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Crise à la SN-SOSUCO : Deux ministres pour sauver la tête du directeur général

Publié le mardi 1er février 2011 à 02h31min

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Suite au sit-in des travailleurs de la SN-SOSUCO les 26 et 27 janvier 2011, exigeant le départ de leur directeur général et consécutif à des réformes jugées liberticides, le gouvernement burkinabè, pour la deuxième fois en moins de 5 mois, a dépêché deux émissaires. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Adrien Koné, et celui de l’Industrie, du Commerce, de la Promotion de l’initiative privée et de l’Artisanat, P. Arthur Kafando, sont en effet venus rencontrer à huis clos les belligérants le 31 janvier 2011. C’était dans la salle de réunions du gouvernorat des Cascades.

Prévue pour 9 h, les représentants des travailleurs venus en grand nombre attendaient, certains dans la salle et d’autres dehors. Dehors également attendait la délégation de la direction régionale de l’inspection du travail des Cascades.

Il était 9h28mn quand le véhicule de Son Excellence Monseigneur Lucas Kalifa Sanon s’immobilisa au gouvernorat, venu, lui aussi, pour la circonstance. Il sera conduit au secrétariat du gouvernorat, comme tous les autres membres de la médiation qui suivront, c’est-à-dire le comité des sages qui a pesé lourd sur la levée du sit-in le 27 janvier dernier,

conditionnée toutefois par le départ du directeur général, Didier Vandenbon, cela, suite à des concessions sur le départ de 5 cadres de l’entreprise. C’est aux environs de 9h45mn que la mission gouvernementale s’annonce au gouvernorat.

Des tractations se font jour sur les participants autorisés à prendre part à la rencontre pendant que la mission, elle-même, rencontre le comité des sages. 9h48mn, un représentant des travailleurs vient inviter ses camarades hors de la salle.

Trois minutes plus tard, certains regagnent la salle, une dizaine environ. Renseignements pris, les représentants des organisations syndicales de base et des délégués du personnel sont autorisés dans la salle.

Peu avant 10h09mn, début de la rencontre, les journalistes présents sont priés de quitter à leur tour la salle, sans avoir même obtenu l’autorisation d’immortaliser l’évènement.

Font leur entrée madame le gouverneur en compagnie des émissaires du gouvernement, le coordonnateur général de la SN-SOSUCO, Mamady Sanhon, les responsables de la sécurité, la direction régionale du travail et les représentants des travailleurs.

Sous les bras, les travailleurs exhibent une plateforme revendicative en 7 points. Le départ du DG y figure en première place. Viennent ensuite le retrait pur et simple de la plainte déposée par la SN-SOSUCO contre 9 délégués syndicaux et délégués du personnel avant toute tentative de conciliation ;

le respect des libertés syndicales ; l’arrêt du plan de compression du personnel déguisé sous la forme de départs négociés et la réhabilitation des victimes de ce plan.

Toujours, sur les revendications, il y a le retrait pur et simple des protocoles d’accord individuel en attendant les conclusions des travaux du comité de conciliation (NDLR mis en place après la rencontre gouvernementale du 18 septembre 2010) et sa validation par le ministre du Travail ;

le renforcement et/ou le renouvellement des moyens de transport en commun des travailleurs et enfin, la résiliation des contrats de sous-traitance non en règle vis-à-vis de la caisse de sécurité sociale, notamment pour ce qui concerne les questions d’affiliation et d’assurance des travailleurs journaliers.

Si les émissaires du gouvernement dans leur message rassurent les travailleurs de tout mettre en œuvre pour la reprise des discussions sur leur plateforme, les échanges sont restés bloqués sur le premier point relatif au départ du DG.

« Les ministres ont demandé tout simplement qu’on dise aux travailleurs qu’il ne sera pas possible que le DG parte, ce n’est pas du ressort de l’Etat de faire partir des travailleurs, ce n’est pas du ressort des travailleurs de faire partir le DG.

Maintenant, ce qu’ils peuvent faire, c’est de tout faire pour que les négociations reprennent dans le cadre normatif et s’il le faut, renforcer le comité de conciliation », indique une source proche des travailleurs après 1h40mn d’échanges.

Le gouvernement, à travers ses émissaires, aurait été intransigeant sur le premier point, certes soucieux de rester dans un cadre légal. De leur côté, les travailleurs n’ont pas voulu lâcher du lest, promettant tout simplement de retourner consulter leur base.

Un meeting est prévu pour le 3 février prochain et portera entre autre sur la demande du gouvernement. Cette rencontre s’est tenue sur fond de rumeurs de plus en plus persistantes d’un transfert de la direction de la SN-SOSUCO à Bobo-Dioulasso, compte tenu de l’insécurité pour des cadres.

Sur la question, le directeur régional du travail, Mamadou Séré, s’est montré très réservé, indiquant tout simplement que le directeur général s’est retranché depuis lors à Bobo.

Luc Ouattara

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 1er février 2011 à 12:14, par mackiavel En réponse à : Crise à la SN-SOSUCO : Deux ministres pour sauver la tête du directeur général

    Si le Chef sacrifie son sbire sur l’hôtel de la paix parce que le peuple gronde, il perd une parcelle de son autorité. Ben Ali a lâché son ministre de l’intérieur, il est parti. Moubarack a fait pareil et la rue demande plus. Si Mamady lâche son DG, la SN-SOSUCO serait ingouvernable car les travailleurs vont faire désormais la loi. Même ceux qui ont fait des histoires de pantalonnade, pardon de culotte ont été gardés alors que le peuple avait misé sur leur départ du gouvernement. Tien bon Koro Mamady et commence à recruter du personnel dans d’autres régions du pays pour contrebalancer cette xénophobie ou régionalisme déguisé en syndicalisme à Banfora.

