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Visite de Romano Prodi au Burkina : Discours devant l’Assemblée Nationale

Publié le mercredi 19 novembre 2003 à 10h17min

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Le président de la Commission européenne, M. Romano Prodi a séjourné au Burkina les 13 et 14 novembre 2003. Au cours de sa visite bien chargée, il était devant les élus de l’Assemblée nationale dans la matinée du vendredi 14, devant lesquels il a prononcé un discours qui met en relief l’importance de la démocratie et la paix pour le construction de l’Afrique. Nous publions en intégralité, cet important discours qui a valeur de document historique.

Monsieur le Président,

Mesdames et messieurs les Députés,

Je suis très sensible à l’honneur insigne que vous me faites en me donnant l’opportunité de m’adresser à votre Assemblée, à l’occasion de ma visite dans votre magnifique pays.

C’est la première opportunité qui m’est offerte d’effectuer une tournée dans la région d’Afrique Occidentale et je suis particulièrement heureux de l’achever avec vous à Ouagadougou.

Je voulais en effet rendre un hommage particulier à votre peuple, à la sagesse de ses dirigeants qui ont depuis longtemps fait le choix de la démocratie, et en particulier au Président Compaoré dont j’ai pu à de très nombreuses reprises apprécier la sagesse et l’engagement pour la paix. Ma visite est aussi un hommage à la qualité de la gestion de vos affaires publiques et au succès de la coopération que nous conduisons ensemble à travers le Fonds Européen de Développement, depuis de longues années. Voilà pourquoi nous portons au cœur le Burkina Faso, le "pays des hommes intègres", comme incarnant les vertus de l’Afrique qui nous aime et que nous aimons.

L’Union Européenne : un exemple et une réussite

Mesdames et Messieurs,

• C’est d’abord d’Europe que je veux vous parler.

Pour un homme de ma génération, ce qui se passe aujourd’hui en Europe est tout simplement extraordinaire, je dirais presque miraculeux.

Nous avons assuré la paix sur un continent autrefois régulièrement dévasté par les guerres.

Nous avons créé un marché unique et un espace économique commun à tout notre continent.

Nous avons aujourd’hui une monnaie unique, l’Euro, à laquelle s’agrégeront bientôt toutes les monnaies du continent et qui s’affiche déjà comme l’autre monnaie mondiale.

Nous procéderons bientôt, le 1er mai 2004, au plus grand élargissement de l’histoire de l’Union Européenne en accueillant parmi nous 10 nouveaux pays, pour la plupart, autrefois de l’autre côté du rideau de fer. Notre Union comptera donc très bientôt 25 Etats et près de 450 Millions de citoyens, en attendant de s’élargir encore à d’autres pays candidats et aux pays balkaniques.

Nous venons d’achever les travaux de la Convention Européenne qui ouvrent la voie à un nouveau Traité qui dotera l’Union Européenne d’une constitution.

Tout cela a été construit dans le respect des diversités nationales, dans la démocratie et la règle du droit.

C’est cette Europe, dont je vous apporte le salut aujourd’hui.

Une Europe qui réalise pour elle-même, tout en travaillant à l’étendre au niveau de la planète, un ordre fondé sur la paix, la liberté, la démocratie, l’Etat de droit, et la primauté d’un droit international fondé sur des règles librement négociées, mis en œuvre par des Institutions Internationales fortes et respectées.

L’Europe n’a pas de vocation hégémonique. Elle n’existe que dans et pour la paix. c’est pourquoi, l’encre à peine sèche du traité d’adhésion signé cet été à Athènes, j’ai lancé l’initiative "Wider Europe" ou "Europe plus large" dans laquelle nous proposons à tous nos voisins de l’Est et du Sud, de Moscou à Rabat, un partenariat renouvelé et encore plus étroit que les Accords actuels, un partenariat où nous proposons, de partager tout : nos règles, nos actions de développement économique, de recherche, nos politiques d’aménagement de l’espace économique et commercial. En un mot, de partager "Tout sauf nos Institutions".

