Arbitrage : Le Santos FC jugé et condamné par l’UNAF
Les arbitres du Burkina Faso réclament justice. Ils veulent utiliser toutes leurs armes pour le dire. Depuis un an, un des leurs, Lassina Paré a été agressé au cours d’un certain CFO/Santos. Depuis, rien, malgré les rapports qui désignent tous les coupables. Autant on sanctionne un mauvais arbitre, autant les mauvais supporters ou dirigeants doivent eux aussi payer pour leur faute. Pour commencer, les arbitres refusent d’officier toute rencontre désormais où le Santos est parti prenante.
Samedi 28 juillet 2007. Le titre de champion du Burkina est à portée de main du CFO mais l’EFO n’a pas non plus dit son dernier mot. Il suffit d’un tout petit faux pas des Communaux et le titre qui la fuit depuis des années lui tombe entre les doigts. Le climat est encore plus tendu car, ce dernier match du CFO, se produit sur le terrain même de l’EFO. L’ambiance est électrique. Chacun soupçonne même son ombre. L’orage finit par éclater et c’est l’arbitre qui va trinquer. Depuis, plus rien. Malgré les cris des arbitres à l’injustice, rien n’est fait surtout que la période était trouble pour la Fédération. Aujourd’hui, las d’attendre une réparation qui ne vient pas, nos arbitres haussent le ton. Pour se faire entendre plus, ils ont donc décidé de ne plus diriger les matchs du Santos FC. Pourtant, la Coupe du Faso est là et puis, l’équipe se bat pour remonter dans l’élite. Ça promet donc une belle pagaille. La montée en D1 s’engage donc mal et voilà notre Fédé avec une grosse épine au pied. Ça demande quand même du doigté car l’arbitre reste la pièce centrale d’un match de football. Si la partie est réussie, c’est qu’il a réussi sa partie.
Le contraire peut se réaliser et l’arbitre est pointé du doigt. En effet, Lassina Paré qui officiait ce dernier match décisif avait été blessé et selon le secrétaire général de l’UNAF, Idriss Modeste Sessouma, les auteurs sont connus : "A travers les images, les rapports et les études des dossiers, ce sont les dirigeants du Santos FC qui ont été à la base de l’agression", affirme-t-il. "Nous avons adressé un rapport circonstancié à la Ligue nationale ensuite, il y a eu une étude de dossier par la Commission centrale des arbitres et au conseil extraordinaire national de l’UNAF, nous avons fait une motion pour demander à ce que la situation soit réexaminée, mais rien de tout ça n’a marché. Nous sommes donc arrivés à la décision fatidique qui est de ne pas officier les matchs du Santos FC", a poursuivi M. Sessouma.
Quelle sanction réclame l’UNAF contre le Santos ?
A cette interrogation, le SG Sessouma fait savoir que "nous réclamons que les coupables, les agresseurs de Paré Lassina soient sanctionnés conformément aux textes de la Fédération, lesquels textes disent clairement que quand un responsable d’un club ou un joueur se rend coupable d’agression d’un arbitre, il doit être, selon la gravité de l’agression, suspendu, il doit en outre payer une amende et l’agressé doit être pris en charge par le club".
La Ligue nationale qui a été mise au courant de la situation estime avoir fait son travail et attendrait la réaction de sa hiérarchie qui est la Fédération.
La position de la Ligue nationale
Le secrétaire général de la ligue, Laurent Béré qui a donné sa version des faits indique que par rapport à ce dernier match de la 26e journée l’année passée (où la rencontre s’est arrêtée à la 86e mn), la ligue a fait son devoir. Nous avons analysé les rapports des officiels et nous avons sanctionné en son temps, le club fautif qui est le Santos. Ce club a reçu une sanction pécuniaire et devrait payer la somme de 100 000 F CFA à la Fédération burkinabè de football et le dossier devrait suivre son cours. J’avais déclaré en ce moment, que la Fédération pouvait porter plainte contre X et que le dossier n’était pas clos. L’homologation du match était une obligation technique de la Ligue nationale et la suite devait se résoudre au niveau fédéral.
Le Santos est-il coupable ?
Selon M. Béré, "nous avons écrit au président du Santos pour qu’il nous fournisse une lettre d’explication. Il nous a fait savoir qu’il était entré sur le terrain pour protéger l’arbitre et que celui qui a porté la main sur l’arbitre est passé entre ses bras". "A partir des images de la télé, poursuit M. Béré, on n’avait pas pu mettre la main sur celui qui a touché à l’arbitre parce qu’il a pris le mur du stade et la sécurité n’avait pas pu l’arrêter".
Lors de la première journée du championnat national de D2, le 25 mai dernier, le match n°1 qui opposait le Santos FC au Canon du Sud n’a pas pu se jouer à cause de l’absence des arbitres. Le Santos FC ne jouera-t-il pas cette année ?
Wait and see.
Adama SALEMBERE
salamberea@yahoo.fr
Sidwaya