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CEREALES : Hausse prématurée des prix à Koudougou

Publié le jeudi 14 janvier 2010 à 01h41min

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Les prix des céréales cette année inquiètent plus d’un. A peine a-t-on entamé le mois de janvier que les prix des céréales font parler d’eux. Maïs, mil, haricot, bref, le prix des différents types de céréales a subi une hausse. Pour en savoir davantage sur les différents prix et leurs effets sur les consommateurs, nous avons rencontré certains vendeurs de céréales et quelques consommateurs qui expriment leur inquiétude quant à cette situation.

Si le sac de 100 kg de maïs coûte déjà 18 000 F CFA à cette période, combien coûtera-t-il d’ici à mars où avril ? C’est l’épineuse question que se pose la plupart des consommateurs. Selon Hélène Yaméogo, consommatrice, le prix du maïs est très élevé si bien qu’elle ne peut pas s’acheter le sac de 100 kg mais une vingtaine de plats couramment appelé yorba dont l’unité coûte 425 F CFA. "Si on pouvait réduire un peu les prix des céréales, ce serait bien car la vie est dure", a-t-elle demandé. A l’en croire, le prix du plat a subi une énorme hausse car il coûtait 375F au mois de décembre. Pour l’acheteur Alexandre Baziémo, le prix des céréales est très cher.

Une hausse précoce des prix des céréales

L’augmentation des prix des céréales en début janvier l’inquiète car si les choses continuent ainsi, les consommateurs risquent de ne pas tenir le coup. Si le prix du yorba de haricot coûte 650 F CFA en janvier, qu’adviendra-t-il d’ici au mois de juin ? se demande t-il. M. Baziémo a souhaité que l’Etat burkinabè essaie d’avoir un œil attentif sur les prix des céréales. D’un consommateur à l’autre, c’est le même sentiment d’inquiétude que l’on constate quant à la cherté des céréales. A 17 500 F CFA ou 18 000 F CFA le sac de 100 kg de maïs, on ne peut que juger le prix assez élevé dans un contexte de vie chère, soutient Mme Kiemdé. Pour elle, si quelque chose n’est pas fait pour influer sur les prix, la flambée risque d’atteindre 20 000 F CFA en période de soudure.

C’est avec l’espoir d’être entendue qu’elle a demandé aux autorités d’accorder une attention particulière aux prix des céréales. Le mieux serait, souhaite-t-elle, de subventionner le prix des céréales afin de permettre à chaque Burkinabè de se les procurer à bas prix. C’est également le souhait du consommateur Jean Ouédraogo. Ce dernier juge le coût des céréales très onéreux. ‘’On payait le yorba de maïs à 375 F CFA mais actuellement, le même plat coûte 425 à 450 F CFA. L’année dernière à cette même période, on achetait le plat à 350 F’’, affirme-t-il. Tout comme les autres consommateurs, Jean Ouédraogo pense que les prix des céréales vont aller crescendo. Ce qui ne sera pas une chose aisée pour les populations. Il a souhaité que l’Etat prenne des mesures idoines pour que tous les citoyens puissent avoir de quoi se nourrir.

Eric Ouédraogo, un autre consommateur, se dit aussi préoccupé par la hausse des prix des céréales. Jardinier de son état, ce dernier souhaite que l’Etat fasse quelque chose pour réduire les prix des céréales faute de quoi, la famine sera grande pour les populations car les pluies ont été capricieuses cette année, en témoignent les poches de sécheresse et les inondations enregistrées dans certaines localités du pays dont Ouagadougou. ‘’Il faut que l’Etat fasse quelque chose. La pluviométrie n’a pas été bonne cette année. En plus, il y a eu des inondations. Donc, il y a une kyrielle de problèmes’’, a déclaré Lazare Kafando. Pour lui, on est encore loin des mois de mars et d’avril et nous sommes déjà à 425 F CFA le plat du maïs. ‘’Comment allons-nous gérer la période de soudure qui se situe en juin et juillet’’ ?, s’interroge t-il.

