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Culture du coton : Sale temps pour les cotonculteurs des Balé

Publié le lundi 5 septembre 2011 à 02h33min

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Les producteurs de coton dans la province des Balé sont partagés entre la volonté de produire du coton et celle de cultiver une autre spéculation. Après les incidents entre cotonculteurs, soldés par un mort, de nombreux blessés, des emprisonnements et plus de 225 hectares de culture ont été détruit durant le mois de juillet 2011. Les uns hésitent, les autres tranchent.

Le coton est en perte de vitesse dans la province des Balé. Durant le mois de juillet, des producteurs de cette culture de rente ont exprimé de façon violente leur mécontentement face aux difficultés de la filière, en saccageant les champs de leurs collègues. Comment en est-on arrivé à là dans un pays qui fut, durant trois saisons agricoles (2004-2005, 2005-2006, 2006-2007) le premier producteur de coton en Afrique subsaharienne ? Tout serait parti de la hausse des prix des produits entrant dans la production. Cette hausse a été décidée après fixation du prix du kg du coton pour la saison agricole 2010-2011. En effet, la Société des fibres textiles (SOFITEX) a décidé, en concertation avec les acteurs de la filière, d’acheter le coton 1er choix à 245 F CFA le kg et 220 F celui du 2ème choix. Quant aux engrais, le NPKSB sera cédé au producteur à 15 436 F au comptant et à 16 436 FCFA le sac de 50 kg à crédit.

L’urée sera cédée à 17 000 F CFA au comptant et 18 445 F CFA à crédit. La dose par hectare de semence du coton transgénique coûte 27 000 F CFA à crédit. Il n’y a pas de prix au comptant pour ce produit. Le taux de crédit est de 8,5%. Selon le président de l’Union nationale des producteurs de Coton du Burkina (UNPCB), Karim Traoré, « le prix du kilogramme de coton graine ne se fixe pas au hasard. Il est fixé au cours d’une Assemblée générale de l’Association interprofessionnelle de coton du Burkina qui réunit à la fois les producteurs, les sociétés cotonnières, des experts, des bailleurs de fonds, des banquiers et l’Etat. » Partant de ce principe, les prix devraient en principe recueillir l’assentiment des premiers bénéficiaires. Et, pourtant !

Après de multiples rencontres formelles et informelles, certains producteurs des départements de Yaho, de Bana, de Pompoï, localités situées à environ 300 km à l’ouest de Ouagadougou, décident de boycotter la culture du coton.

Les causes d’un débrayage

Théophane Tuina est producteur de coton. Pour suivre le mot d’ordre de grève de son organisation, il n’a pas semé de coton sur ses 12 hectares de terres. « L’union nationale des paysans avait organisé une marche à Bobo-Dioulasso en mai dernier, pour réclamer l’augmentation du prix du Kilogramme et la baisse du prix des intrants. Dans le meilleur des cas, uniformiser ces coûts avec ceux pratiqués dans les pays de la sous-région où, la majeure partie des pays achètent le kilogramme à 250 F CFA en moyenne » explique-t-il. Certains réclamaient le kg à 500 F et le prix du sac d’engrais à son prix habituel de 14 648 F la saison écoulée. Suite à cette marche, les incompréhensions naissent entre les producteurs sur la conduite à tenir. Lassina Blègnan, vice-président de l’Union départementale des producteurs de coton de Bana, avoue : « l’union avait décidé de ne pas produire le coton tant que le kg de coton ne sera pas acheté à ce prix. »

Le 27 juin, après une rencontre entre la SOFITEX et l’UNPCB, et suite à l’intervention du Premier ministre qui a permis de réduire de 1000 F CFA, le prix de l’engrais, décision a été prise de cultiver le coton. Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao, lors de son passage à Dédougou, incite les producteurs à se mettre à la tâche en attendant que l’on revoie la structure des prix pour la campagne à venir. Les producteurs à la base ne seront pas informés. Ils campent alors sur leurs positions. Pendant ce temps, les premiers responsables de l’Union se mettent à semer du coton. « Trahison ! » crie la base. Les destructions de champ commencent.

Des conséquences fâcheuses

A Pompoï, un des départements de la province, les champs sont saccagés. A Bana, l’interpellation de certains responsables de l’Union départementale des producteurs de coton attise la colère des populations. « Nous n’avons rien fait et les forces de l’ordre sont venues identifier individuellement nos concessions et nous interpeller à 5 h du matin » clame Lassina Blègnan, vice président de ladite structure. Les paysans répliquent en détruisant une cinquantaine d’hectares du président des 54 groupements des producteurs de coton (GPC) du département. Après les tractations et les missions gouvernementales, le calme s’installe peu à peu.