Nous entendons ainsi faire avec le cercle de nos amis à nos frontières Est et Sud, une zone de paix et de prospérité partagée, qui étendra le modèle européen de liberté et de démocratie à des centaines de millions de citoyens.

L’intérêt de l’Europe pour l’Afrique

• C’est pourquoi nous sommes particulièrement attentifs aux mouvements de fond qui traversent actuellement l’Afrique.

Le premier est né de la prise de conscience de leaders Africains respectés et particulièrement courageux. Ces leaders, à travers l’initiative qu’ils ont lancée et que nous soutenons : le NEPAD ont porté un regard particulièrement lucide sur les maux dont souffrait le Continent et se sont fixés trois objectifs sans lesquels il n’y a pas de développement possible, ni de place pour l’Afrique dans le jeu ouvert mais combien difficile de la Mondialisation : la paix, la démocratie et la bonne gouvernance. Nous entendons soutenir résolument cette initiative.

Le deuxième est la naissance de l’Union Africaine. J’ai appuyé de toutes mes forces sa création et j’ai participé au récent Sommet de Maputo.

L’Organisation de l’Unité Africaine avait soutenu la lutte pour les indépendances et la fin de l’Apartheid. La nouvelle Union Africaine est là pour soutenir le combat d’aujourd’hui : Celui de la Paix en Afrique. Et dans cette haute mission, elle peut compter sur le soutien de l’Europe.

J’ai parlé de la Mondialisation. En Europe même, nos opinions publiques hésitent. Elles savent que la libre circulation des marchandises, des capitaux, des services et des hommes, apporte la prospérité à nos économies. En même temps, elles s’inquiètent des inégalités croissantes, des atteintes à notre environnement, de l’instabilité des marchés financiers, des délocalisations d’investissements et d’emploi. La mondialisation est pourtant inéluctable en ce qu’elle est portée par des technologies de transport, de communication et d’information de plus en plus performantes. Il nous appartient de l’encadrer par des règles internationales négociées et d’assurer au niveau mondial, comme dans tous les Etats démocratiques, que la loi corrige, aux bénéfices des plus faibles, la rigueur de la compétition économique.

Tel est le sens du pacte Nord-Sud que j’ai proposé au nom de l’Union Européenne à la conférence de Johannesburg, en 2002.

Tel est le sens des engagements que nous avons pris à Monterrey, la même année, pour accroître notre aide publique au développement et la porter d’abord à 0.39%, puis à rejoindre l’objectif de 0.7% du Produit Intérieur Brut de nos pays, objectif auquel l’Union et ses Etats membres continuent de se référer.

Tel est le sens de l’Accord de Cotonou qui lie l’union Européenne aux Etats ACP et qui prévoit notamment le libre accès au marché européen de pratiquement toutes les exportations des ACP.

Tel est le sens de l’initiative européenne "Tout sauf les Armes" qui étend ce libre accès à tous les pays les moins avancés, dont la majorité se trouvent au Sud du Sahara.

Tel est le sens de nos propositions dans le cadre du Round commercial de Doha, où nous avons entendu l’appel adressé par nos partenaires du Sud qui nous demandaient de réduire nos subventions aux exportations agricoles et notre soutien à l’agriculture de manière à ne pas fausser la concurrence avec les exportations des pays en développement.

Vous savez, bien ici au Burkina Faso, pays dont le développement et même la survie sont si liés au coton, vous qui avez attentivement suivi le déroulement des travaux de Cancun, d’où sont venues les propositions constructives et d’où sont venus les blocages.

Nous savons en Europe ce qu’a coûté à l’Afrique le manque d’intérêt de la Communauté internationale pour les événements qui ont ravagé le continent africain : un génocide au Rwanda, des millions de morts dans différents conflits, des pays entiers livrés à la guerre civile et aux rapines de toutes sortes, le chaos et l’absence de toute forme d’autorité centrale dans de nombreux pays.

