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Sécurité alimentaire : Les chercheurs africains pour une alliance contre le Striga

Publié le jeudi 21 juin 2007 à 07h21min

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Des chercheurs et spécialistes en technologies agricoles sont en conclave du 20 au 21 juin à Ouagadougou. L’objectif est de partager les expériences pour lutter contre le Striga.

“Waongo” en mooré, “Sigè” en dioula ou encore le striga en français est une plante parasite qui s’attaque aux cultures céréalières et légumineuses. Elle est bien connue des braves producteurs du Burkina Faso, puisque répandue dans les zones semi-arides d’Afrique.

Selon différents rapports, la perte causée par le Striga sur la
production agricole en Afrique s’élève à plus de 1000 milliards de F CFA par an. Toute chose qui compromet fortement les efforts pour l’atteinte de la sécurité alimentaire. C’est en vue de créer un partenariat pour mieux lutter contre cette plante parasite qu’est le Striga qu’a été organisée à Ouagadougou les 20 et 21 juin 2007, une rencontre scientifique internationale.

Plus de 50 participants provenant des pays semi-arides d’Afrique, précisément d’instituts nationaux de recherche agricole, de facultés d’agronomie, de centres internationaux de recherches agricoles. Depuis des décennies déjà, des recherches sont menées partout en Afrique afin de mettre au point des technologies pour lutter contre le Striga.

Ainsi, le mode d’action du parasite qui consiste à s’attacher aux racines de son hôte et de tirer les substances nutritives vitales pour cette dernière, conduisant à une chlorose voire la mort, a été mise en évidence par les chercheurs. Le Striga produit des milliers de graines, très petites, qu’il libère dans le sol pour assurer sa survie. Ce qui complique davantage la lutte dans la mesure où la viabilité de la graine peut atteindre 18 ans dans le sol.

De nos jours, les technologies utilisées contre le parasite consiste en l’utilisation de plantes résistantes ou tolérantes au Striga, l’utilisation de plantes-pièges facilitant la germination de la graine de Striga et l’empêchant de s’attacher à la racine de l’hôte. Il y a également l’utilisation de certaines pratiques culturales telles que les rotations culturales légumineuses/céréales, la fertilisation minérale ou organique, la culture intercalaire.

Le désherbage manuel constitue le moyen le plus répandu chez les producteurs pauvres africains pour lutter contre le Striga. Toutefois, malgré les avancées notables réalisées dans la recherche contre ce fléau, le problème du Striga reste entier dans plusieurs pays africains. Pire, la plupart des technologies sont toujours dans les tiroirs des chercheurs au grand mépris des producteurs et des partenaires au développement.

C’est pourquoi, au sortir de cette rencontre de Ouagadougou, les différents acteurs devront, selon le docteur Abéhé Haïlé-Gabriel, directeur de l’Union africaine Safgrad, initiateur de ladite rencontre, créer un partenariat pour mieux doper la vulgarisation des technologies au profit des producteurs africains. Elle devra également permettre d’inciter de nouvelles recherches innovantes.

Fatouma Sophie OUATTARA

Sidwaya

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