Dans la province des Balé, des milliers de producteurs vivent du coton. Certains louent les vertus de la culture du coton tandis que d’autres la vilipendent. A Bana, les paysans victimes de la destruction de leurs champs ne sont pas contents. De nombreux producteurs ont perdu qui 6 hectares, qui 4 hectares, qui 3 hectares contenant des semis et de l’engrais achetés à crédit à la SOFITEX. Casse tête : « Qui va payer ces crédits ? » s’interroge Dassa Konaté, secrétaire général du GPC Benkadi 3 de Bana.

Il est vrai que les semences de maïs, promis par le gouvernement pour aider les victimes à reprendre goût à la terre ont été mises à la disposition des producteurs. 40 sacs de 50 kg de semences de maïs, en raison de 3 325 F CFA le sac ont été mis à la disposition des victimes de cette localité. Mais Théophane Tuina de Bana s’interroge : « nous avons semé du maïs, du mil, du niébé. Mais, où trouvera-t-on l’argent pour assurer la scolarité de nos enfants à la rentrée ? » Quant aux relations entre les villages, elles ne sont plus au beau fixe. La main sous le menton, Amadou Konaté qui a vu 3,5 hectares de son champ détruits témoigne : « les relations entre les villages se sont dégradées. Les jeunes des différents villages ne sympathisent plus. Le climat est malsain. » Lepan Padou, secrétaire général de l’Union provinciale des producteurs de coton des Balé ne cautionne pas les méthodes utilisées pour revendiquer l’augmentation du prix du kg.

Depuis 30 ans, cet homme se consacre à la culture du coton. Selon lui, ceux qui n’ont pas semé le coton cette année et ceux qui ont été victimes de destruction de leur champ, seront handicapés financièrement. « Le coton, c’est du cash » clame-t-il. Cependant, tous les producteurs, victimes ou pas, reconnaissent une chose : « la culture du coton non seulement n’est pas rentable, mais est très coûteux en termes d’investissement ». « Nous avons l’impression que tout est mis en œuvre pour spolier le producteur au profit de la SOFITEX. Aujourd’hui, nos yeux sont ouverts » précise Clément Sara de Doumakélé. Depuis 3 ans, il a rangé le coton dans « les tiroirs ». « Je produisais en moyenne 10 tonnes par récolte et je n’arrivais pas à me retrouver avec 50 000 F CFA de bénéfice. » De nombreuses difficultés semblent avoir entraîné le coton dans une mauvaise posture. Cependant, des solutions existent car, « nous n’avons pas divorcé avec la SOFITEX » précise Théophane Tuina de Bana.

Solutions possibles

Les incidents survenus cette année dans la culture du coton doivent faire prendre conscience que le ver est dans le fruit. Les griefs des producteurs s’égrène non seulement contre la SOFITEX mais aussi contre leurs représentants : gestion des intrants et des engrais, gestion des groupements de producteurs, problème de la caution solidaire, fixation du prix du kg. etc. Lassina Blègnan, le vice-président de l’union départementale de Yaho hésite sur l’opportunité de poursuivre la culture du coton : « Si les prix de l’engrais et du coton ne changent pas la saison prochaine, je ne produirai pas de coton. Je préfère utiliser mes 6 hectares à cultiver autre chose que de me fatiguer avec ce qui ne me rapporte rien, si ce ne sont des humiliations. » En effet, il a été interpellé par la gendarmerie et dit « avoir subi des sévices corporels » lors des incidents. Pour ce qui est des solutions pour redynamiser la filière qui, cette année, perdra les 7 000 t que produit le département de Bana, tous les producteurs prônent la baisse du prix des intrants et la mise en place d’espaces de dialogue franc et direct entre la SOFITEX et les producteurs en amont des campagnes agricoles. « Nous avons l’impression que l’UNPCB, au lieu de défendre les intérêts des producteurs est devenue un complice de la SOFITEX » assène M. Blègnan.

Le secrétaire général de l’UNPCB des Balé, Lepan Padou souhaite que l’on fixe le prix des intrants avant celui du kg du coton. En outre, il préconise la réforme du système de dotation des producteurs en intrants, la baisse du prix des intrants, la révision de la gestion des intrants au niveau des GPC. Enfin, il veut, comme le souhaite la plupart des producteurs, que la SOFITEX trouve une solution transitoire pour ceux qui ont perdu leurs semences et leurs engrais acquis à crédit lors de la destruction des champs. Aujourd’hui, la production du coton dans cette partie du Burkina Faso nécessite des signaux forts et des décisions courageuses des premiers acteurs de la filière.

Par Daouda Emile OUEDRAOGO (ouedro1@yahoo.fr)


La caution solidaire : Une angoisse pour les cotonculteurs

Dans le processus de gestion des intrants au profit des groupements de producteurs de coton (GPC) par la SOFITEX, intervient la caution solidaire lors du paiement du prix des intrants. Par caution solidaire, il faut entendre « le paiement des dettes de façon solidaire par le groupement ». En termes simples, lorsque le GPC, en début de campagne, fait une commande groupée pour ses membres, il signe une convention avec la SOFITEX. Cela sur la base des besoins exprimés par chaque membre du groupement. Généralement, les groupements prennent les intrants à crédit. Après la récolte, la SOFITEX prélève d’abord ses crédits d’intrants avant de reverser les prix d’achat du coton au GPC.