Nous sommes témoins du désespoir de la jeunesse africaine qui n’a souvent pas d’autres perspectives, ni d’autres choix que l’émigration, fût-elle parfois illégale et à hauts risques. Nous comprenons la somme de misères individuelles et collectives résumées dans le simple chiffre qui indique une espérance de vie moyenne de 47 ans en Afrique.

Les nouveaux axes de coopération entre l’Europe et l’Afrique

• Voila pourquoi, tout en respectant les principes, les objectifs et les modes de faire de l’Accord de Cotonou qui nous lie, nous avons souhaité infléchir cet accord dans la période récente dans plusieurs directions.

La première est la mise sur pied d’un instrument d’appui à l’Union Africaine dans son rôle de résolution des conflits. Pour ce faire nous proposons qu’une somme de 250 Millions d’Euros en provenance du Fonds Européen de Développement (FED), soit consacrée à la résolution des conflits et des actions de maintien de la paix.

La commission Européenne a adopté fin octobre le texte d’une proposition qui est actuellement sur la table du Conseil des ministres, et qui sera soumise prochainement au Conseil CE/ACP.

Je compte beaucoup sur l’apport de cet instrument qui offrira des moyens facilement mobilisables pour faire face, souvent dans l’urgence, à des situations graves où la rapidité de réaction est souvent essentielle au succès.

La deuxième est l’appui sans faille que nous apportons à travers le Fonds Européen de Développement, et le budget de l’Union européenne, au Fonds global de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme.

La contribution européenne à ce Fonds global, créé à Gênes en 2001, et qui travaille avec succès, est très substantielle. La Commission vient de décider, fin octobre de doter ce Fonds de 170 Millions d’Euros supplémentaires au titre du FED. Au total, notre contribution au Fonds Global déjà engagée ou programmée atteindra 460 Millions d’euros sans préjudice de l’aide directement apportée par nos Etats Membres, qui se chiffre à plusieurs centaines de Millions d’euros.

Cet effort financier est complémentaire de l’action internationale que nous avons menée sans relâche pour faire en sorte que les pays les plus pauvres puissent disposer de médicaments à prix réduits pour lutter contre ces maladies.

Le Burkina Faso a une approche raisonnée pour lutter contre le fléau du Sida, marquée par un engagement politique fort à tous les niveaux, notamment des communautés concernées, pour répondre à la dimension prise par l’épidémie. Ceci est particulièrement reconnu et apprécié. La Commission européenne n’a pas ménagé son appui lors de la XIIe Conférence Internationale sur le Sida et les infections sexuellement transmissibles en Afrique (CISMA) tenue à Ouagadougou sur ce thème en 2001. L’Union européenne reste fortement engagée et accroîtra ses efforts afin de contrôler l’épidémie promouvant une approche globale comportant la prévention, le traitement et l’aide. Soyez sûrs que nous sommes à vos cotés.

Nous sommes certains que c’est là la seule voie pour une intégration maîtrisée et réussie des économies ouest-africaines dans l’économie mondiale, la seule qui leur permette de tirer parti des opportunités offertes par la mondialisation.

Monsieur le Président,

Je voudrais à présent évoquer quelques problèmes d’intérêt mutuel pour le Burkina Faso et pour nous.

Tout d’abord, celui de la situation dans la région qui continue d’être secouée par des crises violentes entraînant de nombreuses pertes en vies humaines, des destructions et des souffrances pour les populations. L’instabilité se propage d’un pays à l’autre, les armes et les groupes armés circulent et cela provoque des déplacements de populations et des réfugiés, tout cela dans des conditions inhumaines. Les raisons de cette instabilité sont multiples : la misère et la mauvaise gouvernance y contribuent notamment. Ces tragédies appellent une approche régionale concertée.

La Commission Européenne partage cette conviction avec la CEDEAO. Elle est d’avis qu’il y a une nécessité d’agir en complémentarité avec les institutions africaines. La CEDEAO doit affirmer son expérience dans ce domaine et voir son rôle moteur renforcé, non seulement dans l’action qu’elle mène pour régler des crises particulières en Afrique de l’Ouest mais aussi dans les efforts déployés pour favoriser la bonne gouvernance, l’intégration économique régionale et le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ainsi que l’application des accords de paix dans la région.

