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Transport en commun à Ouaga : Les assurances et les appels du DG de la SOTRACO

Publié le jeudi 10 novembre 2011 à 02h16min

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Notre tour de Ouaga à bord des bus de la SOTRACO resterait inachevé si nous ne donnions pas la parole aux premiers responsable de la communale des transports en commun. Les clients ont déploré les temps d’attentes longs, les surcharges, la couverture moyenne du territoire communal…Nous avons rencontré le DG de la SOTRACO, Boureima Tarnagda pour discuter autour des problèmes ci-évoqués. Tout en reconnaissant les difficultés relevées par les clients, M. Tarnagda rassure sur les actions en cours pour renflouer le parc automobile de la société. Il a par ailleurs exhorté les pouvoirs publics à s’intéresser plus aux transports en communs comme c’est le cas dans certaines capitales de la sous-région.

Depuis sa création en 2003, la SOTRACO a connu bien de revers qui ont failli la contraindre à mettre la clé sous le paillasson. Conçue par trois entités (Privé, Etat, commune de Ouagadougou) pour fluidifier la circulation urbaine marquée par la croissance exponentielle des engins à deux roues. Pollution, accidents de circulation devraient en partie connaître des solutions avec le transport en commun. De l’avis de M. Tarnagda, pour que la SOTRACO dégage des bénéfices, il aurait fallu que les tickets soient vendus à 250 F. Mais à ce prix la clientèle se détournerait. Le juste milieu de 150 F a donc été trouvé pour fidéliser la clientèle et permettre à la société de continuer à fonctionner.

A ce jour, la communale des transports en commun est à une couverture d’environ 33% du territoire communal avec 9 lignes desservies. La flotte actuelle de la SOTRACO ne permet pas de satisfaire la clientèle des quatre coins de la commune. « Nous avons en moyenne 25 à 27 bus sur le réseau. Mais à cause des surcharges aux heures de pointe on se retrouve parfois avec près d’une dizaine de cars au garage dans la soirée. Quand ce sont des pannes mineures, au bout de quelques heures au garage, les bus redeviennent opérationnels. Dans le cas contraire, ils sont absents sur les lignes plusieurs jours » fait remarquer avec un air de désolation le premier responsable de SOTRACO.SA.

Malgré les difficultés dont nous avons fait cas dans nos précédents reportages, le nombre de la clientèle ne cesse d’augmenter. En réalité, certains n’ont vraiment pas le choix. Les abonnements sont ainsi passés de 174 594 abonnés en 2009 à 249 053 en 201O. « C’est un secteur difficile à rendement négatif. La nature de la clientèle et les infrastructures expliquent cela. La plupart des gens qui prennent le bus ont des revenus réduits. Ceux qui ont plus de moyen s’achètent des véhicules et ne sont pas prêts à investir dans les transports en commun », foi du directeur général.

Le projet 100 bus toujours d’actualité

Mais, à en croire M. Tarnagda, ces problèmes de manque de bus, de retards, de couverture approximative du territoire seront un lointain souvenir dans les jours à venir. « Nous avons un projet d’acquisition de 100 bus. On a l’appui d’une banque de la place, et nous travaillons à réunir les conditionnalités nécessaires. L’Etat est également impliqué dans ce projet. La crise qui a secoué notre pays nous avait contraint à mettre le projet en veilleuse mais nous avons repris le projet et je peux vous dire que le projet de 100 bus sera bientôt une réalité »rassure t-il. Et d’exhorter les pouvoirs publics à soutenir davantage ce secteur social. « En Côte d’ivoire, la SOTRA reçoit annuellement une subvention de 22 à 25 milliards. Nous n’avons que 500 millions l’an. Tout dernièrement la SOTRA a reçu 13 milliards pour acquérir 300 bus alors que nous n’avons besoin que de 100 bus. C’est déjà bien ce qui est fait mais il faut plus d’effort ».

Selon une étude réalisée par la SITRASS (Solidarité internationale sur les transports et la recherche en Afrique sub-saharienne) en 2009 les ménages de la ville de Ouagadougou dépensent environ 16% de leur revenu pour le transport alors que la moyenne dans la sous-région est autour de 10%. Dans un contexte où la cherté de la vie affecte durement les ménages, investir dans le transport en commun pourrait contribuer à alléger les charges des familles.