Ce dernier est obligé de faire la sommation de ses membres et de diviser le bénéfice par le nombre de ses membres. Le hic est que certains producteurs sont obligés de payer pour les mauvais payeurs. En clair, des producteurs sont obligés de payer pour des engrais qu’ils n’ont personnellement pas utilisés. C’est ce qu’on appelle la caution solidaire et qui constitue aujourd’hui une bête noire pour les cotonculteurs. De Yaho à Pompoï en passant par Bana, tous les producteurs veulent la suppression pure et simple de la « caution solidaire ». Ils veulent qu’une nouvelle formule soit trouvée pour que chacun paye ce qu’il a réellement consommé. La balle est dans le camp de l’UNPCB et de la SOFITEX car, c’est par la concertation qu’une solution sera trouvée pour résoudre définitivement cette question.

DEO


Jean-Paul Sawadogo, Directeur général de la SOFITEX : « Il sera difficile d’atteindre nos objectifs de production

Avec la crise du coton cette année, le Burkina Faso ne pourra certainement pas atteindre les objectifs de production qu’il s’était fixé. Dans cet entretien, le Directeur général de la Société des fibres textiles (SOFITEX), Jean-Paul Sawadogo revient sur les causes et les conséquences de la fronde de certains cotonculteurs et envisage les perspectives pour la société.

Carrefour africain (CA) : Quelles sont, selon vous, les causes de la crise que vient de traverser le coton burkinabè ?

Jean-Paul Sawadogo (JPS) : Selon nos informations de départ, il s’agit d’une contestation par certains producteurs du prix de 245 F CFA fixé pour le kilogramme du coton graine. Ce prix a été jugé bas par ces producteurs qui voulaient avoir un meilleur prix. La deuxième cause est le prix des intrants, jugé élevé. Ils ont demandé que des efforts soient faits pour augmenter le prix du kg de coton et baisser le prix des intrants. Je rappelle qu’au début, le kg du coton avait été fixé à 230 F CFA. Le gouvernement a consenti une hausse pour atteindre 245 F. Pour les intrants, le gouvernement a consenti une baisse de 1000 F CFA. Ce sont là les principales raisons qui ont entraîné le mouvement au niveau des cotonculteurs.

A notre avis, les questions liées aux différents prix ayant trouvé des réponses avec l’augmentation du prix du kg du coton et la baisse du prix des intrants, le mouvement devait, en principe, prendre fin. Malheureusement, cela n’a pas été le cas. A ces questions se sont greffés les problèmes liés au renouvellement des structures au niveau de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB). Pour ce qui concerne cette question, cela est dû au fait que certains producteurs, ne respectant pas les conditions requises pour intégrer ces structures n’ont pas pu le faire. Ces derniers ont alors constitué des groupuscules pour mener le mouvement.

CA : Avez-vous, au départ du mouvement, invité les uns et les autres au dialogue ?

JPS : La direction générale de la SOFITEX a essayé de rencontrer l’organisation des producteurs de coton pour leur donner les informations nécessaires en ce qui concerne les prix qui ont été déterminés. De même, le gouvernement, avec à sa tête, le Premier ministre a fait des sorties, que ce soit à Bobo-Dioulasso, à Dédougou ou à Boromo pour rencontrer la plupart des producteurs en vue d’échanger avec eux et, leur faire comprendre les efforts que le gouvernement pouvait faire et ce qu’il ne pouvait pas faire. Il s’agissait aussi de demander qu’il puisse être mis fin au mouvement. La liberté a été donnée à ceux qui voulaient produire, de le faire et, à ceux qui ne voulaient pas produire, de ne pas le faire. Le Premier ministre les a informés que des réflexions d’ensemble vont être menées avec leur participation pour discuter sur ces différents problèmes afin que, pour les campagnes à venir, nous puissions parvenir à un consensus. C’est dans ce cadre que plusieurs délégations du gouvernement ont eu à rencontrer les producteurs pour échanger sur la question. Nous avons été surpris que, malgré ces différentes concertations et échanges initiés par le gouvernement, la fronde se poursuive et même s’est accentuée.

CA : Quel bilan faites-vous après « la tempête » ?

JPS : Il y a trois types de conséquences. Premièrement, compte tenu des destructions des champs, nous n’allons pas atteindre l’objectif de production que nous nous étions fixés. La deuxième conséquence est le déficit de confiance qui s’est installé entre les cotonculteurs et la SOFITEX.

Il va falloir gérer ce déficit pour améliorer les relations entre les deux structures. La troisième conséquence constitue les pertes qui ont été subies par des individus, suite à la destruction de leurs champs, alors qu’ils avaient pris des intrants et s’étaient engagés dans la production. Il va falloir gérer cette situation.

