La banque agricole est une des recommandations pressantes des producteurs agricoles. Le taux d’intérêt des crédits est trop élevé et pas adapté à leur activité et à leurs conditions. Des taux de 12 à 13 % sont insoutenables pour eux qui doivent, en plus, présenter des garanties. Ils ont rappelé cette doléance faite au chef de l’Etat lors de la 14e JNP, tout comme celle qui consiste à leur accorder plus d’espace dans les médias publics. Les paysans veulent une heure par mois sur les supports audiovisuels et une page par mois dans le quotidien national. Ils disent en avoir besoin dans leurs efforts de sensibilisation et d’information des producteurs qui représentent près de 80 pour cent de la population.

1200 producteurs représentant les différentes régions du pays et des filières agricoles ont pris part du 3 au 5 mars dernier à la 14e édition de la journée nationale du paysan à Ziniaré dans la région du Plateau central. Face aux médias, la CPF, conduite par son vice- président Boureima Diallo, a dressé le bilan de sa participation à cet événement dont le thème était "Mobilisation et optimisation des ressources en eau pour un développement durable". La CPF estime de façon générale que cette édition a connu un succès et se dit satisfaite de sa participation aux côtés des ministères en charge du développement rural, des chambres régionales d’agriculture. C’est ainsi qu’elle s’est réjouie des félicitations du conseil des ministres du 11 mars dernier.

La CPF a matérialisé sa participation à quatre niveaux. L’organisation elle-même dans laquelle ses représentants étaient impliqués ; les concertations notamment lors des ateliers, le meeting à l’occasion duquel, son président Basiaka Dao, Casimir Zoungrana (2e Vice- président) et Tahirou Fofana, (secrétaire à l’information) ont été élevés au grade de chevalier de l’ordre du mérite du développement rural et la rencontre avec le président du Faso. Au cours de celle-ci, la CPF par l’intermédiaire de son président a fait un certain nombre de propositions dont la mobilisation de fonds pour la création d’un programme national de conservation des eaux et des sols, l’accès des organisations paysannes aux médias d’Etat, la création d’une banque agricole et l’accélération du transfert de l’organisation de la JNP à la CPF et aux chambres d’agriculture.

Sur ces deux dernières questions, il ressort des échanges avec les hommes de médias que la réflexion va se poursuivre. La banque agricole est devenue nécessaire parce qu’il n’en existe plus dans le paysage bancaire du Faso qui tienne compte de la spécificité de l’activité agricole. Les producteurs ambitionnent de prendre des participations si cette banque devait devenir une réalité. Pour eux, les conditions de crédit actuelles excluent les producteurs, s’adressant plutôt aux salariés. Sur le transfert de l’organisation de la JNP aux producteurs, l’idée ferait son chemin depuis la 10e JNP. Ce transfert se ferait progressivement selon le vœu d’un représentant de la chambre d’agriculture cité par le présidium.

Les représentants de la CPF n’ont pas donné de détails sur les engagements chiffrés pris par les producteurs. Une commission serait en train de les finaliser. Dans l’immédiat, les responsables de la CPF ont prévu des tournées de restitution de conclusions des JNP à la base, la mise en place d’un dispositif de la mise en œuvre des engagements de la JNP et des recommandations du forum. La CPF prévoit également l’initiation de rencontres de suivi de la campagne agricole 2010/2011. Les responsables de la CPF sont pour le maintien des JNP de façon annuelle.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays