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BINGU WA MUTHARIKA EN COTE D’IVOIRE : Une visite surprise, mille interrogations

Publié le jeudi 27 janvier 2011 à 03h28min

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Enième ultimatum ou simple envie de s’imprégner de la réalité de la crise ivoirienne ? Ultime tentative de raisonner Laurent Gbagbo ? La visite surprise du président malawite, Bingu Wa Mutharika, président en exercice de l’Union africaine (UA) en Côte d’Ivoire, le 25 janvier dernier, suscite bien des interrogations.

Le statut de simple "auditeur" des propositions de Gbagbo que le Malawite s’est donné laisse sceptique plus d’un observateur avisé. Car, cela peut laisser croire qu’il émet des réserves sur les comptes rendus que ses émissaires lui ont faits. Et que, par conséquent, il voudrait se faire une idée précise et personnelle de la position de Laurent Gbagbo afin de pouvoir, à son tour, en rendre compte à ses pairs lors du prochain sommet de l’U.A.

Et si d’aventure, il se rangeait du côté de ses pairs hostiles à toute intervention militaire, Bingu Wa Mutharika aurait de quoi répondre à tous ceux qui lui reprocheraient de ne pas connaître suffisamment la situation qui prévaut en Côte d’Ivoire. Maintenant que le président en exercice de l’UA est allé constater de visu la réalité en Côte d’Ivoire et après avoir écouté directement les "propositions" et les "idées" de Laurent Gbagbo, demeure-t-il le même ?

Ou s’est-il fait une autre lecture de la crise ivoirienne ? Enfin, quel effet cette visite aura sur les conclusions du sommet des 30 et 31 janvier prochains ? Les jours à venir apporteront sans doute des réponses à toutes ces questions.

Pour l’instant, des questions d’un tout autre ordre se posent. Y a-t-il eu crimes de guerre en Eburnie alors qu’il est question d’agressions contre les troupes de l’ONU en mission en Côte d’Ivoire ? Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Louis Moreno Ocampo, a indiqué que la CPI trouvera une réponse à toutes ces interrogations, à l’issue d’une enquête qu’elle mène sur les bords de la lagune Ebrié. Il n’est pas nécessaire de revenir sur le caractère grave des propos haineux et xénophobes diffusés sur les ondes de la Radio télévision ivoirienne (RTI) par le camp Gbagbo et toutes les dangereuses dérives que ces propos peuvent ou ont déjà entraînées.

Quant aux attaques contre les éléments de l’ONUCI, il est temps que la CPI s’en saisisse. S’en prendre à ces véhicules estampillés UN et aux hommes qui les conduisent revient à remettre en cause l’autorité et la crédibilité de l’organisme international. En un mot, c’est aller contre le droit international. L’épouvantail de la CPI pourrait alors avoir l’avantage de tiédir les ardeurs de tous ceux qui auraient envie de "casser" du casque bleu.

Toutefois, un durcissement de la position des partisans du camp Gbagbo n’est pas à exclure, face à cette épée de Damoclès qui plane sur leur tête. On dira, dans ce cas, comme nous l’enseigne un proverbe ivoirien, que "cabri mort n’a plus peur de couteau".

Abdou ZOURE

Le Pays

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