    • Le 1er février 2011 à 18:01 En réponse à : Crise à la SN-SOSUCO : Deux ministres pour sauver la tête du directeur général

      Vous avez dit Xénophobie régionale ?! Ca se voit que ce n’est pas vous qui avez perdu vos terres, chaque année les eaux polluées de cette maudite société empoisonne nos marigots et tue tout ce qui y vie,....
      Évitons de s’aventurer quand on n’a pas les tenants et les aboutissants d’une question.
      Pouvez vous me dire le ratio des fils de la région des cascades dans cette entreprise. Si vous le saviez vous n’aurez ces propos malsains et méprisants envers la région des cascades ;
      Mamadi sanoh peut recruter les fils dans toutes les régions du Burkina et qu’il installe aussi la SOSUCO partout au Burkina et on verra. Attention attention .............

    • Le 3 février 2011 à 12:40 En réponse à : Crise à la SN-SOSUCO : Deux ministres pour sauver la tête du directeur général

      Toi tu es tout simplement idiot
      Attention aux mots comme ethnicisme ; régionalisme et autres
      Comme là dit quelqu’un tu ne connais rien des ressources humaine de la SOSUCO

  • Le 1er février 2011 à 15:27, par Dabisson En réponse à : Crise à la SN-SOSUCO : Deux ministres pour sauver la tête du directeur général

    Je crois sincèrement que la solution c’est de fermer cette société qui enfonce davantage l’économie nationale.
    On a pris toutes les mesures anti-libéralisation pour protéger la SOSUCO mais rien du tout.
    - Interdiction d’importation de sucre
    - Subventions
    - Hausse du prix du sucre
    Une théorie dit qu’il faut protéger une industrie naissante mais la SOSUCO est une vieille entreprise.
    On passe le temps à optimiser un critère social en préservant les emplois au détriment de l’économie.
    Par conséquent, je propose qu’on arrête la transformation du sucre, exporter la cane à sucre, donner le monopole du sucre à la SOSUCO comme la SONABY

    Par Dabisson

    • Le 1er février 2011 à 20:41, par l’Africain qui est dans l’Histoire En réponse à : Crise à la SN-SOSUCO : Deux ministres pour sauver la tête du directeur général

      Oui il est temps de penser á sauver nos unités de productions. toutes les entréprises européennes ont recourt a la protection du marché d’un anière cachée : c’est bien ce qui s’est passé avec la crise finacière qui est entrain de finir.
      IL faut que le Directeur parte. Nos deux ministres sont des frileux. ils ont peur des blancs. quand les interrêts de l’Europe ou de la métropole est en jeu, on se plit en quatre pour faire le dos large aux imperialistes. venez voir en Europe comment est-ce que l’on traître les diplômés NOIRS et compétents ici. Oui les états Francophones de l’Afrique sont dirigés par B and B ca veut dire simplement BOUYGUES et BOLLORÉ

  • Le 1er février 2011 à 21:22 En réponse à : Crise à la SN-SOSUCO : Deux ministres pour sauver la tête du directeur général

    Le vrai problème concernant la SOSUCO, ce n’est pas temps ses travailleurs que ses managers.

    1. Il y a probablement trop de compromis qui ont été fait par des managers qui aujourd’hui ont tout intérêt à voir les travailleurs demandé le départ de certains cadres.

    2. Les administrateurs de cette société n’ont pas les "c...illes" nécessaires pour prendre les décisions appropriées à savoir évacuer le staff qui pose problème.

    3. Cette société a besoin du support de l’État, les syndicats y jouent un rôle politique plus que professionnel.

    4. En aucun cas il ne peut être envisagé de fermer cette entreprise. Il faudrait à mon avis la moderniser et offrir aux travailleurs d’autres opportunités qui permettraient de pallier la perte de revenu qui pourrait être liée à leur départ de la société.

    5. En règle général, lorsque des travailleurs demandent le départ d’un cadre dirigeant c’est d’une part qu’ils se sentent suffisamment fort pour le faire partir, et d’autre part que ce dernier fait son travail car il dérange.

    Il serait bon que les actionnaires principaux, l’État et le Groupe IPS prennent leurs responsabilités, soutiennent le management propre et fassent le ménage dans cette boite à problèmes. Il serait bon que ces travailleurs apprennent à respecter leur outil de travail et préservent leur gagne pain autrement qu’en tentant de le détruire.

  • Le 2 février 2011 à 02:07 En réponse à : Crise à la SN-SOSUCO : Deux ministres pour sauver la tête du directeur général

    M. Machiavel, je suis désolé de te dire que ton intervention est hasardeuse et très malheureuse ! Tu as de la fibre "dictatoriale" dans le sang et les os. Tu manque vraiment de sagesse, car si tu étais à la place de Ben Ali et autres, tu accepterais de faire tuer des centaines de milliers de personnes plutôt que de céder ta place... Honte à toi !
    Parlant de la SOSUCO,tu parles de xénophobie et de régionalisme ? Ce sont des gens comme vous autres qui allez faire voler en éclat les efforts de paix entrepris depuis longtemps dans ce pays multi-ethniques et cette nation en construction. Et dire qu’en plus tu fais preuve d’ignorance ! Sais-tu que la majorité des travailleurs de la SOSUCO n’est pas autochtone de la région des cascades ? Ces braves travailleurs viennent des quatre coins du pays ; ce qui fait de Banfora l’une des villes les plus cosmopolites (en termes d’ethnies)du Burkina.
    Pour conclure, je dirai tout simplement que tu es un poison pour le Burkina. Souvent on est surpris d’être consumé dans le feu qu’on a soi-même allumer contre les autres ! Le jour du désordre que tu appelles de vive voix, personne de nous n’échappera, même pas toi !

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