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Le ministre Kader Cissé aux acteurs miniers : "N’effritez pas l’espoir suscité !"

Publié le mardi 22 septembre 2009 à 03h20min

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Le ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie Abdoulaye Abdoulkader Cissé, a échangé, le vendredi 18 septembre 2009, à Ouagadougou, avec les acteurs du secteur minier autour de leurs préoccupations.

La rencontre du ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie, Abdoulaye Aboulkader Cissé avec les acteurs du secteur minier, se voulait être un rendez-vous de "vérité", d’échanges à bâtons rompus. Représentants de sociétés minières basées à Kalsaka, Essakane, Mana... ONG intervenant dans le secteur, cadres du ministère en charge des Mines ont pris place, dans la matinée du 18 septembre 2009, dans la salle de conférence de l’Autorité du Liptako-Gourma. Pour cette rencontre de "famille", la presse n’a été autorisée qu’à suivre la déclaration liminaire du ministre Kader Cissé. Selon lui, ce dialogue interactif a pour but de répondre globalement, aux préoccupations, à des déclarations non fondées et aux doléances des acteurs du secteur minier. Le ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie a d’abord, dressé un bilan plutôt élogieux de son œuvre.

"En novembre 2000, lorsque j’ai pris les rênes de ce ministère, Poura était fermée, l’Etat payait des milliards pour la liquidation, pour les dettes sociales de la SOREMIB. Il y avait environ 10 sites d’orpaillage sur l’ensemble du territoire", a-t-il déclaré. Et d’ajouter : "La CEMOB venait de fermer et l’Etat était encore en train de payer des milliards pour désintéresser les travailleurs de cette société minière". Le cours de l’or sur le marché international était de 160 dollars/l’once. "La plupart des sociétés minières qui étaient installées au Burkina Faso étaient parties et il ne restait que 5 sociétés", a constaté le ministre Kader Cissé. La première chose qu’il fit, c’est d’aller à la rencontre d’investisseurs, notamment à Denvers aux Etats-Unis et à Cap Town en Afrique du Sud. Le diagnostic : "Le code minier burkinabè n’était pas attractif". Sur cette base, il a convaincu les autorités de la nécessité de réformer l’ensemble du code minier. C’est ainsi que le code minier de mai 2003 a été adopté. 15 décrets d’application ont été pris dans la foulée.

Le Burkina Faso classé 4e en Afrique

De l’avis de Kader Cissé, à lire certaines réactions, on se rend compte que des acteurs miniers ignorent l’existence du code et des décrets. Pourtant, insiste-il, "il y a des textes qui régissent les domaines de la sécurité, de l’environnement, de la restauration de l’environnement après la fermeture des mines". Le ministre en charge des Mines et des Carrières souligne que quand des gens vont filmer l’ancien site de Poura pour montrer que c’est ce qui se passe actuellement au Burkina Faso, ce n’est pas normal, car dans l’élaboration de l’actuel code minier, "on a tiré des leçons de tout ça. Il y a un décret spécialement pour la protection de l’environnement". Par ailleurs, suite à la réforme, le Burkina a été classé 4e pays ayant le code minier et les dispositifs les plus attractifs en Afrique, après l’Afrique du Sud, le Ghana et le Zimbabwe.