La Commission Européenne continuera à fournir son soutien politique et financier aux activités et initiatives des autorités régionales dans ce domaine. Dans l’immédiat, elle aidera la CEDEAO, comme elle l’a déjà fait au Liberia et en Côte d’Ivoire, en attendant que la facilité de maintien de la paix, dont j’ai déjà parlé, soit opérationnelle.

Je considère comme très positif le soutien que le Burkina Faso a manifesté au processus de Marcoussis qui vise à la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, où j’étais hier pour aider à conforter cette évolution en cours. Cet appui au processus de Marcoussis a été exprimé clairement à plusieurs reprises par le Président Compaoré. Ce soutien doit continuer de façon déterminée et s’inscrire dans toute la durée du processus de réconciliation nationale en cours en Côte d’Ivoire. Je veux dire tout aussi fermement, qu’il est légitime d’exprimer des inquiétudes pour la situation des populations affectées par la crise et qui vivent dans des conditions dramatiques en ayant souvent tout perdu. Leur sort actuel ne nous laisse pas indifférents et l’amélioration de leur situation présente et à venir est un élément essentiel et indissociable du processus de solution globale de la crise.

Je pense également aux difficultés économiques rencontrées par votre pays pour exporter ses productions nationales des perturbations du trafic routier et ferroviaire entre Abidjan et Ouagadougou, ainsi qu’à l’ensemble des problèmes économiques et sociaux auxquels il faut faire face, notamment dans l’Ouest du pays, à Bobo-Dioulasso, suite aux événements de Côte d’Ivoire.

La communauté internationale attend donc du Burkina Faso qu’il continue, dans son propre intérêt et dans celui de la région, à soutenir le processus de Marcoussis et qu’il contribue au rétablissement de la confiance.

La deuxième grande question est celle du coton, qui est la grande richesse nationale du Burkina Faso, dont la filière a fait l’objet de profondes réformes et dont les performances reposent sur les capacités et le professionnalisme affirmés de centaines de milliers de producteurs.

Je considère que la proposition des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, faite auprès de l’OMC, d’une Initiative Sectorielle en faveur du coton, contribue aux principes de libre échange, de production compétitive et de réduction de la pauvreté. Cette proposition entre dans les objectifs spécifiques de développement de l’agenda de Doha.

La commission a aussi reconnu la situation difficile des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, producteurs et exportateurs de coton, due au faible niveau des prix mondiaux. La crise résulte évidemment de facteurs divers : remplacement du coton par les fibres synthétiques, surproduction mondiale, ouverture des marchés insuffisants. Les subventions déloyales jouent bien sûr un rôle. Tous les aspects commerciaux de ce problème doivent et peuvent donc être traités à l’OMC. Le coton, comme tous les produits agricoles, doit faire l’objet de plus de disciplines internationales.

A Cancun, comme je l’ai dit, il n’a pas été possible de s’entendre sur plus d’ouverture des marchés, et surtout, sur la réduction des subventions internes quand elles perturbent le commerce ou quand elles soutiennent les exportations. Mais pour ce qui nous concerne, nous n’avons pas de difficulté à aller de l’avant sur tous ces sujets. La Communauté est le premier importateur de coton, principalement en provenance des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre dont les exportations entrent librement dans le marché communautaire. Nous avons ouvert complètement notre marché à vos exportations grâce à l’initiative "Tout sauf les armes". D’autre part, les exportations de coton de la Communauté sont tout à fait insignifiantes et ne font pas l’objet de subventions à l’exportation. La production communautaire subventionnée ne représente qu’environ 2% de la production mondiale. La Commission européenne a présenté des propositions de réformes du secteur du coton avec comme objectif de réduire les subventions qui causent des distorsions au commerce.

