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MARASME SOCIO-ECONOMIQUE DE BOBO : Le réquisitoire de Me Sankara

Publié le jeudi 10 septembre 2009 à 03h46min

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L’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS) a effectué, samedi 5 septembre dernier à Bobo Dioulasso, sa rentrée politique régionale 2009. La présentation et l’installation officielle des membres des structures de la coordination locale dudit parti ont été les actes forts de cette rencontre qui a connu la présence de Me Bénéwendé Stanislas Sankara, président national de ce parti. C’était l’occasion pour celui-ci de faire un diagnostic, digne d’un réquisitoire, sur la situation socio- économique de cette ville. L’actualité nationale, marquée par les inondations du 1er septembre à Ouagadougou, s’est aussi invitée aux débats

Actualité nationale oblige, c’est sous le signe de la solidarité avec les victimes des inondations du 1er septembre 2009 à Ouagadougou que l’Union pour la renaissance/ Parti sankariste (UNIR/PS) a placé sa rentrée politique régionale qui s’est effectuée le 5 septembre dernier dans la ville de Sya. "Solidarité, solidarité, et encore solidarité…", c’est avec cette insistance que Me Bénéwendé Stanislas Sankara, président de ce parti, a appelé les militants qui avaient pris d’assaut, dès les premières heures de la matinée, la salle de conférences du Patro Saint Vincent de Paul de Bobo Dioulasso, à faire preuve de solidarité avec les sinistrés de Ouagadougou. Face à la mobilisation du jour, qu’il a qualifiée d’"inondation humaine à Bobo" par opposition à ce qui s’est passé à Ouagadougou au début du mois, Me Sankara a, avant d’installer officiellement le coordonnateur régional du parti dans ses fonctions, fortement insisté sur la nécessité d’une solidarité agissante envers les sinistrés. Du reste, a-t-il dit, dès les premières heures de cette catastrophe, son parti a mis en place une permanence à son siège à Ouagadougou pour organiser le soutien des militants aux victimes.

Il n’a pas manqué d’en appeler à une gestion rigoureuse de l’aide qui commence à venir de toutes parts. Faute de quoi, ce serait, de son point de vue, une deuxième catastrophe. La situation socio-économique régionale et particulièrement celle de la ville de Bobo Dioulasso a été passée au scanner par les responsables de l’UNIR/PS au cours de la cérémonie. Du président du parti au président fédéral du Houet, Idrissa Bani, en passant par le coordonnateur régional, Nestor Bassière, tous ont dépeint un bien sombre tableau de cette ville. Jadis capitale économique, Bobo Dioulasso, à en croire ces responsables, n’est aujourd’hui plus que l’ombre d’elle-même, victime qu’elle est d’un délaissement des autorités de la 4e République. Synthèse parfaite des maux de la société burkinabè, ville en état de délabrement avancé, tissu industriel voué à une disparition programmée, hôpital totalement dépourvu, jeunesse aux abois faute de perspectives, quelques actions ciblées aux relents de campagne électorale orientées vers des groupes bien précis ... ce sont là quelques traits saillants du tableau peint par Me Sankara et ses camarades.

"De l’espoir tout de même"

Toutefois, Bénéwendé Sankara ne cède pas au désespoir. Il ne manque pas de solutions, non plus. "L’espoir est encore permis. Il faut se mettre debout, notre salut est tributaire de notre engagement. Personne ne viendra nous sauver ; en tout cas pas Blaise Compaoré car il n’a pas encore fini de s’occuper de sa famille, de ses amis…", a-t-il martelé. Aussi, Me Sankara a appelé à la vigilance car, dira-t-il, "Ce sont les mêmes qui pillent et tuent nos industries au nom d’intérêts égoïstes, qui accourent en temps de catastrophes naturelles qui pour donner un sac de riz, qui une natte.