CA : Quel est le mécanisme de fixation des prix du coton ?

JPS : La détermination du prix du kilogramme du coton graine est fonction du mécanisme mis en place au niveau du Burkina Faso.

Ce mécanisme comprend les représentants des producteurs de coton, les sociétés cotonnières, l’Etat et les partenaires techniques et financiers. Sur la base des indices des prix fixés au niveau mondial pour le prix du coton et, sur la base des différentes charges des sociétés cotonnières, un calcul est opéré. Ce calcul permet de déterminer un prix planché. Ce prix est garanti, quelque soit les résultats en termes de recettes réalisées. A la fin de la campagne, on calcule le prix moyen obtenu du kg de coton et, s’il y a des bénéfices qui sont réalisées sur l’ensemble de ces recettes, nous faisons une répartition dont 60% aux producteurs et 40% aux sociétés cotonnières. Ces 60% sont distribués sous forme de ristournes. Cependant, il faut indiquer que la détermination du prix du coton n’est pas simple.

Le cours mondial du coton n’est pas dicté par le Burkina Faso. En outre, c’est un prix qui fluctue tous les jours. En d’autres termes, cela fonctionne comme une bourse. On doit donc jouer sur ces différentes variations afin de pouvoir vendre le coton au moment où il le faut avec des indices de prix intéressants. Il faut savoir qu’on ne vend pas le coton aux indices de prix qui sont indiqués.

C’est une indication et non un prix fixe définitif qui dit qu’aujourd’hui, le prix du coton peut atteindre par exemple 2000 F CFA. Sur la base des indices de prix, on discute avec des entreprises de négoces pour avoir peut-être le kilo à 1000 F ou à 1100 F. Ce n’est pas un prix fixé sur lequel on va directement sur le marché international. Du fait que les prix évoluent tous les jours, on doit avoir une politique commerciale qui permette de ne pas vendre le coton en une seule fois. Il faut vendre en fonction des fluctuations du cours mondial, afin d’avoir le meilleur prix. Donc, c’est toute une gymnastique qu’il faut faire pour pouvoir obtenir le prix moyen du kilogramme de coton.

CA : Qui préside le mécanisme de fixation des prix ?

JPS : Ce sont les paysans qui président ce mécanisme. Ce n’est ni l’Etat, ni la SOFITEX qui préside ce mécanisme. Ils sont donc censés comprendre tout ce qui entoure le processus lorsque le prix est déterminé. Il est tout à fait normal que les producteurs revendiquent une hausse du prix d’achat du coton. C’est une revendication légitime. Cependant, cette revendication ne doit pas amener à la fronde, à la violence et aux discussions orageuses. C’est une situation qui peut faire l’objet d’échanges, de discussions jusqu’à ce que les deux parties trouvent un terrain d’entente. Ce qui a été regrettable pour cette campagne, c’est cette fronde que nous n’avons jamais connue. Alors que l’année dernière le prix du coton était à 182 F le kilo et il n’y a pas eu de problème. Cette année, il est à 245 F. Mieux, 28 F de ristourne ont été distribué en fin de campagne, de sorte qu’au total, le kilo revenait à 210 F. Cette année, le prix planché est à 245 F. Nous n’avons pas encore fixé le niveau de ristourne à distribuer mais certainement, le kilo va coûter plus de 245 F.

CA : Qu’en est-il de la fixation du prix des intrants ?

JPS : Les intrants constituent des produits chimiques qui ne sont pas fabriqués au Burkina. Ils doivent faire l’objet d’importation, donc, soumis aux lois du marché mondial. De concert avec l’ensemble des deux autres sociétés cotonnières (NDLR : SOCOMA et FASOCOTON), nous déterminons l’ensemble des besoins en intrants. Nous lançons des appels d’offres. Sur la base des prix obtenus au niveau des appels d’offres internationaux, plus les charges de manipulation (transport, placement à crédit), nous déterminons le prix moyen de l’unité d’intrant que l’on veut vendre. Tout le processus est transparent. La principale difficulté est que ce sont des produits finis qui ne sont pas fabriqués au Burkina et, sur lesquels nous avons très peu de marge de manœuvre sur les prix.

En outre, une autre difficulté est le fait que les sociétés cotonnières ne disposent pas de ressources suffisantes pour faire des achats au comptant. Nous achetons à crédit étalé sur un certain temps. D’où des intérêts à payer sur les crédits que vous contractez pour payer les intrants. Ces éléments font qu’au finish, vous avez très peu d’action à mener pour réduire de façon considérable le prix des intrants. Nous envisageons de nous retrouver avec l’ensemble des acteurs pour échanger sur cette question et sur bien d’autres, pour que nous comprenions tous, les mécanismes, les contraintes afin de convenir des mesures à prendre pour apporter, un tant soit peu, des soulagements au niveau des cotonculteurs. Cette réflexion sera engagée avec une forte contribution des cotonculteurs.

