Burkina : Il y aurait 2,3% de taux de chômage
L’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) vient de parvenir à la phase terminale du 4e Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH) réalisé en 2006 : la production des rapports thématiques. Au nombre de 16 au total, ces documents ont été présentés au public le 1er juin 2010 à la direction générale de la Coopération. Il en ressort que le taux de chômage au Burkina est de 2,3%.
Le dernier dénombrement de la population s’est effectué en décembre 2006. Quatrième du genre après ceux de 1975, 1985 et 1996, il a permis de compter la population sur toute l’étendue du territoire national et de recueillir ses principales caractéristiques.
Après cette étape, on est passé à un traitement des données qui a abouti à des résultats définitifs. Pas suffisant pour obtenir des chiffres en pourcentage selon les différentes segmentations.
D’où la troisième étape qui a consisté à faire une analyse thématique des résultats définitifs pour rendre compte de l’évolution des indicateurs démographiques et sociaux aux différents niveaux géographiques. Un gigantesque travail qui a engendré la production de 16 rapports, tous publiés.
Présenté par Bamory Ouattara, directeur général de l’INSD, le résumé de ces rapports portait, entre autres, sur l’état et la structure de la population, l’éducation, la fécondité, la mortalité, la migration, l’activité économique.
En ce qui concerne la structure de la population, nous avons appris sans surprise qu’elle est composée de 48,3% d’hommes et de 51,7% de femmes soit 93 hommes pour 100 femmes. La ville de Ouagadougou a elle seule abrite 46,4% de la population urbaine.
Les experts vont jusqu’à prévoir le doublement du nombre d’habitants du pays d’ici à 2030. Tout cela parce que la population est très féconde produisant, en 2006, 46 naissances pour 1000 habitants.
Cette croissance de la population est aussi favorisée par un taux de mortalité de plus en plus maîtrisé, donnant ainsi une espérance de vie de 56,7%. L’effectif est également gonflé par la présence des ressortissants des pays voisins dont le total est évalué à 613 662 soit 4,4% de la population.
Mais s’il y a eu un chiffre qui a fait douter plus d’un, c’est bien celui portant sur le taux de chômage, estimé à 2,3%. Malgré les explications d’un technicien de l’INSD (voir encadré), ce taux est resté bien curieux. Après l’exposé du DG, le ministre de l’Economie et des Finances, Noël Bembamba, président de la cérémonie, a félicité l’équipe pluridisciplinaire faite de démographes, de statisticiens, d’économistes, de sociologues, d’anthropologues et de géographes, qui a dirigé les travaux.
Il a gardé l’espoir, tout comme son collègue de la Santé, Seydou Bouda, présent lui aussi dans la salle, que le Burkina peut construire son développement parce que la majeure partie de sa population est jeune. Et c’est avec la jeunesse, dit-il, qu’on peut inventer l’avenir, notamment en la formant et en la soignant.
Ces propos venant d’un ministre de la Santé et de celui surnommé grand argentier du Burkina, on ne peut qu’attendre de voir comment cette jeunesse bénéficiera des fruits de cette promesse.
Nankoita Dofini
Pourquoi 2,3% de taux de chômage ?
Les experts des statistiques ont travaillé conformément aux normes établies par le Bureau international du travail (BIT). Selon ces textes, pour savoir qu’une personne est chômeuse ou pas, il suffit de lui demander si dans les 72h précédentes, il a eu à effectuer un travail.
Si elle répond par l’affirmative, alors elle ne fait pas partie du cercle des chômeurs. Sachant qu’au Burkina une personne en âge de travailler n’est jamais totalement désœuvrée, on comprend pourquoi ce taux est de 0,6% en milieu rural et de 9,2% en milieu urbain, donnant ainsi un taux national de 2,3%.
N.D.
L’Observateur Paalga