Ce n’est pas de cela dont le peuple a besoin. Le peuple a besoin de sa dignité". S’adressant à Nestor Bassière, nouveau coordonnateur régional dont l’installation est la véritable raison de sa présence en ces lieux, et ce conformément aux conclusions du congrès des 21 et 22 mars 2009, Bénéwendé Sankara lui a rappelé ses responsabilités. Implantation et rayonnement du parti sur toute l’étendue de la région des Hauts-Bassins sont, entre autres, au nombre de celles-ci. Tout en souhaitant au nouveau promu beaucoup de courage et de succès dans l’accomplissement de ses missions, il lui a rappelé que quel que soit ce qu’il fera, il devra le faire en parfaite symbiose avec sa base qu’il ne devra pas lâcher d’une semelle conformément à la devise du parti : "Pas un pas sans le peuple". Le nouveau coordonnateur devra aussi défendre, "même au péril de sa vie", les idéaux du parti dans sa circonscription, a averti le président Sankara.

Faire de l’Ouest le bastion du sankarisme

Marquant un petit arrêt sur la vie politique nationale, Me Sankara déplorera la déchéance de la chose politique au pays des Hommes intègres, caractérisée par une profonde crise de confiance entre citoyens et hommes politiques. "Plus personne ne fait confiance à la politique dans notre pays parce qu’une certaine classe a failli", a-t-il dit, quelque peu dépité. Toutefois, se consolera-t-il, une alternative reste : le sankarisme avec notamment le PAS (Programme alternatif sankariste) de l’UNIR/PS qui se veut une force de proposition ambitionnant de faire la différence et restaurer la confiance.

A peine installé, Nestor Bassière et son équipe, qu’il a présentée au passage, affichent déjà de grandes ambitions même s’ils n’ont pas attendu ce moment solennel pour commencer le travail de mobilisation et d’implantation du parti sur le terrain. Faisant le point de la situation du parti dans la région, M. Bassière indiquera qu’à ce jour-là des bureaux fédéraux, tenant compte des partis politiques à la base de la création de l’UNIR/PS, ont été mis en place dans les trois provinces qui composent les Hauts-Bassins (Houet, Tuy, Kénédougou). Il a pris l’engagement de terminer la structuration du parti dans la région au plus tard le 30 novembre 2009 conformément à la directive du parti. Par cet engagement, a-t-il poursuivi, il entend, avec ses camarades, donner la preuve à leurs détracteurs qu’à l’UNIR/PS l’heure est au travail et qu’ils entendent faire de l’Ouest le bastion du sankarisme. Revenant lui aussi sur les inondations à Ouagadougou, Nestor Bassière s’est voulu plus pragmatique. Il a demandé qu’une quête soit organisée séance tenante pour recueillir des fonds pour les sinistrés.

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 11 septembre 2009 à 04:00, par Socratès En réponse à : MARASME SOCIO-ECONOMIQUE DE BOBO : Le réquisitoire de Me Sankara

    "Il était une fois,Bobo Dioulasso fut la capitale économique
    de la Haute-volta".C’est sur ce ton que nous devons
    qualifier la ville de Sya.Jadis,carrefour commercial entre les pays de la cola et du sel,c’est à dire entre le nord et le sud,avait connu une activité rayonnante et florissante à
    travers la RAN(Régie-Abidjan-Niger)qui est devenue aujourd’hui SITARAI.Après la Révolution,la plus part des usines ont été ruinées sous le poids de la corruption et de la malversation.Pire,Bobo est abandonnée par le régime actuel de Blaise Compaoré.Les infrastructures sont quasi inexistantes.A l’intérieur des quartiers la circulation est un calvaire,des ponts saccagés,des routes qui ont des excavations attegnantes un demi-mètre par endroits.les eaux stagnent partout,les bords de goudron rongés.A titre d’exemple,je cite la voie qui passe juste derrière le commissariat du premier arrondissement de Diarradougou jusqu’à l’abattoir ou la voie opposée en allant vers le grand marché.Ces routes mettent en péril chaque jour la vie des honnêtes citoyens qui paient leurs impôts pour mener une vie adéquate.Je remercie le parti sankariste de penser à Bobo et de la prendre comme son fief de campagne.SOS pour la ville de de Sya qui est presqu’une ruine qui risque d´être proposée à l’UNESCO comme patrimoine mondial par le régime actuel.Peuple du Burkina en avant pour notre libération.Vive les SANKARISTES.

