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Financement de la SCADD : Pari gagné…

Publié le mardi 14 février 2012 à 01h59min

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Le Burkina Faso a organisé du 1er au 3 février 2012, au siège de la Banque mondiale à Paris, en France, une conférence internationale sur le financement de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD).

Cette initiative a permis au Premier ministre, Luc Adolphe Tiao (LAT) et à la dizaine de membres du gouvernement qui l’accompagnaient, d’obtenir auprès des Partenaires techniques et financiers (PTF) du Burkina Faso, une part importante des financements nécessaires à la réalisation de la SCADD. Ils ont eu des promesses de financements de 2651 milliards F CFA, au titre des besoins de financements extérieurs estimés à près de 2749,217 milliards F CFA, soit un taux de 34,5 % du coût total de réalisation de la SCADD (7496, 20 milliards FCFA). Le besoin de financement restant est de 98, 177 milliards FCFA. Cette somme, a-t-on appris, sera couverte par les partenaires ne s’étant pas prononcés à la conférence de Paris et par l’apport du secteur privé à travers le partenariat avec le public-privé. Pour ce qui est de la grosse part du budget de mise en œuvre de la SCADD (63,3%), note-t-on, elle est l’affaire de l’Etat burkinabè qui mettra ses fonds propres en jeu.

On retient donc qu’à la conférence de Paris, les Partenaires techniques et financiers (PTF) traditionnels, telles l’Union européenne et la Banque mondiale n’ont pas hésité à délier le cordon de la bourse pour soutenir le pays, dans sa quête des lendemains meilleurs. Les autres partenaires, même s’ils n’ont pas fait d’annonces in situ, attendent du gouvernement, des fiches de projets bancables qu’ils s’engagent à financer.

Le secteur privé également, et ce, en dépit de la crise financière en Europe, est prêt à investir au Burkina Faso pour combler le gap de financement. L’intérêt manifeste des PTF et du secteur privé à l’égard du Burkina Faso, on le voit, à travers les différents engagements, ne souffre d’aucune contestation. C’est pourquoi, LAT et son équipe ont pratiquement réussi à mobiliser les fonds extérieurs nécessaires à la concrétisation de la SCADD, à l’issue de cette sortie en France. Quels enseignements peut-on alors tirer de cette offensive de charme payante pour le « Pays des hommes intègres » ? A tout point de vue, cette marque de confiance, puisque c’est ainsi qu’il faut l’appeler, tient aux efforts déployés sans cesse par le chef de l’Etat, Blaise Compaoré et son gouvernement pour sortir le Burkina de la pauvreté et améliorer son image. Avec les « maigres » ressources du pays ou l’aide au développement, les autorités font de leur mieux pour booster l’agriculture, accroître l’offre et la qualité éducative, améliorer les services sanitaires, bref pour changer positivement le vécu des Burkinabè. Elles ont également fait de l’assainissement des finances publiques, de la promotion de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, des priorités.

Qui plus est et à force de persévérance, l’image du pays se porte bien, en témoigne une diplomatie en pôle position, avec les diverses médiations réussies dans des conflits par le président Blaise Compaoré. Les « brillantes » facilitations dans les crises togolaise et ivoirienne peuvent être citées en exemple. Soucieux de la stabilité sociopolitique des pays de la sous-région, le chef de l’Etat, homme de paix, ne l’est pas moins pour ce qui est de l’image de son pays. Il en a donné la preuve, maintes fois, en privilégiant le dialogue avec ses compatriotes, dans la résolution des crises internes. La résolution de la crise sociopolitique du premier trimestre 2011 en est la parfaite illustration.

En dépit de ressources financières limitées, les dirigeants ne veulent pas céder au fatalisme, en se montrant peu ingénieux. Ils libèrent leur génie créateur pour faire du Burkina Faso, un pays émergent et respecté des autres nations. C’est dans ce contexte que le gouvernement burkinabè a revisité le Cadre stratégie de lutte contre la pauvreté (CSLP), pour viser plus haut, en la rebaptisant SCADD. Lancée en 2010, cette nouvelle stratégie prend en compte la dimension développement, notamment pourvoyeur de croissance et de richesses.

En clair, les autorités veulent, à travers la SCADD, stratégie devant couvrir la période 2011-2015, faire porter la croissance par tous les secteurs afin de stimuler l’économie nationale. Cette vision de nos dirigeants a été saluée par les PTF et le secteur privé qui, en s’engageant à financer la SCADD, renouvellent ainsi leur confiance au Burkina Faso qu’ils accompagnent depuis des années sur le terrain du développement. Au-delà des financements, c’est l’image du Burkina Faso qui a été rehaussée à Paris. Et cela aussi vaut son pesant d’or !

Kader Patrick KARANTAO (tkaderonline@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 février 2012 à 12:41, par alpachiack En réponse à : Financement de la SCADD : Pari gagné…

    Bonjour,

    c’est tres bien de jeter des fleurs. Mais quand vous faites une analyse allez jusqu’au bout.

    Quelles sont les conditions de ces fameux financement ?

  • Le 14 février 2012 à 15:14, par yaabi En réponse à : Financement de la SCADD : Pari gagné…

    Monsieur le Journaliste,

    Attention à ne pas induire les honnêtes burkinabè en erreur. Dans une campagne de levée de fonds, il n’y a pas de cordons de bourses qui se délient. Il s’agit au regard des projets en ’vente’ de promesses de financements. A la fin l’on totalise les promesses pour voir si la requête est couverte intégralement. C’est donc une manifestation d’intérêt de leur part. C’est un bon début, mais maintenant il faut travailler à réaliser ces promesses et c’est une autre étape, pas des moindres. Les conditions se définiront en ces moments et les négociations peuvent prendre plus d’une année. Dans un contexte actuel de crise généralisée, il faut montrer véritablement des atouts de bonne gouvernance économique, politique et sociale pour convaincre davantage. Donc, il y a des promesses de couvrir les besoins de financement de la SCADD, maintenant il appartient aux burkinabè de se mobiliser tous, gouvernants, société civile, parties politiques, etc pour que ce plan Marshal pour le Burkina Faso soit une réalité.

    Bonne chance !!!

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