Tiga cheick Sawadogo& Jean-Pierre Sawadogo(Stagiaires)

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Vos commentaires

  • Le 10 novembre 2011 à 08:46, par beobiiga En réponse à : Transport en commun à Ouaga : Les assurances et les appels du DG de la SOTRACO

    pour se développer,nous devons faire une petit saut en arrière dans notre propre passé pour mieux appréhender les choses ;afin d’effectuer un grand saut et non pas observer les autres de la sous région, car ce qu’ils possèdent nous ne nous bâtions pas pour l’avoir mais quand à ce qu’ils n’ont pas ,nous osons nous baser sur cela pour agir.
    Tel n’est pas une idée pour un développement continu comme affirmait wambi.

  • Le 10 novembre 2011 à 11:01, par Passak En réponse à : Transport en commun à Ouaga : Les assurances et les appels du DG de la SOTRACO

    « C’est un secteur difficile à rendement négatif. La nature de la clientèle et les infrastructures expliquent cela. La plupart des gens qui prennent le bus ont des revenus réduits. Ceux qui ont plus de moyen s’achètent des véhicules et ne sont pas prêts à investir dans les transports en commun  »

    NON Mr le Directeur, si j’étais sur d’être à l’heure au boulot je préferai prendre le bus au ne serait ce que quelques jours par semaine.
    C’est plus sécurisant et économique mais quand je pense au parcour du combattant imposé a vos clients j’abandonne !!!

    J’espère que vous trouverez les sous pour vos 100 bus, ce sera un soulagement pour nous tous....

    Mais en attendant une meilleure organisation de ceux que vous avez est possible. Par exemple ce serait une joie de pouvoir trouver afficher aux différents arrêts :
    - un programme avec des heures approximatives de passages des différents bus. Bien sur ces horaires devront être respecté au maximun, donnez vous un intervalle de plus ou moins 10 min par exemple...
    - la jolie carte de cet article afin de savoir quel bus prendre en fonction de notre destination.

    Vous pensez que cela est possible ???

  • Le 10 novembre 2011 à 11:02, par na yi néré En réponse à : Transport en commun à Ouaga : Les assurances et les appels du DG de la SOTRACO

    Beogobiga, je pense que pour se développer il faudrait avoir un repère.Il faut aussi oser se comparer à ceux qui ont sensiblement le même comportement que vous.En prenant, l’exemple de la Côte d’Ivoire, c’est pour tout simplement interpeler les autorités du Burkina Faso d’avoir un regard sur le transport en commun qui d’ailleurs est beaucoup encourager par les bailleurs de fonds dans la lutte contre la pollution et surtout pour le Burkina Faso un pays de deux roues.

    • Le 10 novembre 2011 à 19:53, par Alexio En réponse à : Transport en commun à Ouaga : Les assurances et les appels du DG de la SOTRACO

      Jeg suis tres d accord avec votre avis.Les etats Africains doivent conserter meme se copier sur des resultats palpables provenant de son voisin frere la Cote D ivoire sans complexe d inferiorite.Les Europeens se sont developper justement sous le standard ISO 9001 qui control la qualite dans tout les secteur commerciaux,industriel et etatique.Le resultat er palpant.Le standard de vie europeene.Rome ne s est bati un jour dira t-on.

  • Le 10 novembre 2011 à 20:22, par David En réponse à : Transport en commun à Ouaga : Les assurances et les appels du DG de la SOTRACO

    J’aimerais juste présenter mes encouragements à la SOTRACO pour les efforts qui sont faits et interpeller le gouvernement ainsi que tous les acteurs au developpment car le transport en commun est un sujet très important en termes de developpement, de sécurité et d’intégration des couches sociales. En effet, cela reduit les accidents de la route tout en permettant au burkinabé moyen de se déplacer à un coup abordable. Que ferons nous si nous sommes tous supposés posséder une moto ? En avons nous tous les moyens ? Quel air aura notre ville si la plupart des burkinabè roulent à moto ?
    Je ne suis pas contre la promotion des motos en soi mais quelque part nos habitudes doivent pouvoir s’adapter à nos réalités. N’oublions pas que le transport en commun favorise l’intégration des couches sociales car le fontionnaire, comme l’entrepreneur, l’étudiant, l’agriculteur peuvent se retrouver dans le mème bus. Avec la promotion abusive des deux roues nous sommes arrivés au point où quand tu n’as pas de moto ’c’est la galère’ et souvent l’on classe ou marginalise les gens par rapport à leur moyens de deplacement. Excusez moi d’ètre long c’est un cri de coeur ’Rendons le burkina accessible à tous les burkinabès’ Je vous remercie !

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