessibilité et la qualité des services publics, a alloué d’importantes ressources financières aux EPE, malgré les contraintes budgétaires », a dit le Premier ministre à l’ouverture des travaux. En réalité, l’Etat a accordé une subvention supplémentaire au secteur de prestations de services, soit 6,703 milliards de F CFA, de l’hydraulique (2,087 milliards de F CFA) et de la santé (2,368 milliards de F CFA). Par contre, le rapport met à nu une baisse des subventions de l’Etat dans le secteur de l’éducation, de l’enseignement et de la formation professionnelle. Elle y a reculé de 3 milliards.

Les recettes propres stagnent

En ce qui concerne les recettes, le montant total a augmenté, passant de 108,006 milliards en 2010 à 124,013 milliards en 2011, soit une hausse de 14,62%. Dans le même temps, les recettes propres ont subi une légère baisse, inscrivant au compteur 17,93% contre 20,40% en 2010. Cela implique que les sociétés publiques ont généré moins de recettes propres. En fait, elles sont restées pratiquement stationnaires avec un accroissement de 0,78% entre 2010 et 2011. Le rapport explique cette situation par le retrait du Centre de gestion des cités (CEGECI) de la liste des EPE, suite à sa transformation en société d’Etat. En 2010, elle avait réalisé un niveau appréciable de recettes propres, estimées à plus de 555 millions de F CFA.

L’arrivée du Fonds de développement de l’électrification qui a généré plus de 44 millions de recettes propres n’a donc pas permis de combler le gap. L’analyse de la hausse des recettes propres par secteur d’activité met en relief une grande disparité. Ainsi, le secteur de l’éducation enregistre la plus grande hausse avec 16,99% suivi de ceux de l’hydraulique (8,41%) et la santé (6,78%). Cela a permis d’atténuer les baisses constatées dans les secteurs de prestations de services (-9,34%) et de la communication (-8,62%).

Avec une hausse des dépenses de fonctionnement de 2,14 %, les EPE ont consenti plus de ressources à l’investissement. Ces dépenses ont atteint 29,27%, sur l’exercice écoulé. Cependant le niveau d’autofinancement est resté quasi stable, à près de 33%. Selon le rapport de synthèse, 29 EPE ont des taux d’autofinancement inférieur à 20%, suggérant qu’elles génèrent peu de ressources pour prendre en charge certaines dépenses : FDE (13,46%), INSD (17,41%), CENOU (11,87%), MNB (3,29%), CENASA (12,53%), MEADO (1,92%), MOB (11,74%), CNTS (1,24%), CHR Koudougou (18,36%), Centre Muraz (15,21%). Face à cette situation, Luc Adolph Tiao a appelé à poursuivre les efforts d’investissement dans la durée pour générer des ressources propres, afin d’améliorer le niveau d’autofinancement global.

Il a surtout exhorté à améliorer la mobilisation des recettes propres, en vue de réduire progressivement, leur dépendance financière vis-à-vis de l’Etat. Le Fonds d’entretien routier enregistre le taux le plus élevé d’autofinancement avec 1502,81%. L’ONASER, le SND et l’IGB suivent respectivement avec 287,53%, 139,43% et 104,06%.

Saturnin N. COULIBALY

Sidwaya

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