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Privatisation des zones cotonnières : DAGRIS trace son sillon

Publié le mercredi 21 juillet 2004 à 12h41min

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La Société des fibres textiles du Burkina (SOFITEX) a procédé vendredi dernier, à son siège sis avenue du gouverneur William- Ponty, à la signature de la convention de cession de ses actifs dans la région cotonnière de l’Est. Par cet acte, la SOFITEX cède un tiers de son capital à la nouvelle société DAGRIS qui a désormais en charge la production et la commercialisation de l’or blanc dans le Gourma.

La libéralisation du secteur coton au Burkina s’est d’abord traduit, on se rappelle, par des appels d’offres financières relatives à l’ouverture des nouvelles zones cotonnières du Centre et de l’Est aux opérateurs privés.

Plusieurs sociétés étrangères avaient à l’occasion manifesté leur intérêt, et à l’issue de l’analyse des offres techniques et financières, le Conseil des ministres en sa séance du mercredi 12 mai 2004 a déclaré adjudicataire provisoire du lot B qui représente la zone cotonnière de l’Est, la société DAGRIS SA.

C’est donc pour finaliser cette transaction entre l’Etat burkinabè, représenté par le ministre du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, monsieur Benoît Ouattara, et le nouvel opérateur privé, représenté par monsieur Vial, qu’a eu lieu cette cérémonie de signature de la convention de cession des actifs de la SOFITEX à la nouvelle société DAGRIS.

C’est un chèque d’un montant global de onze milliards cent cinquante millions (11 150 000 000) F CFA et libellé au nom de la SOFITEX qui a été remis à son directeur général, monsieur Célestin Tiraogo Tiendrébéogo ; puis suivront la remise en contrepartie du quittancier du chèque et la signature d’une pile de documents afférents à cette transaction.

Ainsi donc est née la Société cotonnière du Gourma qui, à l’instar de la SOFITEX, aura pour mission, de travailler à l’intensification et à la commercialisation de la production cotonnière au Burkina et principalement dans la zone Est. Considérée comme une société maîtrisant parfaitement les rouages de la production cotonnière au Burkina, DAGRIS SA qui est l’ancienne CFDT (Compagnie française de développement du textile) a depuis toujours travaillé en étroite collaboration avec la SOFITEX.

Ce qui, à n’en pas douter, constituera un atout très important pour cet opérateur privé qui a déjà une connaissance parfaite du milieu et qui a toujours gardé d’excellents rapports avec la SOFITEX. Ce qui a fait dire au conseiller technique du ministre du Commerce, monsieur Pierre Naré, que DAGRIS reste à tout point de vue une bonne continuité de la SOFITEX dans la production cotonnière à l’est du Burkina avec même des possibilités d’améliorer la production

De nouvelles sources de financements

Avec l’entrée de DAGRIS en activité, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour la filière coton au Burkina, qui a toujours été l’affaire uniquement de l’Etat à travers la SOFITEX.

Cette ouverture du capital de la société aux opérateurs privés marque une étape importante dans la politique de libéralisation du secteur de l’économie entreprise dans notre pays depuis le début des années 90 avec pour objectif de rendre plus compétitives nos entreprises par des productions en quantité et en qualité.

« Les nouvelles sociétés cotonnières arrivent avec leur réseau de commercialisation, mais aussi leur capacité nouvelle de production. Elles vont de ce fait injecter beaucoup d’argent au milieu des cotonculteurs afin d’accroître la production, et de trouver de nouveaux débouchés pour l’écoulement des produits », a déclaré monsieur Pierre Naré.

Cette privatisation partielle, au dire du conseiller technique du ministre, présente plusieurs avantages en ce sens qu’avec les ambitions nouvelles, il n’est pas évident que la SOFITEX soit en mesure de faire face aux exigences du moment. Il fallait donc, a-t-il conclu, apporter d’autres sources de financement à travers les nouvelles sociétés, mais également résoudre le problème de la commercialisation.

Et quelles seront les relations entre les opérateurs privés et la SOFITEX ? A cette question, monsieur Pierre Naré répondra que les sociétés sont indépendantes les unes des autres, mais chapeautées par une association interprofessionnelle qui sera créée et qui va regrouper l’ensemble des sociétés cotonnières et l’ensemble des producteurs.

Et c’est cette association, a t il conclu, qui va gérer la filière et qui va dicter la voie à suivre à toutes les sociétés et à l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB). L’Etat, pour sa part, va créer un service de suivi, qui veillera au respect des dispositions du cahier de charges.

Jonas Appolinaire Kaboré
L’Observateur

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