CA : Il apparaît que le prix d’achat du kilogramme de coton est fixé avant celui des intrants. Pourquoi procédez-vous de la sorte ?

JPS : Cela est dû au fait que les indices de prix fixé pour le coton le sont au quotidien, même lorsqu’il n’y a pas de production de coton. C’est à ce moment que nous engagions les négociations avec les sociétés de négoce pour la vente du coton. En d’autres termes, vous vendez déjà du coton que vous n’avez pas encore produit. Puisqu’en ce moment, les prix auxquels vous le vendez sont intéressants pour vous. Dans ce contexte, vous devez savoir à quel prix vous allez acheter le coton auprès des producteurs, afin de voir à quel prix vous allez le vendre. C’est la raison pour laquelle vous êtes obligés de fixer très rapidement le prix du coton pour pouvoir assurer le reste des opérations.

En ce qui concerne les intrants, il faut au sortir de la campagne agricole donnée, procéder à l’évaluation des besoins pour la campagne à venir avant de pouvoir faire vos appels d’offres. Les tendances des besoins en intrants des producteurs pour la saison à venir se dégagent à la fin de la saison agricole présente. Ce, en vue de pouvoir identifier le nombre de superficies à emblaver et de quantité d’intrant à commander. Ce sont là les raisons qui font que le prix du kilogramme du coton est souvent fixé avant celui des intrants.

CA : Après l’acquisition des intrants, comment les mettez-vous à la disposition des producteurs ?

JPS : La Sofitex travaille avec les Groupements de Producteurs de coton (GPC). Chaque groupement fait l’expression des besoins de ses membres en fonction de la superficie que chaque membre compte mettre en valeur. Ces quantités sont transmises à la Sofitex qui procède à certaines corrections selon les normes techniques retenues. A l’issue de ce travail, les appels d’offres sont lancés pour acquérir les intrants. Et, au moment où on enlève le coton, on dépose les intrants dans les magasins des GPC pour la saison agricole à venir, de façon à minimiser les charges pour ce qui concerne les intrants. Les GPC assurent l’entière responsabilité quant à sa ventilation entre ses différents membres. Le GPC est également responsable pour payer le crédit au nom de ses membres.

Au moment de l’achat du coton, la quantité produite par chaque groupement est connue et la quantité des intrants prise à crédit. Au moment de l’achat du coton, on fait une déduction du prix des intrants et, le reste est reversé au groupement qui assure la ventilation des recettes en fonction du niveau de production de chaque membre. C’est ce que l’on appelle « la caution solidaire ». La Sofitex ne donne pas de crédit à un membre mais plutôt, au groupement de producteurs. C’est le groupement qui assure la détermination et, de la valeur du crédit, de la répartition entre eux et également, du paiement du crédit à la Sofitex.

CA : Les producteurs décrient « la caution solidaire » car ils ont l’impression de payer ce qu’ils n’ont pas consommé. Quelle meilleure formule pourriez-vous trouver à l’avenir ?

JPS : C’est exact. A l’origine, on avait des groupements villageois. Dans ce système, on n’avait pas la possibilité de choisir son groupement villageois puisque, vous faites partie d’office d’un village. Le crédit était alloué au groupement villageois. A un moment donné, nous nous sommes rendus compte qu’il y avait des mauvais cotonculteurs à l’intérieur du groupement villageois. Il y a donc eu une réorganisation pour faire en sorte que ce soit les gens qui se connaissent entre eux, qui prennent l’engagement de constituer leur groupe et de le gérer. Pendant un certain temps, cela a marché. Mais, depuis un certain moment, on remarque qu’à l’intérieur des groupements de producteurs de coton, il y a des mauvais payeurs. Ce qui se répercute sur l’ensemble du groupe en général et, particulièrement sur les membres du groupe qui sont des gros payeurs. Par exemple, un producteur déclare qu’il va faire 20 hectares de coton. Il prend des semences pour cette superficie et, à la fin, on constate qu’il n’a fait que 10 hectares. S’il n’a fait que 10 hectares, il est clair qu’il sera difficile pour lui de payer le coût des intrants de 20 hectares. Dans ce cas de figure, c’est un autre producteur du même GPC qui va payer à sa place.

CA : Il semble que certains producteurs vendent les intrants…

JPS : Oui. Certains vendent et font de la spéculation autour des intrants. Le problème est récurrent et nous sommes en train de réfléchir pour voir dans quelle mesure nous pourrons faire des crédits individuels tout comme lorsqu’on va en banque pour prendre un crédit. On veut mettre en place un tel système de façon à ce que ce soit chacun qui soit responsable de ce qu’il entreprend pour améliorer son entreprise. Nous sommes en train d’étudier ces aspects parce qu’il faut un certain nombre d’éléments pour pouvoir identifier les cotonculteurs, connaître leur capacité réelle pour pouvoir juger de la quantité des intrants qu’ils demandent. Il faut également prévoir les mesures au cas où un individu contracte un crédit qu’il n’arrive pas à payer, etc. Nous sommes en train d’y réfléchir et, nous partagerons les fruits de notre réflexion avec les cotonculteurs afin de trouver la solution idoine à la question.