  • Le 14 septembre 2009 à 18:16, par L some En réponse à : MARASME SOCIO-ECONOMIQUE DE BOBO : Le réquisitoire de Me Sankara

    Il est toujours bien de blamer quelqu’un d’autre pour tes propres defauts. Je suis un Bobolais qui a vecu la bas plus de vingt ans. Et apres que j’ai quite Bobo, jai realise qu’une grande partie de nos problemes vient de nous meme. Il ya un grand phylosophe Almand ( Arthur schopenhauer) qui dit que : je le paraphrase ; " ce que tu n’arrives pas a te faire soi meme, il ne faut esperer a quelq’un d’autre de te le faire." Alors si mes freres et soeur Bobolais veulent se metre a lecart et laisser la vie les transportee, ou ils peuvent commencer a se montrer capable, bon citoyens et batir leur ville. Il est toujours facile d’indexer l’autrui si la personne a qui tu rencontres ton histoire aussi est prete a indexer une autre personne. Il y a des choses serieuse que nous devrons discutees, si le parti Sankarist prends le pouvoir, il ne va pas demenange la capitale politique sur Bobo Dsso. le Parti n’a rien a voir avec la volontee humaine, plutot cest la volontee humaine qui permets la polique d’un pays a avancee. Mais si la population n’est pas flexible sur leur bases d’analize, il ne peut pas y avoire des changement progressif. Nous sommes tous des Burkinabes, tanque nous apprenons pas a aimer notre pays, a prendre la responssabilitee et accepter nos defauts enfin de les corrigees, nous allons toujours croire que le Burkina appartien a un individu ou group d’individu. Si les bobolais ont des bonnes idees pour developer Bobo, pourquoi n’est pas approche le pouvoir en place avec tes idees et enssemble vous allez batir le pays. Mais si tu voir que les Bobolais se plein chaque fois, cela ve dire qu’ils n’ont aucune idees pour suggerer au pouvoir en place, enfin de construire le ville.

    L some

    • Le 16 septembre 2009 à 05:39, par Socratès En réponse à : MARASME SOCIO-ECONOMIQUE DE BOBO : Le réquisitoire de Me Sankara

      Mon ami Somé n’a rien compris de la politique.Dans la vie nous nous complétons.Si le cordonnier a besoin du boulanger,
      celui-ci a besoin du maçon qui,pour s’habiller fait appel au tisserand etc... et ainsi fonctionne la vie."Aucun homme ne peut se suffire à lui-même sauf Dieu ou brute" disait Alain.
      Quand une volonté politique est réelle, les effets se font
      ressentir dans tout le pays.Dire que le Bobolais n’aime pas prendre sa chose en main est une giffle pour tous les habitants de Sya.Le CDP a toujours occupé les mairies de Bobo et rien de concret que désolation et désenchantement.
      Dis moi Somé, combien de francs ont été votés pour Bobo depuis que le CDP est au pouvoir et les Bobolais ont mal géré."Quand une hyène veut manger son petit,elle dit qu’il sent le bouc".C’est facile de dire que les Bobolais ne veulent rien faire quand on les prive de toute iniciative.
      Si tu y es resté 20 ans seulement, moi je suis natif.C’est une honte de voir une séconde capitale dans un état aussi délabré.En Europe,pour un développement harmonieux de toutes les régions,les pays nantis(ex france-GB-Allemagne) ont toujours volé au sécours des plus défavorisés(Espagne Portugal etc).Mais cela ne veut pas dire que les derniers sont paresseux ou qu’ils ne veulent pas prendre leur destin en main.Seulement l’équibre apporte la confiance et la sécuríté.Il ya des villes qui sont nées après Bobo et qui ont de beaux aspects.J’insiste et réitère mes propos que Bobo risque d’être un musée si rien ne change.Vive Les Sankarites qui ont les mêmes visions que moi.A bat le tribalisme,le régionnalisme insensé.AU poteau les diviseurs du peuple.En avant pour notre libération.

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