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CONFLIT ENTRE LES DEUX SOUDAN : La solution viendra-t-elle de Pékin ?

Publié le mercredi 25 avril 2012 à 00h44min

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Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, est à Pékin où il doit rencontrer son homologue chinois, Hu Jintao. On ignore pour l’instant les raisons officielles de ce voyage mais au regard de la situation qui prévaut dans son pays, l’on peut imaginer que Salva Kiir est à la recherche d’un soutien. De quelle nature ? L’on ne saurait le dire, du moins, pas pour l’instant. Mais une chose est certaine, le Soudan du Sud qui s’est retiré de la zone d’Heglig, a, sans aucun doute, besoin d’un nouveau souffle, donc d’un soutien. Et en allant à Pékin dans les conditions que l’on sait, le président du Soudan du Sud espère certainement avoir une oreille attentive auprès des autorités chinoises.

Car ce n’est un secret pour personne, la Chine a des atomes crochus avec les deux Soudan puisqu’ elle figure parmi les gros clients de la manne pétrolière. Et c’est pourquoi, en matière de géopolitique, Pékin a toujours soutenu à bout de bras, en tout cas, jusque-là, Omar El Béchir face aux menaces des Occidentaux. Il constitue donc un allié clé pour les deux Etats qui, aujourd’hui, ont, visiblement du mal à cohabiter. Et c’est peu de dire que la Chine pourrait jouer un rôle historique dans ce conflit soudanais. Celui de contribuer à un retour à la paix. En tout cas, elle a une belle occasion de mener une médiation pour amener les deux frères ennemis à fumer le calumet de la paix. Ce serait d’ailleurs, à son honneur.

Au fait, il est certain que pour lever le rideau de fumée qui couvre les deux pays, la Chine pourrait bénéficier du soutien des Etats-Unis d’Amérique qui, disons-le clairement, ont un parti pris pour le Soudan du Sud. C’est au regard de tout cela que l’on se demande si la solution à ce conflit soudanais viendra seulement de Pékin. Car les Américains, grand soutien du Soudan du Sud et précieux pourvoyeurs d’armes, ont aussi leur mot à dire dans cette partie de l’Afrique dont l’importance géostratégique et économique semble bien évidente. Du côté de Khartoum, cette guerre est une belle opportunité pour El Béchir en ce qu’elle offre au dictateur une source inespérée de diversion à l’intérieur, lui que la CPI cherche activement à alpaguer.

En tout état de cause, pour une fois, la Chine a l’occasion de redorer son blason terni par sa position figée dans certaines crises. Combien de fois en effet Pékin n’a-t-il pas brandi systématiquement son veto pour empêcher toute intervention de l’ONU, fût-elle souvent humanitaire, dans certains pays en conflit armé ?

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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