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Laurent Sédégo, ministre de l’Agriculture : « Les cotonculteurs doivent abandonner la logique du bras de fer »

Publié le mercredi 25 mai 2011 à 02h27min

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A l’issue de la rencontre d’échanges avec les acteurs de la filière coton, le lundi 23 mai 2011 à Bobo-Dioulasso, le ministre de l’Agriculture et de l’Hydraulique, Laurent Sédégo, a rencontré la presse dans l’après-midi. Au cours de l’entretien avec les hommes de médias, le ministre a invité les agriculteurs à privilégier la négociation au bras de fer.

C’est dans la peau de cotonculteur que le ministre de l’Agriculture et de l’Hydraulique, Laurent Sédégo, a fait à la presse le compte-rendu de la rencontre avec les producteurs de coton. A l’entendre, avec l’ensemble des acteurs, le ministère a passé en revue la totalité des questions qui émaillent la filière. Ainsi, a-t-il rappelé, « dans le but de bien mener la campagne, nous avons pris des engagements ambitieux dans plusieurs filières, notamment, celle du coton, avec une prévision de 600 000 tonnes au moins ». Lors des Journées de programmation tenues à Dédougou, il a donc été question de convenir sur les mécanismes efficaces d’accompagnement de la campagne, à savoir, la distribution des semences et des engrais, l’utilisation de la fumure organique, le suivi et l’appui-conseil, ainsi que le rôle de tout un chacun avec les moyens nécessaires.

A propos de l’épineuse question du prix d’achat du coton graine et des intrants, le ministre Laurent Sédégo estime qu’il est nécessaire de rappeler que « le coton est avant tout un produit agricole qui, avant d’être vendu, doit être d’abord produit ». De ce fait, il préconise l’augmentation du rendement à l’hectare « pour rendre notre production beaucoup plus compétitive ». Après des rencontres avec les cotonculteurs « mécontents » de Dédougou et avec leurs représentants la veille de la rencontre d’échanges de Bobo-Dioulasso, Laurent Sédégo dit avoir souhaité et obtenu des cotonculteurs, de continuer à mener les négociations et le dialogue avec le gouvernement et tous les partenaires. « Nous ne devons pas d’emblée nous mettre dans une attitude de conflit, mais de négociations, pour avoir le maximum possible d’avantages. Nous avons besoins d’être appuyés. Nous ne sommes pas en situation de revendications, puisque personne ne nous doit.

C’est un contrat moral entre l’Etat et nous », a-t-il dit. Le ministre a également souhaité que les producteurs de l’or blanc ne fassent pas de comparaison avec les prix des pays voisins. « Le Mali rencontre d’énormes difficultés avec une production de 200 000 tonnes. La Côte d’Ivoire n’a pas plus de 75 000 tonnes et le Benin a un port. Pourtant avec le mécanisme actuel, l’Etat burkinabè a déjà injecté 135 milliards de F CFA dans la filière coton depuis 2006 », a expliqué Laurent Sédégo. Pour obtenir les prix d’achat du coton graine à 500 F CFA le kilogramme et ceux des intrants aux prix de la campagne écoulée, le gouvernement devrait consentir un effort supplémentaire de 8,5 à 9 milliards de F CFA. Le ministre délégué à l’Agriculture, Abdoulaye Combary les a donc invités à d’abord utiliser la fumure organique et à respecter le calendrier cultural ainsi que les conseils des agronomes. « La première bataille devait être celle du rendement à l’hectare », a ajouté le ministre Combary avant de conclure en les invitant à s’approprier les institutions mises en place pour renforcer la filière.

Jean-Marie TOE

Sidwaya

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