Dans ce contexte, je souhaite vous faire part de mon engagement personnel, que j’ai déjà communiqué au Président Kérékou du Bénin, lors de sa visite récente à Bruxelles et au Président Wade du Sénégal avant hier. Je veux vous assurer que la commission poursuit une approche qui converge avec vos intérêts légitimes. Nous sommes prêts à vous aider à améliorer la filière coton, à soutenir vos revendications dans le cadre des négociations de Doha à l’OMC, et nous faisons en sorte de ne pas fournir d’alibi facile à ceux qui ne veulent pas remettre en cause les subventions massives qu’ils accordent à leurs producteurs et qui sont la vraie cause des déséquilibres dont vous souffrez.

Le cas typique du Burkina Faso

Enfin, la troisième question que je souhaite aborder est celle de notre coopération dans le cadre du Fonds européen de développement. Comment répondre au mieux à notre objectif commun, le développement durable et la réduction de la pauvreté ? Les relations entre l’UE et le Burkina Faso me semblent pouvoir apporter certaines réponses.

En premier lieu, par le processus régulier et continu de renforcement de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit qui est poursuivi au Burkina Faso et dont je ne peux que me féliciter. Votre rôle en tant que Parlement, est essentiel, comme lieu de dialogue et de débat devant l’opinion publique et entre les diverses composantes politiques et sociales de la société burkinabé, sans oublier la société civile dont je sais la diversité et le dynamisme au Burkina Faso. Vous assurez aussi, en appuyant la bonne gouvernance et avec les autres institutions qui concourent à l’Etat de droit, un suivi de la politique nationale et de sa mise en œuvre. Mais nous savons que dans ce domaine, l’essentiel est de poursuivre sur la voie des réformes : consolidation de la démocratie, approfondissement de la lutte contre la corruption, mise en œuvre de la décentralisation, accès aux services sociaux, etc.

Le Burkina Faso est un des tous premiers pays à avoir élaboré un Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté dont la pertinence a été reconnue. Les priorités : croissance, équité, emplois et revenus pour les pauvres, bonne gouvernance sont largement partagées. Cette approche globale pour concentrer et cibler les efforts de développement sur des secteurs prioritaires essentiels pour l’avenir, comme l’Education et la Santé, a donné plus de cohérence aux interventions. Pionnier dans cette approche, le Burkina Faso, dispose aussi maintenant de l’expérience de sa mise en œuvre au cours de la période 2000-2003.

La Commission a reconnu d’emblée le caractère novateur et exemplaire de votre approche pour le développement et vous appuie de façon significative. L’Accord de Cotonou s’est traduit pour le Burkina Faso par un volume global d’aide de l’ordre de 351 Millions ¤, l’un des plus élevés parmi les pays ACP. Dans le cadre du Programme indicatif du 9e FED, il a été convenu avec votre pays de soutenir les réformes entreprises à travers un appui budgétaire qui représente environ 45% des disponibilités de l’aide communautaire et qui est actuellement mis en œuvre. Cette approche suppose que les autorités nationales s’engagent fermement dans la définition des objectifs, des priorités et du suivi de l’exécution, et assurent une bonne qualité de la gestion des finances publiques efficace et transparente.

Au moment où la révision de ce document de Stratégie est en cours pour la prochaine période 2004-2006 il convient de tirer toutes les leçons de l’expérience acquise en renforçant sa mise en œuvre opérationnelle. Malgré les bonnes performances économiques enregistrées, la croissance n’a eu qu’un impact limité sur la pauvreté dans le monde rural et n’a pas empêché son aggravation en zone urbaine. Il faut donc agir plus fort et plus vite, afin d’obtenir de réels résultats. Soyez aussi assurés que nous continuerons à vous accompagner.

Mesdames et Messieurs,

La dernière décennie n’a pas été si bonne pour l’Afrique, et les difficultés qu’elle traverse n’ont jamais cessé d’être présentes à mon esprit.

L’humanité sait aujourd’hui, grâce aux découvertes de nos savants, que ses origines, les premiers hommes, les premières femmes, sont nés en Afrique.

Elle ne sait pas encore que son avenir s’y trouve aussi.

Il nous appartient, ensemble, de le lui rappeler.

Je vous remercie.

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