"C’est ainsi que nous sommes passé de 5 sociétés minières en 2000 à 32 sociétés en fin 2004. Nous sommes également passé de 27 permis de recherche à 642", a relevé le patron du département des Mines et des Carrières. Le renouveau minier concerne également l’orpaillage : "Nous sommes passé d’environ 20 000 orpailleurs en 2000 à 600 000 orpailleurs aujourd’hui, sur l’ensemble du territoire national". Le ministre a invité les acteurs du secteur minier à consolider ces acquis et non à les fragiliser. "Nous devons reconnaître l’effort qui a été fait et voir dans quelle mesure parfaire cet effort, de façon à ce que les retombées du secteur minier soient bénéfiques à l’ensemble de la nation, à l’ensemble des citoyens burkinabè", a-t-il insisté. Kader Cissé n’apprécie pas l’attitude qui consiste "à peine que le secteur ait commencé à redémarrer, à voir partout du rouge, à mettre partout des clignotants", car cela risque d’annihiler les efforts. Il prévient alors les sceptiques en ces termes : "N’effritez pas l’espoir suscité !". Au contraire, relève le ministre, "il faut ensemble, construire notre secteur minier pour plus de retombées pour les citoyens, les générations présentes et futures". Après la déclaration liminaire, les journalistes se sont retirés. Le ton était donné pour des débats, sans doute, houleux et intéressants.

Bachirou NANA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 22 septembre 2009 à 12:36, par Tapsoba en hollande En réponse à : Le ministre Kader Cissé aux acteurs miniers : "N’effritez pas l’espoir suscité !"

    Il y a une chose difficilement compréhensible sur le rôle de Kader Cissé.Il est ministre des mines ,des carrières et de l energie.Et pourtant,à chaque fois qu on évoque son nom,ça a trait aux carrières et aux mines alors que le volet énergie qui pourrit est laissé aux oubliettes.Ne serait il pas important de scinder ce ministère en deux pour un secteur aussi stratégique ? Il va faloir nétoyer la maison de la SONABHY et de la nationale d électricité au lieu de vous occuper uniquement des mines et carrières.Le Burkina ne décollera pas sans gestion éficace de ces deux secteurs mon Dieu !!

    • Le 22 septembre 2009 à 19:22 En réponse à : Le ministre Kader Cissé aux acteurs miniers : "N’effritez pas l’espoir suscité !"

      La SONABHY relève du ministère du commerce pas des mines, des carrières et de l’énergie. Ce n’est pas très logique mais c’est comme ça. J’imagine que c’est parce que le rôle de la SONABHY consiste uniquement à acheter l’essence sur le marché international et à le revendre.

      • Le 26 septembre 2009 à 21:58, par ZEROLOGUE En réponse à : Le ministre Kader Cissé aux acteurs miniers : "N’effritez pas l’espoir suscité !"

        La Sonabhy a été créée par l’actuel Bumigeb au sein du Ministère du Commerce et de l’Industrie et son 1er DG etait 1Docteur en Géologie.Ma question est :
        9milliards de CFA comme apport des sociétés minières au budget de l’etat,pouquoi un si faible montant ?
        Par rapport à Poura, vous l’aviez retrocédé à une société qui en a fait quoi ?.Pourquoi ne pas confier au Bumigeb un mandat claire pour reprendre l’exploitation de l’OR des rejets accumulés il ya plus d’une centaine d’années au profit de l’economie nationale ?.C’est faisable,si on a la volonté,car l’argent existe au Faso.
        Enfin je pense qu’il faut des Geologues/Miniers à la tete de ce departement sans regard de leur bord politique.
        BUMIGEB ex-exemple en 1980 pour tous les services geologiques de la sous region est entrain de mourir lentement mais surement.
        Quel sera le sort des Burkinabè après le départ de ces sociétés exploitatrices, l’exemple du Barrage de Kouna pollué par des produits hautement toxiques reste édifiant.
        Blaise doit se reveiller et virer tous ces gars qui lui pompent l’air sur l’etat réel de cette nation.
        Un ZEROLOGUE

  • Le 26 septembre 2009 à 18:55 En réponse à : Le ministre Kader Cissé aux acteurs miniers : "N’effritez pas l’espoir suscité !"

    La SONABHY, c’est l’arnaque du siècle. Un commerce malhonnête protégé par l’état, une caisse noire toujours pleine qui profite, une gestion sombre. Comment peut on fermer un domaine aussi important à la concurrence. On est les seuls clowns a payer très cher le carburant dans la sous région. C’est malheureux.

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