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Investir au Burkina : L’annonce de "la bonne nouvelle" en pays bissa

Publié le mardi 25 mai 2004 à 07h10min

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Le 20 mai 2004, une mission conjointe de la Banque agricole et commerciale du Burkina (BACB), du Centre de gestion des cités (CEGECI), de la compagnie d’assurance Foncias et de la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR) était dans les villes de Garango et de Béguédo. Objectif, rendre compte aux populations d’une mission de la BACB et du CEGECI en Italie visant à rencontrer les Burkinabè qui y vivent.

Dans l’objectif d’informer les populations de certaines initiatives et de solliciter leur adhésion, les directeurs de la BACB, du CEGECI, de la Foncias et de la SONATUR ont effectué une mission sur Garango et Béguédo (villes situées au Centre-Sud du Burkina), jeudi 20 mai dernier. Accueillie d’abord à Garango par les autorités de la commune, la mission conduite par le directeur général de la BACB, Léonce Koné a rencontré la population dans le Centre populaire de loisirs.

"Nous sommes venus vous rendre compte d’une mission conjointe de la BACB et du CEGECI que nous avons effectuée du 5 au 16 avril 2004 en Italie auprès des Burkinabè installés dans le Nord du pays", a expliqué le directeur général, Léonce Koné. Dans les quatre villes italiennes visitées que sont Milan, Lecco, Bergamo et Brescia, il a été question de présenter des produits et services aux ressortissants burkinabè.

Produits et services proposés

Parmi les différents services et produits présentés à la communauté burkinabè, on note l’ouverture de comptes bancaires de divers types à la BACB, avec les produits d’épargne (compte d’épargne, compte chèque, compte bloqué) et de crédits accessibles à la clientèle de la banque. A cela, s’ajoute l’exécution des ordres de transfert d’argent à 5 250 FCFA quel que soit le montant de la somme grâce au partenariat signé entre la BACB et Unicredito.

Italiano, une banque italienne, l’acquisition de logements proposés par le CEGECI et la SONATUR grâce à des prêts immobiliers consentis par la BACB.

D’autres produits de banque-assurance élaborés par Foncias-Vie ont également été proposés. Toutes ces propositions ont reçu un accueil enthousiaste de la part des ressortissants burkinabè, à en croire le directeur général de la BACB. Les signes tangibles de l’accueil favorable des différentes propositions sont entre autres, l’ouverture à ce jour à la BACB de six cents (600) comptes, l’accroissement des transferts reçus d’Italie par la banque, en nombre et en valeur. De même, de nombreuses demandes de réalisations immobilières en provenance d’Italie ont été soumises au CEGECI. Car il suffit désormais que le demandeur contribue à hauteur de 30% du montant de sa maison pour que les clés lui soient remises dans les trois prochains mois.

Après le compte rendu de cette visite en Italie, Léonce Koné a expliqué aux populations en majorité bissa, le souhait de la BACB d’implanter une agence dans cette région. Il a par ailleurs indiqué qu’une étude est actuellement en cours afin de déterminer la localité idéale pour l’implantation de cette agence. L’objectif, selon lui, étant d’assurer un service de proximité. Pour mieux passer le message, les différentes interventions ont été traduites en français, bissa. La population de Garango qui compte de nombreux ressortissants en Italie, au Cameroun, au Gabon, etc. a, par la voix du maire, André Marie Zouré, félicité et salué l’initiative, qui vise à réaliser des opérations profitables au Burkina tout entier. D’autres intervenants tout en se réjouissant de l’initiative ont adressé un certain nombre de questions à la mission conjointe.

Quel est le sort réservé aux jeunes restés à Garango ?

Que fait la banque pour les communautés bissa vivant au Gabon, au Cameroun ? Où sera implantée l’agence de la BACB ? Comment faire pour construire ?

A toutes ces préoccupations, le directeur général de la BACB, Léonce Koné et la directrice du CEGECI, Mariam Ouédraogo ont apporté des réponses. Ils ont invité les jeunes restés à Garango à prendre attache avec l’agence de la BACB basée à Tenkodogo ou avec les services du CEGECI pour toutes informations utiles. Le cri du cœur est venu d’un vieux qui invite la BACB à poursuivre son action en Italie comme ailleurs, pour inciter les fils du Burkina à investir au pays afin d’éviter la situation vécue en Côte d’Ivoire par les Burkinabè.

Avant de mettre le cap sur la ville de Béguédo située à environ une vingtaine de kilomètres à l’Ouest de Garango, la mission conjointe a visité la zone d’aménagement urbain à la périphérie Nord de Garango. Ce sont 1500 parcelles de 400, 600 et 800 m2 qui sont en train d’être dégagées. La superficie totale de la zone à aménager est estimée à 150 hectares et la SONATUR en est le maître d’ouvrage.

La rencontre de Béguédo

Dans cette ville bissa où les toits de chaume disparaissent au jour le jour au profit des constructions modernes, le langage des responsables de la BACB, du CEGECI, de Foncias et de la SONATUR a été le même que celui tenu à Garango. En présence de sa Majesté le Naaba Bilgo de Béguédo, du préfet du département, Hamadé Boïna, la délégation a rendu compte de sa mission en Italie. Lorsque la parole a été donnée à l’assistance qui a suivi avec intérêt les explications données par le patron de la BACB, certains intervenants ont demandé des éclaircissements sur les modalités d’ouverture de comptes à la BACB, les démarches à suivre pour obtenir les services du CEGECI. D’autres par contre, sont intervenus pour insister sur la nécessité d’implanter une agence à Béguédo et nulle part ailleurs. Pour donner plus d’intérêt à cette requête, c’est le chef de Béguédo lui-même qui a souhaité l’installation d’une agence de la BACB à Béguédo. Il s’est réjoui de l’approche de la mission conjointe qui vise à inciter les fils de la région à investir dans leur patrie.

En attendant que l’étude en cours, vienne indiquer le lieu d’implantation de l’agence, Léonce Koné a déclaré prendre acte et a réaffirmé son vœu de créer un service proche des populations de la région.

A Garango comme à Béguédo, la mission semble avoir rencontré une oreille attentive. "Nous nous réjouissons de l’action entreprise pour accompagner nos enfants. J’ai un fils au Gabon. Il y réside depuis plus d’une dizaine d’années. Il m’envoie de l’argent deux fois par an et j’ai pu construire près de dix maisons. Je souhaite que la BACB aille aussi à la rencontre de nos fils qui sont dans les autres pays pour mieux les aider", a déclaré Moussa Zèba, un habitant de Garango.

El Hadj Hamidou Bara dit Maneeré est lui à Béguédo. Quatre de ses fils sont actuellement en Italie et ont tous construit à Béguédo. "Comme la délégation est venue nous expliquer l’objet de sa visite et son ambition de soutenir les efforts de nos enfants dans la construction du pays, nous ne pouvons que l’encourager. Sa volonté d’aider aussi ceux qui sont restés au pays nous réjouit beaucoup".

Enok KINDO

Sidwaya

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