Ouvrir la voie à la formation professionnelle est un gage d’emplois durables. Elle participe à l’épanouissement de la jeunesse, à la lutte contre la pauvreté et à la stabilisation de l’économie. Dans les pays à économie émergeante comme le nôtre, la problématique de l’adéquation formation-emploi reste posée. "Comment sortir de la pauvreté sans création d’emplois dans nos sociétés ?" "Peut-on ignorer l’importance du revenu tiré de l’activité de l’emploi dans la réalisation du bien-être social ?"

Telles étaient entre autres, les interrogations du Président Blaise Compaoré dans un discours à l’ouverture du sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté en septembre dernier à Ouagadougou. En la matière, plusieurs initiatives ont été prises au Burkina Faso visant à promouvoir l’emploi dans différents secteurs de l’économie.

On peut citer la mise en place du Fonds d’appui du secteur informel (FASI), le Fonds d’appui aux activités génératrices de revenus des femmes (FAARF) et le Fonds d’appui à la promotion de l’emploi (FAPE) tous pilotés par le ministère de l’Emploi, du Travail et de la Jeunesse. Ces différents mécanismes ne prennent pas toujours en compte le volet formation professionnelle pour accompagner le financement des activités. Pourtant, la formation professionnelle reste un facteur incontournable d’amélioration de la productivité, de création d’entreprises et d’emplois en général.

Ainsi, suite à la demande exprimée par les acteurs eux-mêmes de disposer d’un mécanisme d’appui à l’émergence d’une formation professionnelle qualifiante et créatrice d’emploi, le gouvernement vient de mettre en place un Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage . Un décret portant création du FAFPA en date du 10 juillet 2003 a été pris par le gouvernement. Ce décret sera entériné par un arrêté conjoint des ministères de l’Emploi, du Travail et de la Jeunesse et des Finances et du Budget. Cet arrêté fixe les attributions, l’organisation et le fonctionnement de ce programme.

Le FAFPA dont le lancement est intervenu le 22 octobre dernier à Bobo-Dioulasso a pour mission, de soutenir le gouvernement dans la mise en œuvre de sa politique en matière de formation professionnelle initiale, continue et par apprentissage.

Il est chargé entre autres, de financer tout ou partie des actions individuelles ou collectives de formation professionnelle à finalité d’emploi organisées à la demande d’une entreprise, d’un groupe de population ou répondant à une demande précise identifiée du marché du travail, de contribuer à identifier les besoins en matière de formation professionnelle et d’apprentissage, d’appuyer les opérateurs de formation professionelle par le perfectionnement de leurs formateurs, d’élaborer des stratégies novatrices et d’ingenierie pédagogiques appropriées, d’améliorer leurs outils et instruments didactiques de formation et d’appuyer les institutions de formation à moderniser leurs équipements.

Dans son discours inaugural, le ministre Alain Ludovic Tou a précisé que "La mise en place du FAFPA n’est que le début d’un processus enclenché par le ministère en charge de la formation professionnelle pour asseoir un système cohérent reconnu sur toute l’étendue du territoire national dans la perspective de l’harmonisation de systèmes de formation professionnelle dans l’espace UEMOA" .

A ce sujet, il faut souligner que le Burkina Faso s’est inspiré de l’exemple d’un certain nombre de pays voisins pour la mise en place de ce Fonds. Il vient ainsi combler un vœu toujours exprimé par les intervenants dans ce domaine. Une initiative qui a été accueillie avec enthousiasme par le président de la Fédération nationale des artisans du Burkina qui, au nom des membres de sa structure, a exprimé toute sa gratitude et sa reconnaissance au gouvernement qui "démontre à chaque occasion sa volonté d’œuvrer au bien -être commun, au développement de notre pays..."

Le lancement du FAFPA a coïncidé avec son premier appui à la formation de 100 artisans dont 75 à Bobo-Dioulasso et 25 à Ouagadougou dans les filières de la mécanique auto et de l’électricité bâtiment. Il reste entendu que ce Fonds est ouvert à toutes les filières. Pour en bénéficier, il y a des conditions à remplir parmi lesquelles, le paiement de 25% du coût de la formation.

Frédéric OUEDRAOGO
Sidwaya