Si nous sommes là ce matin, c’est parce que dans son ventre, se cache un trésor ». C’est en ces termes, qui donnent une certaine vie à l’élévation qui fait la particularité de ce village de Houndé, que le maire de cette commune et historien de formation, Yazon Boué, a, le 15 décembre 2008, campé l’importance de la cérémonie de lancement des travaux de construction de la mine de manganèse de Kiéré.

Quand on parle de manganèse, l’auditeur qui n’est pas dans le secret des mines et géologies du Burkina Faso pense aussitôt Tambao. Il devra désormais revoir sa copie, parce que bientôt, une usine qui fera l’extraction de ce minerai verra le jour à Kiéré, village situé à 25 kilomètres au nord de la commune de Houndé. En tout cas, c’est la conviction que l’on peut se faire après avoir assisté à la cérémonie de lancement dudit projet, lundi dernier.

A ce rendez-vous de début de semaine, étaient présents deux ministres (Kader Cissé des Mines et Pasacline Tamini de l’Action sociale), des autorités de la région et les habitants de ce village qui sera bientôt un pôle économique de la région des Hauts-Bassins.

Le jeu en valait la chandelle, surtout après avoir écouté les orateurs égrener les divers avantages que l’exploitation du manganèse va offrir aux habitants de la zone : normalisation de l’école primaire du village, équipement d’un centre médical avec médicaments et ambulance, réhabilitation du réseau routier grâce à un entretien périodique et construction d’une piste d’atterrissage.

Sans oublier les 60 emplois permanents et les 50 indirects qui éviteront aux jeunes de la contrée l’exode rural (dixit le ministre Kader Cissé). L’Etat ne sera pas non plus ignoré avec les 370 millions annuels de taxes et redevances minières.

La commune de Houndé verra également un changement qualitatif dans son assiette fiscale. Une faveur à laquelle seront joints la réhabilitation de l’aérodrome de la commune et l’octroi annuel de deux bourses aux écoliers méritants de la province (Tuy).

Inutile donc de dire que la joie était visible sur le regard des différents intervenants du jour. Du représentant des chefs coutumiers du village au ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie en passant par le maire de la commune. Enfin, du concret et un heureux aboutissement pour une mine qui a connu bien des hauts et des bas.

Découverte, tenez-vous bien, depuis les années 30, c’est au cours des années 80 qu’une première société avait été créée pour son exploitation au profit des consommateurs locaux, notamment les fabricants de piles. Malheureusement, celle-ci a été mise en liquidation en 1994. Aujourd’hui, le projet renaît par le truchement de Burkina Manganèse SARL, une filiale d’un consortium australo-américain.

Au grand bonheur des habitants de la zone. Mais là où il y a des avantages, sont également tapis des inconvénients. Si fait que les autorités présentes ont lancé un appel à destination des exploitants, pour un respect des us et coutumes des populations riveraines, pour le respect des engagements pris, notamment dans l’atténuation des impacts négatifs environnementaux.

Souhaitons donc que l’exploitation de la mine de Kiéré soit une réalité, en attendant celle de sa grande sœur de Tambao (par le volume de minerai) dont l’exploitation à grande échelle tarde parce que confrontée aux difficultés de transport en raison de l’absence du chemin de fer Kaya-Tambao.

Issa K Barry

L’Observateur Paalga