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Visite des échangeurs de Ouagadougou : Satisfecit sur fond de problèmes

Publié le lundi 22 septembre 2008 à 23h50min

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Les trois ministres suivant les explications... sur la réalité du chantier de l’échangeur de l’Ouest.

Le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Seydou Kaboré, accompagné de ses homologues en charge des Transports, Gilbert Ouédraogo et de l’Habitat et de l’Urbanisme, Vincent Dabilgou a visité, hier lundi 22 septembre 2008, les chantiers des trois échangeurs (de l’Est, de l’Ouest et de Ouaga 2000) en construction.

Tournée marathon, hier lundi, dans la matinée sur les chantiers des échangeurs en construction ! Le nouveau ministre de Infrastructures et du Désenclavement, est allé prendre le pouls des travaux de ces ouvrages ô combien stratégiques et importants pour le gouvernement. La visite a débuté par l’échangeur de l’Ouest sis aux croisements de la nationale N°1 avec la rue Joseph Ouédraogo et le boulevard des Tansoba à Gounghin. Démarrés en février dernier, les travaux sont exécutés à hauteur de 18%.

L’exécution financière s’élève à 16,79%, soit environ près de 4 milliards sur 11. Tour à tour, le bureau d’étude AGEIM, chargé du contrôle, l’entreprise Fadoul Technibois en charge des travaux, les concessionnaires (ONEA, SONABEL, ONATEL) ont exposé les avancées et obstacles enregistrés sur le chantier. L’une des difficultés majeures est que les commandes formelles nécessitant des investissements lourds n’ont pas été passées. Ce qui limite l’intervention des concessionnaires.

C’est le cas de la SONABEL qui, maintes fois, interpellée par les municipalités sur l’éclairage, se défend en argumentant être incapable d’intervenir tant que les commandes ne sont pas effectuées. "J’ai confiance en la SONABEL. Si elle dit que des choses n’ont pas été commandées, faites les commandes, la prochaine fois que je reviendrai ici, je ne veux plus entendre parler de ce problème", a fait savoir le ministre à l’entreprise et au bureau du contrôle. En outre, le dégagement des voies, les déplacements ou la réservation des réseaux, les déviations constituent entre autres les préoccupations dont la délégation ministérielle a débattu avec les acteurs concernés.
Pour Seydou Kaboré, ce sont là des détails apparemment minimes qui peuvent avoir des répercussions sur l’avancée du chantier.

Car l’entreprise Fadoul Technibois a eu du mal à démarrer les travaux au regard des multiples problèmes avec les riverains. Pour AGEIM, il va falloir une rallonge de 3 à 4 mois pour permettre à l’entreprise de pouvoir terminer les travaux."J’insiste sur la qualité. Celui qui dira que c’est bon alors que c’est mal fait, le paiera cash tant que je suis là", a d’ailleurs prévenu le nouveau ministre, ajoutant qu’il y a beaucoup de bruit sur ce chantier. "Ça persiste, à vous de mettre les gens en confiance par les résultats". A l’issue de ses mises au point, la délégation a mis le cap sur l’échangeur de Ouaga 2000. Fonctionnel depuis quelques mois, l’ouvrage comprend deux grandes voies et quatre bretelles.

Il reste cependant, la réalisation des travaux de vidéo surveillance, de glissière, de panneaux de signalisation et de gabarit. C’est un chantier où apparemment il n’y a pas trop de problèmes. Le ministre Kaboré a même demandé aux entreprises de ralentir l’exécution des travaux d’aménagement paysager, afin de les soumettre à l’approbation des services techniques. Les trois ministres ont unanimement dit être porteurs d’un message de félicitations à ces entreprises nationales (COGEB, OK ) qui ont fait un échangeur pratique. L’échangeur de Ouaga 2000 a coûté près de 8,432 milliards de F CFA. D’ailleurs, elles ont pris l’engagement que le reste de travaux (signalisation et portiques à signaux) sera prêt d’ici à la fin octobre. C’est sur cette note d’espoir que les ministres, leurs collaborateurs, les journalistes, ont pris congé pour s’ébranler vers l’échangeur de l’Est au secteur n°28. Là c’est une autre réalité. L’échangeur est en train de prendre forme petit à petit.

Une visite réconfortante

Démarrés en juin dernier, les travaux exécutés par l’entreprise SOGEA-SATOM ont été jugés satisfaisants. Satisfaisants parce que cette entreprise qui aurait menacé à deux reprises de quitter le chantier à cause de problèmes de financement a pu réaliser 22% des travaux, avec zéro franc encaissé. Les piles de pont sont réalisées à 75%, la conduite est en cours de réalisation alors que le déblai de la trémie sud en terre armée est quasi achevée. Malgré ces avancées, l’entreprise, selon toute vraisemblance, accuse des impayés estimés à 5 milliards.
C’est pourquoi le chef d’agence de SOGEA-SATOM au Burkina, Kodjo Damba pense que cette visite du ministre est réconfortante en ce sens qu’elle permet aux principaux responsables de se rendre compte des réalités du chantier. Interrogés sur la question des impayés, le ministre Seydou Kaboré répond que c’est du passé.

"Le gouvernement a pris des dispositions". Après tout, il s’est dit satisfait des travaux sur les trois chantiers. Seydou Kaboré pense qu’il y a eu une note d’espoir, estimant que les entreprises sont bien organisées, que le contrôle est effectif et qu’il y a une bonne collaboration avec les concessionnaires. Le ministre a également instruit les différentes entreprises à reprendre les voies de déviation dégradées par les pluies, tout en insistant sur la rigueur et le respect des délais d’exécution. "Je vais effectuer des sorties inopinées sur les chantiers pour m’assurer que tout bouge, qu’on n’a pas rangé les machines. Les indélicats seront rappelés à l’ordre", a-t-il laissé entendre.

S. Nadoun COULIBALY

Sidwaya

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