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Aziz Nikiéma : Coup d’essai, coup de maître

Publié le mardi 7 septembre 2004 à 07h20min

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Sociétaire du centre de formation de Bordeaux, Abdoul Aziz Nikiéma a honoré de la plus belle manière, sa première sélection au sein de l’équipe nationale. Il a inscrit le 2e but des Etalons lors de l’opposition Burkina # Ouganda. C’est un Aziz satisfait de sa prestation qui a bien voulu répondre à nos questions.

Comment as-tu accueilli ta première sélection ? D’abord j’étais heureux d’être dans le groupe, sur la liste des 18 ensuite, quand j’ai remplacé Bébéto. Je suis très content, très heureux.

A quoi ou à qui as-tu pensé lorsque tu as marqué ton but ?

A tout le monde, surtout à ma famille, qui est toujours à mes côtés, qui me soutient dans les moments difficiles. Quand ça ne va pas, elle est toujours là.

Comment as-tu trouvé l’ambiance au sein des Etalons ?

Bien…On a un groupe sain. Tout le monde se respecte. Tout se passe bien au sein de l’écurie. Il n’y a pas de problème.

Quelle est ta situation à Bordeaux à présent, as-tu déjà joué ?

Ça se passe bien. Actuellement je joue avec l’équipe réserve. J’espère, Inch’allah, avec beaucoup de travail que ça va aller cette année. Si je travaille bien, pourquoi pas…

Es-tu lié à Bordeaux par un contrat ?

J’ai signé un contrat stagiaire et c’est la dernière année que je passe sous ce contrat. Après on verra ce qui va se passer.

Comment vois-tu la suite des éliminatoires de la CAN et de la Coupe du monde ?

Maintenant qu’on s’est remis en selle, si l’on joue comme on l’a fait ce dimanche et si on aborde tous les matches avec sérénité et confiance, on devrait pouvoir se qualifier au moins pour la Coupe d’Afrique.

Toujours prêt à répondre aux sollicitations de l’équipe nationale ?

Toujours prêt si je suis en bonne santé. C’est un honneur pour moi de venir jouer pour mon pays. Ça me valorise. C’est un rêve de gosse qui se réalise pour moi. Donc je ne vois pas pourquoi je vais refuser de jouer avec mon pays si je suis en forme.

Comment se sont faites les démarches pour que tu ailles à Bordeaux ?

Ce n’était pas facile surtout que j’avais quitté Planète champion qui ne voulait pas mon départ à Bordeaux. Planète champion avait voulu que je parte en Belgique. Après un essai réussi, j’ai pu intégrer l’équipe de Bordeaux. On s’est battu, mon grand frère (Souleymane) et moi. Et on a obtenu gain de cause. Actuellement, si je suis là-bas, c’est grâce à mon frère (il est imprimeur et fait des affaires). Tout se passe bien.

Concrètement qu’est-ce qu’il a fait ?

Beaucoup de choses… C’est lui qui appelait en Europe. Vous savez qu’appeler en Europe coûte cher. Ça n’a pas été facile. Des fois, il arrivait que je lui dise qu’il ne faisait pas assez pour moi. Pourtant il téléphonait en Europe sans que je ne le sache. J’étais pressé de partir. Si je suis là où je suis, c’est grâce à lui et je l’en remercie.

Interview réalisée par Kader Traoré & Simplice Baro


Dans l’euphorie et la mêlée qui ont suivi la victoire du Burkina sur l’Ouganda, nous n’avons pas pu tendre notre micro au jeune prodige des Etalons Aziz Nikiéma qui, pour un coup d’essai, a frappé un coup de maître. C’est finalement aux Etablissement Nikiéma et Frères (ENIF) où il était allé voir son aîné Souleymane que nous avons pu réaliser l’entretien ci-dessus.

Nous avons aussi profité aborder la carrière de son frangin avec Souleymane Nikiéma. De nos échanges, il ressort que lorsqu’il s’est agi pour Abdoul Aziz Nikiéma d’aller en Europe (à Bordeaux), il y a eu un différend avec son club formateur, le centre Planète champion international.

Celui-ci, avec à sa tête son directeur Philippe Ezry, voulait qu’Aziz aille en Belgique. Son grand-frère, Souleymane, imprimeur de profession, lui, rêvait d’une destination hexagonale pour son jeune frère. Selon ses dires, Planète champion ambitionnait de placer Aziz en 1999 en Belgique à Anderlecht avec un visa touristique.

Et que la direction de Planète Champion ne misait que sur le côté financier tout en négligeant la formation intellectuelle du "petit". Ce qui n’était pas eu l’assentiment de la famille Nikiéma. Il s’en est suivi des négociations et des tractations à n’en pas finir. Souleymane Nikiéma était alors obligé de se rendre à Bordeaux pour mieux s’enquérir des propositions offertes à son jeune frère.

Il nous a même affirmé que pendant qu’il était en France, le directeur de Planète champion est venu proposer de l’argent à son père pour qu’il laisse Aziz partir en Belgique. L’option des Nikiéma était que leur benjamin puisse avoir une carrière sportive bien ficelée et une certaine base sur le plan scolaire. La discorde installée entre Aziz et son club formateur, son frère aîné a donc pris les devants pour que Bordeaux enrôle Aziz.

Avec à peine 19 ans, il continue son apprentissage sportive et scolaire malgré les embrouilles qui ont entouré son départ. Tout le bien qu’on souhaite à ce jeune, c’est qu’il ait une carrière remplie de lauriers et de réussite non seulement pour son club, mais aussi pour sa patrie, le Burkina. Cela donnerait raison à son frère qui a payé de sa personne pour le bien d’Aziz.

Kader Traoré & Simplice Baro
L’Observateur Paalga

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