Côte d’Ivoire : fin des palabres, face aux « solutions »
Alassane Ouattara et ses alliés ont maintenant eu suffisamment le temps de s’installer et de prendre leurs marques
Après cent jours de gestion de la réalité du pouvoir d’Etat en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara et ses alliés ont maintenant eu suffisamment le temps de s’installer et de prendre leurs marques. Même si les « palabres » se poursuivent sur le sort des anciens barons, il faut maintenant enclencher les véritables travaux de construction –et de reconstruction- de ce pays qui était grippé depuis plus d’une décennie. Le passage à cette étape est d’autant plus urgent et nécessaire que le principal argument de campagne de l’actuel président fût de se présenter comme « La solution » aux problèmes de la Côte d’Ivoire.
En posant, ce mercredi, la première pierre du « 3e pont d’Abidjan », prévu pour être réceptionné en 2013, le président Ouattara annonce que « dans trois mois, toute la Côte d’Ivoire sera en chantier ». Toutes choses qui supposent qu’il s’est donné les moyens de transformer cette déclaration dans le champ du concret. Du reste, il n’a pas d’autre choix que de tenir ses promesses électorales. Et le plus tôt possible. Autrement, il mettrait incontestablement son mandat en péril.
Mais, une chose est de mettre la Côte d’Ivoire en chantier, une autre est de réconcilier les Ivoiriens, dans leurs coeurs. L’une ne devrait pas exclure l’autre. La création d’emplois pour les jeunes et la recréation des conditions économiques et sociales plus équitables ne feront que contribuer à recréer un espoir qui a besoin de beaucoup de solutions concrètes que de beaux discours ou de simples gestes symboliques. Le chemin de la réconciliation passera nécessairement par la réconciliation de la grande majorité des Ivoiriens avec des conditions plus décentes de vie, de travail et de discussion publique.
Bark Biiga
Fasozine