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Répartition des graines de coton de la SOFITEX : Les huiliers fument le calumet de la paix sur fond de mévente

Publié le jeudi 12 février 2009 à 01h22min

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Le différend qui a récemment opposé le Groupement des transformateurs de produits oléagineux du Burkina (GTPOB) et la Coopérative des producteurs de produits oléagineux et divers (CPPOD) à propos des 32 000 tonnes de graines de coton mises à leur disposition par la Société burkinabéè des fibres textiles (SOFITEX) n’est plus qu’un souvenir. Un accord a été trouvé entre les deux structures grâce à l’implication du ministère du Commerce de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat (MCPEA).

Aussi bien au GTPOB qu’au CPPOD, on assure que la crise est passée. Mamadi Camara, président de la première structure soutient en effet que “ tout est rentré dans l’ordre en dépit des rififis qu’il y a pu y avoir entre nous ” avant de poursuivre qu’ “ il faut comprendre que nous sommes dans le monde des affaires et il est de bonne guerre que chacun prèche pour sa chapelle ”.

Le président du CPPOD, Sidiki Tamboura embouche la même trompette pour dire que la crise est terminée : “ nous avons pu nous entendre car le ministère du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, qui est notre autorité de tutelle, est parvenu à une solution, à savoir répartir les 32 000 tonnes de graines de coton qui nous avaient été octroyées par la SOFITEX ”. Il relativise même la crise en soutenant qu’ “ il n’y avait pas de conflit en tant que tel. Il y avait plutôt des incompréhensions parce que le GTPOB étant une structure qui existe depuis la campagne passée, il y avait des difficultés à se comprendre pour l’existence même de la Coopérative ”. Il est d’autant plus heureux que, dit-il, “ nous avons même assisté à l’entrée des premiers chargements [de graines de coton] dans nos entreprises ”.

La répartition des 85 000 tonnes de graines de coton dans lesquelles le GTPOB avait déjà obtenu 53 000 tonnes, permet désormais au GTPOB de disposer 76 000 tonnes et au CPPOD d’obtenir 7 000 tonnes. Quant aux particuliers, c’est-à-dire ceux qui ne sont ni du GTPOB, ni du CPPOB, ils se répartissent 1000 tonnes. Les 1000 autres tonnes restantes étant laissées au libre arbitrage de la SOFITEX. Cette répartition a même requis l’assentiment des deux protagonistes de la crise qui avait fait échouer la rencontre du 8 janvier 2009 à la direction régionale du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat des Hauts-Bassins. Le CPPOD, avec ses 7 000 tonnes de graines de coton, se dit satisfait de même que le GTPOB dont le président affirme : “ il nous fallait absolument 75 000 tonnes pour faire face à nos charges. Nous en avons 76 000. Nous sommes donc satisfaits ”.

Si la crise de la répartition des graines relève désormais du passé, une autre, plus pernicieuse se fait déjà sentir. Il s’agit de la mévente de l’huile dont dispose la plupart des unités qui ont commencé à en produire. Le président du GTPOB, Mamadi Camara, soutient en effet : “ du côté des produits finis, ça ne baigne pas parce que nous avons d’énormes difficultés actuellement à écouler les huiles ”.

Les huiles importées, malaisiennes notamment, seraient la cause de leur malheur actuel, selon M. Camara. “ Ces huiles importées ont vraiment saturé le marché et depuis plus de trois semaines, les invendus sont importants ”, dit-il, dépité. En plus du marché burkinabè, ces huiles auraient également envahi le marché malien voisin, un des principaux débouchés des huileries de Bobo-Dioulasso. “ C’est pour cela qu’il ne faut pas passer le temps à se quereller, mais à surveiller les frontières ”, affirme-t-il en définitive, en faisant allusion à la crise de la répartition des graines de coton.

Urbain KABORE

Sidwaya

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