Le DG d’AREVA indésirable au Niger : Tandja en fait trop
Dominique Pin, directeur général du groupe nucléaire Areva au Niger, a été expulsé de ce pays, par arrêté ministériel le mercredi 25 juillet 2007. Il est accusé de "nuire aux intérêts du Niger", parce qu’il entretiendrait des liens avec le groupe de rebelles touaregs du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ).
Les autorités nigériennes reprochent surtout au groupe français de financer les Forces nationales d’intervention et de sécurité pour la protection du site de prospection d’uranium d’Imouaren.
Cette expulsion survient après la décision, par les autorités nigériennes, d’interdire l’émission, dans la bande FM, de Radio France international. Et ce n’est pas tout. Un autre responsable du groupe nucléaire au Niger, Gérard Denamur, expert sur le site d’Imouaren, avait déjà été déclaré indésirable en juin, en raison de prétendus liens avec les rebelles touaregs. L’on peut également mettre dans la corbeille des persona non grata un ex-général français.
Loin de nous de donner à ces expulsés le bon Dieu sans confession. En effet, il est reconnu sous tous les cieux que les multinationales sont prêtes à pactiser avec le diable, pourvu que leurs affaires fructifient. Mais reconnaissons qu’à force d’expulser, de censurer et d’emprisonner, il y a de sérieuses craintes que le pays d’Hamani Diori ne revienne au mauvais vieux temps de l’Etat d’exception.
Au lieu de chercher des boucs émissaires, le Niger devrait plutôt courageusement faire face au mécontentement des représentants d’une partie de sa population qui ont pris le maquis.
Et la frilosité avec laquelle Tandja et Cie abordent les événements donne l’impression d’un pouvoir aux abois, qui ne peut plus que montrer du muscle. Ressaisissez-vous donc Monsieur le Président. Pendant qu’il est temps.
L’Observateur