CA : Avec la destruction des champs, des producteurs ont perdu leurs investissements en intrants. Quelles mesures envisagez-vous afin qu’ils puissent reprendre la production du coton dans les années à venir ?

JPS : Il y a deux aspects pour cette question. Le premier aspect concerne les mesures qui seront prises pour suppléer aux destructions des biens durant cette campagne. Sur cet aspect, nous considérons que les actes qui ont été posés sont des actes de vandalisme. On ne peut pas dans une république empêcher autrui de produire du coton en détruisant ses biens. Ces vandales seront poursuivis par la justice.

Nous avons rassemblé l’ensemble des éléments qui concernent les superficies détruites pour que des plaintes soient déposées au niveau de la justice. Ce, afin que les vandales soient jugés et qu’ils payent pour les dégâts qu’ils ont commis.

Cela est important parce qu’il n’est pas normal que dans une république des citoyens empêchent d’autres citoyens de travailler pour se nourrir et se développer.

Le deuxième aspect est de savoir les mesures qui seront prises pour éviter à tout jamais ce genre de situation afin que dès la saison prochaine, la situation redevienne normale. A ce niveau, nous avons commencé à travailler pour la restauration de la paix sociale dans les différents villages en vue de faire en sorte que les uns et les autres se pardonnent au niveau des différents villages. Nous menons, à cet effet, différentes concertations avec les personnes ressources, les acteurs et les frondeurs pour parvenir à la paix sociale. Une autre série de mesures à engager est de relever un certain nombre d’éléments qui font l’objet de mésententes, en vue de convier l’ensemble des acteurs de la filière autour de ces questions.

Il s’agit de pouvoir échanger, expliquer les mécanismes mis en place afin d’envisager ce qu’il y a lieu de faire de façon à ce qu’à défaut de parvenir à un consensus, que chacun puisse comprendre pourquoi la situation se présente de telle sorte ou de l’autre. Ce sont là les mesures que nous envisageons d’une part comme solutions pérennes, de façon à pouvoir relancer la production, à pouvoir rétablir la confiance entre les producteurs eux-mêmes et, entre les producteurs et les sociétés cotonnières, notamment la Sofitex. D’autre part, nous devons avoir une vision de telle sorte que chaque fois qu’il y a un problème, nous puissions le poser à travers des cadres afin de pouvoir sereinement discuter et voir ce qui est faisable.

CA : Qu’envisagez-vous pour ceux qui se sont endettés et qui ont tout perdu ?

JPS : Ceux qui ont détruit vont payer. Ils seront jugés et s’ils sont reconnus coupables, ils procéderont au paiement de ce qu’ils ont détruit. En outre, nous sommes en train d’étudier les possibilités pour voir comment travailler à mettre en place un mécanisme qui permettent aux producteurs d’être autonomes financièrement.

CA : L’appauvrissement des sols constitue une problématique dans la culture du coton. Quelle est la politique de la Sofitex en matière de régénération des sols ?

JPS : Cette question est pertinente dans la mesure où le problème de la fertilisation des sols est une préoccupation pour la Sofitex. A cet effet, nous avons lancé une politique pour inciter à l’utilisation de la fumure organique comme engrais complémentaire. Il s’agit pour nous de permettre d’accroître la production en favorisant une régénération conséquente des sols.

CA : Quelles sont les perspectives de la Sofitex pour cette campagne agricole ?

JPS : Pour cette campagne agricole, il est évident qu’avec la situation actuelle, il sera difficile d’atteindre les objectifs de production que nous nous étions fixés. N’empêche que nous mettrons toutes les chances de notre côté pour participer à l’épanouissement des producteurs.

En outre, dans les mois à venir, nous allons réunir tous les acteurs de la filière (producteurs, partenaires techniques et financiers, l’Etat, etc.) en vue de faire un tour global des questions liées au coton. Cela nous permettra d’échanger de manière franche et directe afin que chaque acteur soit au même niveau d’information en vue d’aplanir les difficultés pour une meilleure santé de la production du coton au Burkina Faso. Je pense qu’en toute chose, il faut dialoguer, écouter, s’exprimer, comprendre pour agir. Lorsque le dialogue est rompu, on ne parvient jamais à instaurer la paix. Or, la paix est capitale pour le développement du pays et partant, la production du coton.

Entretien réalisé par Daouda Emile OUEDRAOGO ( ouedro1@yahoo.fr)


Karim Traoré, président de l’UNPCB : « Les frondeurs ont profité de la crise nationale pour semer le désordre »

L’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) a été accusée par certains producteurs d’être à la base de la crise qui a secoué la filière. Carrefour africain s’est entretenu avec le président de l’UNPCB, Karim Traoré qui donne sa version des faits tout en évoquant les perspectives pour la structure qu’il dirige.

