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Filière karité : Une opportunité d’affaires pour le monde rural

Publié le jeudi 26 mars 2009 à 00h28min

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Une conférence internationale sur le karité se tient à Ouagadougou, du 25 au 27 mars 2009. Il s’agira pour les participants, d’échanger autour des préoccupations de la filière.

Ouagadougou est en ce moment, le point de convergence des acteurs de la filière karité. Selon le Premier ministre, Tertius Zongo qui a présidé la cérémonie d’ouverture de cette cérémonie de grande envergure, les huit plus gros acheteurs de karité au monde sont à Ouagadougou jusqu’au 27 mars 2009. Ensemble, acheteurs internationaux, négociants en beurre de karité, coopératives féminines œuvrant dans la collecte des noix brutes, transformateurs, chercheurs et ONG venant d’au moins 12 pays de l’Afrique de l’Ouest et d’une vingtaine d’autres pays du monde dont les Etats-Unis, le Japon, les Pays-Bas, l’Inde et la Malaisie vont réfléchir aux voies et moyens possibles d’amélioration de la gestion de la production.

Les normes de qualité et de certification, les réglementations gouvernementales, les modèles commerciaux réussis, les questions écologiques et sociales, les habitudes de consommation et la mise en place d’une alliance industrielle seront, entre autres, les points à l’ordre du jour. Jamais Ouagadougou n’aura abrité une conférence d’une aussi grande envergure sur la filière karité. En effet, cette rencontre est le fruit de l’organisation conjointe de la première édition du Salon international du karité de Ouagadougou (SIKO) et de la deuxième Journée du karité, dénommé “karité 2009” initiée par le Centre-Ouest africain pour le commerce de l’USAID.

Pour l’occasion, le vice-président du Ghana, John Dramani Mahama et la ministre malienne de la Promotion de la femme ont fait le déplacement de Ouagadougou pour prendre part à ce rendez-vous du donner et du recevoir. Cette vision de travailler ensemble est bien vue par le chargé d’affaire de l’ambassade des Etats-Unis, Samuel Laeuchli, dans la mesure où il s’agit à la longue, de créer une puissante industrie internationale qui profitera à tous. Pour cela, a-t-il souligné, une publicité et un marketing efficaces ne seront pas de trop car le marché est en pleine croissance. En effet, selon les observateurs, le marché va passer de 100 à 500 millions de dollars américains dans les cinq prochaines années en termes de chiffre d’affaires.

Le karité, un moyen d’émancipation de la femme

Ces cinq dernières années, les exportations de karité ont plus que doublé en Afrique de l’Ouest. Plus de 300 000 tonnes de noix de karité ont été exportées de l’Afrique de l’Ouest en 2008. Aujourd’hui, le rôle stratégique que joue le karité dans la lutte contre la pauvreté n’est plus à démontrer.

Au Burkina Faso, le karité occupe au moins 70% de la superficie du territoire. Chaque année, environ 850 tonnes de noix sont produites et plus de 250 tonnes de beurre de karité sont transformées. C’est un produit qui procure des revenus substanciels aux producteurs ruraux, notamment les femmes. En effet, plus 500 000 femmes issues des milieux ruraux vivent de ce produit. C’est pourquoi, selon la ministre malienne de la promotion de la femme, promouvoir le filière karité, c’est lutter contre la pauvreté féminine et partant, la pauvreté en général, dans la mesure où nul n’ignore aujourd’hui que la pauvreté a un visage féminin.

Faisant un plaidoyer en faveur des femmes d’Afrique de l’Ouest, elle a souhaité une plus grande mobilisation autour de cette filière à travers une organisation des associations féminines, une modernisation des équipements de transformation pour réduire la pénibilité du travail et enfin, un appui à la commercialisation. Pour le chargé d’affaire de l’ambassade des Etats-Unis, l’appui aux coopératives féminines permettra d’augmenter le revenu des populations rurales, d’élever le niveau de vie et de contribuer au développement local et surtout, de voir émerger une grande industrie émancipatrice de la femme.

Fatouma Sophie OUATTARA


Le Premier ministre Tertius Zongo, à propos de la filière karité

Aujourd’hui, en termes de stratégie de développement, l’important est de voir ce dont on dispose comme potentialité. Le karité, est un don naturel. On ne l’a pas parce qu’on veut ou qu’on a de l’argent. C’est donc bon de l’avoir, mais l’important est de connaître les préoccupations des utilisateurs. En effet, il y a un certain nombre d’exigences en termes de qualité. C’est pourquoi le gouvernement a pris des résolutions :

- 1 - poursuivre la recherche, pour avoir des variétés de karité qui vont produire dans des délais plus courts. Cela est ressorti au cours de la dernière Journée nationale du paysan. Le CNRST est en train d’expérimenter de nouvelles variétés.
- 2 - organiser les acteurs de la filière, en l’occurrence les femmes. Il s’agit d’accroître les capacités techniques des femmes qui font la collecte et surtout, d’améliorer leur capacité d’interlocuteurs pour leur permettre de mieux se défendre lors des échanges commerciaux.
- 3 - moderniser les unités de transformation de beurre de karité.
- 4 - favoriser des rencontres et des échanges avec les professionnels du monde entier.

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 26 mars 2009 à 20:17, par YN En réponse à : Filière karité : Une opportunité d’affaires pour le monde rural

    Je me rejouis de voir le Karité être valorisé par l’organisation de cette conférence qui voit la participation de grands opérateurs économiques mondiaux de la filière. Toutefois, je me suis toujours posé la question de savoir la politique du pays en matière de sauvegarde et de renouvellement du généreux arbre du Karité. Lorsqu’on voit le rythme auquel il est coupé pour le bois de chauffe et la fabrication d’outils de musique, de labour, de mortiers, etc., on se demande si à terme, toutes ces catégories de populations citées comme bénéficiaires des bienfaits de cet arbre en auront pour leur compte (y ajouter la pression démographique qui émiettra les retombées).
    Je préconise que l’on plante cet arbre là pour les générations futures. C’est vrai qu’il prend du temps pour parvenir à maturité mais puisse que c’est un investissement pour les générations futures, pourquoi ne pas OSER le faire. Il en ait de même pour de nombreux autres plantes fruitiers pour lesquels aucune action de reproduction de l’homme n’est faite tout simplement parce qu’ils tardent à grandir. Pourtant, ces mêmes arbres sont abbatues en une journée pour juste 2000 Fcfa de mortier ou de djembé (si pas juste l’orthographe, m’excuser).
    Les Forestiers devraient être mobiliser pour la plantation e ces arbres à travers le developpement de la recherche, de pépinières et la sensibilisation accrue des populations.

    Suis sûr, qu’un jour ce sera " A chacun sa terre et ses karités !".
    Pensons au déla de notre durée de vie qui est insignifiante pour effectivement penser à récolter les fruits de la plantation de la plus part des arbres locaux mais qui sont bénéfiques pour la société.

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