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Invasion des criquets pèlerins : Le Burkina Faso achète un avion de traitement

Publié le lundi 11 octobre 2004 à 07h11min

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Le ministre des Ressources animales, M. Alphonse Bonou était l’invité des députés burkinabè vendredi 8 octobre 2004. Celui-ci est allé répondre à des questions relatives à la campagne de lutte contre les criquets pèlerins. Des questions posées par les députés Moussa Hama Dicko et Amadou Hama.

Les députés Hama Moussa Dicko et Amadou Hama, respectivement des groupes parlementaires "Justice et Démocratie" et du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ont par leurs questions portant sur l’invasion des criquets pèlerins, invité le ministre Alphonse Bonou à l’Assemblée nationale.

Assurant l’intérim du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques actuellement convalescent, Alphonse Bonou est allé éclairer la lanterne des élus du peuple sur la campagne antiacridienne et sur les mesures prises pour parer à une éventuelle catastrophe humanitaire et du cheptel.

Situant le contexte, le ministre Bonou a indiqué que le premier essaim de criquets est arrivé au Burkina Faso précisément le 9 août 2004. Immédiatement, a dit le ministre, des équipes ont été envoyées dans les provinces du Nord (Oudalan, Seno, Soum). Ce qui a permis, selon lui, de traiter plusieurs hectares infestés et à maîtriser la situation jusqu’au 15 septembre dernier. "A partir de la deuxième décade du mois de septembre, il a été observé des ailés immatures issus du développement des larves qui ont échappé aux traitements, mais également de la migration à partir du Mali. De nombreux essaims ont alors envahi les cultures et les pâturages dans les provinces de l’Oudalan, du Soum, du Seno, du Yagha, du Sanmatenga, du Namentenga, et du Lorum" a expliqué M. Alphonse Bonou.

Comment se mène la lutte antiacridienne ?

La lutte contre les criquets se mène à plusieurs niveaux à en croire le ministre Alphonse Bonou. Au niveau national, un comité de coordination regroupant le gouvernement et les différents partenaires a été mis en place. Celui-ci est chargé de mobiliser les ressources matérielles et financières. Il se réunit une fois par semaine. Ce comité est appuyé par un comité technique chargé du suivi de l’évolution des ravageurs sur le terrain et de l’appui technique aux équipes en place.

Au niveau provincial existe un comité provincial de coordination dirigé par les hauts commissaires des zones infestées. Ce comité s’occupe de la supervision des opérations de surveillance et de lutte sur le terrain. Il fait en outre le point de l’évolution de la situation accridienne au niveau central.

Dans les départements ont été créées des cellules d’intervention phytosanitaire présidées par les préfets. Elles se chargent de l’identification des zones infestées et de leur signalisation, de la mobilisation des producteurs pour les traitements. Elles rendent compte de l’évolution de la situation au comité provincial. Au niveau des villages, les producteurs sont regroupés en brigades d’intervention pour la réalisation des traitements. A cela s’ajoutent la coordination régionale assurée par la FAO et celle sous-régionale dirigée par le CILSS.

Le ministre a fait savoir par ailleurs que plusieurs moyens ont été mis en œuvre afin d’éviter le péril acridien. En effet, des équipes spécialisées (au nombre de quatre) comprenant chacune trois (3) techniciens, deux (2) chauffeurs, deux (2) manœuvres ont été déployées à Djibo, Arbinda, Dori et Gorom-Gorom depuis le mois d’août. Trois équipes constituées chacune de deux (2) technicjens et d’un chauffeur se trouvent depuis le 23 septembre dernier le long de la frontière commune Burkina-Mali. Elles appuient les équipes maliennes dans cette zone. Suite à l’aggravation de la situation acridienne notée le 25 septembre, vingt-et-une (21) équipes composées chacune de deux techniciens et de deux chauffeurs ont été déployées au Soum, au Seno et dans l’Oudalam dans le but de renforcer les équipes spécialisées. Plus de huit mille trois cents (8 300) producteurs mobilisés et formés participent aussi à la lutte. Pour ce qui est des moyens matériels, on compte entre autre, 8 véhicules de traitement, 53 véhicules tout terrain pour la prospection, le transport des produits et des appareils de traitement, 42 926 litres de pesticides, 11 radios émetteurs) récepteurs fixes, 10 radios émetteurs/récepteurs mobiles, un hélicoptère de prospection et de traitement etc. Un autre avion de traitement vient d’être acquis à 700 millions de F CFA, (moyens financiers, voir encadré). A la date du 6 octobre 2004, le total des superficies infestées est évalué à 91 420 hectares dont 36 955 sur les cultures. Les traitements ont couvert 15 831 hectares, soit 17,31 % des superficies infestées.

Dispositions prises pour éviter la catastrophe

Selon le ministre Alphonse Bonou, un dossier sera soumis au gouvernement pour dèstocker des vivres en vue d’aider les zones touchées. Une politique d’intensification de la production irriguée sera aussi initiée. En outre, annonce-t-il, "des mécanismes seront mis en œuvre pour éviter les flambées des prix des céréales sur les marchés des zones touchées par le fléau".

Pour sauvegarder le bétail, Alphonse Bonou préconise la récolte des foins pour la zone du Nord, le traçage des itinéraires de transhumance. Tout en rassurant les élus du peuple sur le caractère moyen de la campagne, le ministre a tenu à signaler que cet état de fait est aussi dû au déficit pluviométrique. Gorom-Gorom par exemple n’aurait enregistré, selon lui que 151 mm d’eau cette année.

Enok KINDO


Moyens financiers

A ce jour, l’état de mobilisation des fonds auprès des partenaires techniques et financiers se présente comme suit :

Pays-Bas : 262 382 830 FCFA

France : 97 525 156 FCFA

UEMOA : 10 000 000 FCFA

BCEAO : 25 000 000 FCFA

Chine : 50 000 000 FCFA

Danemark : 113 000 000 FCFA

FIAP : 100 000 000 FCFA

SOFITEX : 50 000 000 FCFA

Vice-gouverneur BCEAO : 1 000 000 F CFA

P’NUD : 10 902 000 F CFA

FIDA : 53 000 000 F CFA

FAO : 79 500 000 F CFA

BOAD : 20 000 000 F CFA

Banque Mondiale : 848 000 000 FCFA

Le budget national a contribué pour 49 500 00 FCFA pour l’acquisition de pesticides et environ 700 000 000 FCFA pour l’acquisition d’un avion de traitement.

Sidwaya

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