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Yamaha V80 : La SIFA arrête la production

Publié le vendredi 31 août 2007 à 07h34min

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La Yamaha V80 rouge n’est plus assemblée à Bobo-Dioulasso. L’information que nous avions relayée dans notre édition du jeudi dernier a été confirmée par le Président directeur général de CFAO Burkina, Edouard Rochet. C’est une page de l’industrie burkinabè du cycle qui est tournée avec l’arrêt de la production de cette mythique motocyclette surnommée "la voiture burkinabè".

Selon le Président directeur général de CFAO Burkina, "le problème est que le volume de ventes de motos Yamaha V80 produites par la SIFA ne permettait plus de faire face aux charges. Ce qui a conduit la SIFA à arrêter la production de motos à partir de Bobo-Dioulasso". Et ajoute Félix Thieba, responsable Teemat/2 roues de CFAO-Burkina, "le marché est à un tel niveau que produire la Yamaha V80 n’est plus rentable. La Yamaha V80 se vend difficilement à cause de son prix... "Aussi, la CFAO a-t-elle choisi d’en importer directement de la "Maison-mère" au Japon. Documents à l’appui, CFAO Burkina affirme que les Yamaha V80 vendus actuellement ne proviennent pas de Chine mais du pays du Soleil levant.

"Il y a deux ans, nous avons lancé une Yamaha V80 d’origine chinoise de couleur verte qui n’a pas vraiment conquis les Burkinabè qui sont des connaisseurs en matière de motos. Ce qui nous a contraint à arrêter l’importation de ce modèle. Du reste, Yamaha ne produit plus de V80 en Chine", insiste M. Rochet. Mais pourquoi n’avoir pas communiqué sur l’arrêt de la production à Bobo-Dioulasso ? "Nous n’en avons pas vu la nécessité puisque le modèle est toujours commercialisé dans nos boutiques", répond M. Rochet. "Dans l’imaginaire collectif, on associe la V80 à la SIFA, donner l’information que SIFA ne la produit plus n’était pas stratégique pour nous. Peut-être la SIFA aurait-elle dû communiquer sur l’arrêt de la production..." renchérit L. Thieba.

Un silence qu’on a du mal à comprendre d’autant que la Yamaha V80 coûte légèrement plus cher que du temps où elle était produite par la SIFA. "La fabrication de la moto bénéficiait d’un avantage douanier de 5% au lieu de 20% de droits de douane. En outre, on importait la moto en CKD et en grandes quantités. Maintenant, nous importons des unités complètes et en petites quantités pour satisfaire une clientèle spécifique (projets, ONG, particuliers). Le fret est donc plus cher et comme la procédure n’a pas changé, le prix ne peut pas baisser", assure M. Rochet.

Ce sont ainsi environ 1000 unités de motos Yamaha V80 rouge que CFAO vendait chaque année au Burkina. Ceci explique-t-il cela ? Le groupe a choisi de s’orienter vers des modèles qui lui permettent de faire plus de volume. Il s’agit de la Crypton fabriquée par Yamaha mais différente de la V80. La crypton est en effet une 4 temps alors que la V80 est une 2 temps. Il s’agit aussi de la Spark d’origine thaïlandaise et bientôt de modèles indonésiens qui seront vraissemblement assemblés par la SIFA qui subirait en ce moment un lifting de sa chaîne de montage.
Outre le Burkina, le Mali serait également concerné par l’arrêt de la production de la V80. Occasion pour la CFAO de démentir une certaine rumeur qui voulait que la V80 coûtait moins cher du côté de Bamako. "C’est vraiment une vieille rumeur mais la réalité est toute autre. Je défie quiconque de me prouver le contraire. Il n’y a pas de raisons que la V80 coûte moins cher au Mali où elle est également importée de l’extérieur", insiste M. Thieba.

Reste que le connaissement maritime et l’attestation de vérification de COTECNA, à nous soumis n’ont pas la même origine. En effet, le connaissement indique que les motos proviennent du Japon mais l’attestation COTECNA est établie sur la base d’un document délivré par la SFCI basée en France. Renseignements pris, cette dernière serait la centrale d’achat du groupe CFAO qui appartient au géant français FPR (anciennement Pinault-Printemps-Redoute), un groupe d’entreprises industrielles et commerciales crée par François Pinault, l’un des leaders européens de la distribution spécialisée et le troisième acteur mondial du luxe. Cela joue-t-il sur le prix de la Yamaha V80 vendue au Burkina ? Difficile d’y répondre car à CFAO Burkina, on est convaincu que le prix de la "voiture burkinabè" ne semble pas tendre vers une certaine baisse dans les mois à venir.

Victorien SAWADOGO
Abou Bakr-Rabanki ZIDA

Sidwaya

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