L’augmentation du prix n’arrange pas les vendeurs

Du côté des vendeurs de céréales on déplore aussi la hausse des prix des céréales. Selon Lassané Sawadogo, vendeur de céréales au secteur 10 de Koudougou, la situation de cette année n’est pas semblable à celle de l’année passée. La raison ? Le prix du sac de 100 kg de maïs est plus cher cette année que l’année dernière à la même période. Il dit acheter le sac de 100 kg de maïs chez les producteurs à 16 000 F CFA, somme à laquelle il faut ajouter les frais de transport. Il revend le sac à 18 000 F CFA pour un bénéfice qui n’excède pas 1 000 F CFA. Cette somme est dérisoire à ses yeux mais que faire si l’on veut poursuivre l’activité ? La clientèle devient de plus en plus rare à cause de la cherté des céréales, confie le vendeur Sawadogo. A son avis, la flambée des prix des céréales est due au fait que la saison écoulée n’a pas été bonne. Si l’Etat peut œuvrer à la baisse des prix des céréales, cela allait être bénéfique pour tous, a conclu Lassané Sawadogo. Le prix d’achat est sensiblement le même mais celui de vente diffère.

Quoi de plus normal, c’est la loi de l’offre et de la demande. Si Lassané Sawadogo dit vendre le sac de 100 kg de maïs à 18 000 F CFA, Pauline Kabré, une autre vendeuse, le cède aux clients à 17 000 F CFA pour un prix d’achat de 16 000 F CFA. Selon ses affirmations, le sac de 100 kg de maïs coûtait 12 500 F CFA au moment des récoltes. "La probabilité pour une hausse prochaine des prix des céréales est grande. Mais il n’est pas exclu aussi qu’il y ait une baisse ; tout dépend de l’évolution linéaire des prix et d’éventuelles actions gouvernementales pour freiner la hausse des prix, a soutenu la vendeuse Kabré. Mais d’ores et déjà, la hausse des prix n’arrange ni les consommateurs ni les vendeurs au regard de la conjoncture économique actuelle, a-t-elle relevé. C’est avec affliction que Mme Pauline Kabré a déploré la majoration précoce des prix des céréales. Aussi a-t-elle invité les autorités à prendre des mesures afin de faire baisser les prix.

Une variation importante de prix

Chez la plupart des vendeurs, le sac de 100 kg de maïs coûte entre 17 000 et 18 000 F CFA. Mais Boukary Ouédraogo, vendeur au marché central de Koudougou affirme le vendre à 16 500 F CFA, celui de mil à 17 000 F CFA. La soixantaine bien sonnée, le vendeur Boukary ne se rend plus chez les producteurs pour acheter les céréales. Il les achète avec des revendeurs à 16 000 F CFA le sac de 100 kg de maïs pour réaliser un bénéfice juste de 500 F par sac. Après 40 ans dans l’activité, Boukary Ouédraogo trouve que le marché des céréales n’est plus fluide comme par le passé.

"L’acquisition des céréales est difficile, les clients aussi n’ont plus d’argent pour les acheter à bon prix", a relevé le sexagénaire. "L’année dernière à cette période, les céréales coûtaient moins cher", a t-il ajouté. S’il y a une chose sur laquelle tous les vendeurs sont unanimes, c’est bien la hausse précoce des prix des céréales. Selon Amado Sayaogo, vendeur de céréales au marché de Zakin de Koudougou, les prix des céréales ont subi une hausse très tôt cette année comparativement à l’année précédente. Selon ses dires, il achète le sac de 100 kg de maïs chez les producteurs dans la zone de Léo à 15 000 F CFA pour le revendre à 17 000 F CFA.

Mais le sac de 100 kg de sorgho coûte 18000 F CFA, celui du petit mil 20 000 F CFA, a-t-il précisé. L’acquisition des céréales cette année est plus difficile que l’année dernière à cette même période, a-t-il déclaré avant d’ajouter que le marché des céréales n’est pas très rentable à cette période car les consommateurs éprouvent des difficultés financières. Pour le vendeur Sayaogo, le prix des céréales doit impérativement baisser quitte à subir après une nouvelle hausse sinon les populations ne pourront pas supporter le coût de la vie. Il a émis le vœu que les autorités trouvent une solution à cette montée vertigineuse des prix pour conforter chacun dans sa position.

A écouter les vendeurs, l’augmentation du prix des céréales ne permet pas de réaliser de gros bénéfices car plus les tarifs montent, plus la clientèle se raréfie. Pour Ernest Yaméogo, vendeur de céréales au marché de Zakin, la vente des céréales rapporte peu actuellement. A l’en croire, il achète le sac de100 kg de maïs à 16 000 ou 16 500 F pour revendre à 18 000 F CFA. Il trouve que les céréales ne sont pas très disponibles chez les producteurs ou qu’ils ne veulent pas les vendre car il est très difficile d’en avoir en quantité. Il a aussi confié que le prix des céréales était abordable l’année dernière à cette même période. "On ne gagne pas grand-chose dans la vente des céréales mais nous n’avons pas le choix si nous ne voulons pas abandonner notre activité", a-t-il martelé.

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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