Carrefour africain (CA) : Quelles sont selon vous les causes de la grève de certains cotonculteurs ?

Karim Traoré (KT) : Au départ, certains producteurs ont revendiqué l’augmentation du prix du kilogramme de coton et la baisse de celui des intrants. Ils ont estimé que le prix de 245 F le kilo du coton graine était bas. S’en est suivies des destructions des champs de certains cotonculteurs malgré les différentes missions du Premier ministre et des membres du gouvernement. Par la suite, nous avons compris que ces grévistes avaient d’autres idées derrière la tête que des revendications corporatistes. Car, on ne peut pas comprendre qu’à partir de revendications de prix, on en vienne à demander le départ des dirigeants de la Sofitex et ceux de l’Union nationale des producteurs de coton (UNPCB). Profitant de la situation de crise qu’a traversée notre pays, des individus que j’estime non membres de l’Union ont voulu semé la zizanie. Sinon, comment comprendre qu’au lieu de se réunir au sein de leur structure de base, ces cotonculteurs se réunissaient en marge des structures légales pour poser leurs revendications aux mépris des textes de l’Union. Il a fallu donc, au vu de la crise que le pays a traversé que le gouvernement prenne ses responsabilités pour rétablir l’ordre en vue de sauver la saison cotonnière 2011-2012.

CA : Quel bilan faites-vous de cette grève qui a failli paralyser la filière coton ?

K.T : Sans être exhaustif, nous déplorons la mort d’un homme, la perte de plusieurs centaines d’hectares de coton qui étaient emblavés et cultivés ainsi que des dissensions dans les villages et les familles. Cette situation est regrettable car, il faut, au-delà des revendications, pouvoir faire la part des choses entre la réclamation de l’augmentation du prix du kilogramme de coton et la destruction des biens privés.

CA : Certains producteurs soutiennent que c’est l’Union qui a conditionné la culture du coton cette année au relèvement du prix du kilogramme ?

K.T : L’Union est bâtie sur le dialogue, la concertation et le professionnalisme. Partant de ce principe, je puis vous affirmer de façon formelle qu’aucun membre de l’Union n’a affirmé cela. Nous connaissons les mécanismes de fixation des prix et, nous ne pouvons pas être plus royalistes que le roi. Nous sommes conscients aussi des efforts que l’Etat fournit pour valoriser la filière et la rendre bénéfique pour les producteurs. Ceux qui affirment cela ne sont pas membres de l’Union encore moins de vrais producteurs de coton.

CA : Le problème de la caution solidaire constituerait un casse-tête pour certains producteurs ?

K.T : Pour nous, la caution solidaire constitue la meilleure garantie pour permettre aux producteurs d’avoir des crédits. Elle constitue pour l’instant la meilleure formule. Car, si aujourd’hui, on supprime la caution solidaire, je ne vois pas le mécanisme qui pourrait le remplacer. La question des crédits individuels se susurre mais, au vu de la mentalité de ceux que nous côtoyons, il serait difficile de passer aux crédits individuels. Il est par exemple difficile de suivre environ un million de producteurs de façon individuelle en temps de crise. Au niveau des groupements de producteurs, l’on a essayé de prendre des initiatives pour faire face à la question de la caution solidaire.

CA : La gestion des intrants a souvent posé problèmes au niveau des GPC où certains crient à la fraude, au détournement et au vol.

KT : C’est exact. Avec la crise que la filière a traversée, nous avons essayé de trouver les meilleures formules de gestion. A ce propos, avant la commande des intrants, un comité local se réunit au niveau des producteurs en vue de faire l’état des besoins pour la campagne à venir. Normalement, le bureau du comité local, de concert avec un conseiller ou un agent technique du coton (ATC), doit pouvoir vérifier si la quantité demandée par le producteur n’est pas exagérée par rapport à sa capacité de production. Mais, dans des groupements, ils ne parviennent pas à imposer cette rigueur. C’est ainsi qu’on voit des producteurs vendre des intrants ou les détourner. Ils prennent les intrants du coton pour cultiver des céréales. Certains groupements n’ont pas de magasins de stockage et lorsqu’on met les semences à leur disposition, et qu’ils sont confrontés à des difficultés financières, ils vendent les semences. Avec la Banque mondiale, nous sommes en train de voir afin que chaque GPC dispose de son magasin. Le GPC aura obligation de stocker ses intrants et de ne les distribuer qu’au moment de l’application dans les champs.

CA : Quelles sont les solutions que vous préconisez afin qu’une telle crise ne se répète plus au niveau de la filière ?

KT : Nous souhaitons simplement que la crise qu’à connu le Burkina ne se répète plus. Puisque les frondeurs semblent avoir profité de la crise nationale pour semer le désordre. Quel que soit le problème, nous devons nous asseoir autour d’une table et dialoguer en vue de trouver des solutions. Les frondeurs ont boycotté les forums de la Sofitex. Depuis notre arrivée à la tête de l’Union, nous avons fait de l’information, le socle de nos actions. Nous avons réuni pour la première fois tous les présidents des unions départementales en vue de donner les informations sur les prix. Mieux, nous avons formé les membres du conseil de gestion sur les mécanismes de fixation des prix. Nous avons formé 170 conseillers de l’UNPCB et les inspecteurs de gestion (IPG) sur les mécanismes de fixation des prix. Nous nous apprêtons à former les responsables provinciaux sur ces mécanismes.

CA : Quelles sont les perspectives pour l’UNPCB en vue de dynamiser la filière ?

KT : En termes de perspectives, il faut reconnaître que la saison agricole a été mal entamée pour nous avec la crise. Cependant, nous avons beaucoup d’actions à mener pour cette année agricole. Nous allons tenir une assemblée générale en vue de donner des orientations. Nous allons former les producteurs sur le leadership. Nous allons relancer notre besoin de dotation en tracteurs. Nous voulons commander plus de 200 tracteurs avec le ministère de l’agriculture.

Propos recueillis par Daouda Emile OUEDRAOGO (ouedro1@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 5 septembre 2011 à 12:59, par TPI En réponse à : Culture du coton : Sale temps pour les cotonculteurs des Balé

    Courage Mr le DG, Félicitation pour les changements effectués dans ta boite, surtout au niveau de la DDPC. Tout ira pour le mieux maintenant, mais soiyez vigilant.

  • Le 5 septembre 2011 à 14:25 En réponse à : Culture du coton : Sale temps pour les cotonculteurs des Balé

    M. Ouédraogo, je crois que vous ne devriez pas laissez passer certains propos arrogants et stupides de Karim qui sont de nature à jetter l’huile sur le feu. Vous êtes quand même libre de censurer certaines parties qui peuvent faire polémique non ? Par ailleurs vous ne fait pas cas des burkinabè qui ont fuit leurs villages pour se refugiers au Mali. J’avoue que là vous n’êtes pas sérieux. Pas du tout. A part ça, vous avez fait un excellent travail en mon sens, sans prétendre vous juger.
    En ce qui concerne le DG, je souhaite qu’il soit sincère et qu’il continue dans cette lancée. Car, s’il se montre aussi arrogant, suffisant, laxiste et j’en passe, que son prédécésseur, il attisera d’avantage le sentiment régionaliste qui entoure cette Sofitex, même si beaucoup de gens font semblant de l’ignorer.
    Cette crise est née du refus d’écouter et de communiquer avec les producteurs de M. Tiendrébéogo, et si M. Sawadogo qui a gagné le jackpot après le PNGT qui arrive à terme l’année prochaine, si je ne m’abuse l’a compris, ce sera tout à son honneur. Beaucoup de choses ont toujours été dénoncées sous Tiendrébéogo mais ce dernier s’est toujours emmuré dans un mutisme déconcertant qui frise surtout la complicité. Une petite remarque néanmoins.
    Vous dites que les vandales doivent être jugés et qu’ils payeront pour les actes commis, et dans le même temps vous parlez de paix sociale avec inclusion des frondeurs. Reveillez-vous ! Et les personnes qui ont été torturées par la Gendarmerie ? Y’aura-t-il justice pour elles ? Les commerçants pillés, ont vandalisé à Ouaga et ont été dédommagés. Mais, comme les cotonculteurs ne sont pas du plateau mossi, eux ils n’ont pas droit au dédommagement. On comprend pourquoi Blaise n’a jamais choisit un de l’Ouest comme ministre des finances ou DG ‘’d’une boîte à sous’’.
    Webmaster, si tu veux tu censures. Mais, sache que beaucoup disent tout bas ce que j’ai écrit.

    • Le 5 septembre 2011 à 16:08 En réponse à : Culture du coton : Sale temps pour les cotonculteurs des Balé

      Huuuummmmmmmmmmm ça sent le régionaliste, le tribaliste et meme le xénophobe

    • Le 5 septembre 2011 à 17:01, par FREEMAN En réponse à : Culture du coton : Sale temps pour les cotonculteurs des Balé

      Vous voulez créer la division dans le pays ou quoi ? les commerçants pillés à Ouaga ont été dédommagés et les coupables(militaires) arrêtés ici aussi il faut que ce soit le cas.Les Burkinabè qui ont fuient le Pays savent pourquoi ils ont fuient, quand on n’a rien à se reprocher on ne fuit pas,c’est connu.N’encourager pas la délinquance, oui détruire les biens d’autrui c’est de la délinquance. vous demandez de la communication aux responsables de sofitex , où mettez vous les foras qui ont lieu chaque début de campagne agricole et commerciale. Nous sommes dans un pays libre celui qui trouve que le coton n’est pas rentable qu’il aille là où c’est rentable et laisser les vrais cotonculteurs travailler en paix.

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