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Sitarail : L’Etat va-t-il lâcher ses nationaux ?

Publié le mardi 2 janvier 2007 à 07h22min

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En septembre 2002, à la suite de la rébellion en Côte d’Ivoire, la circulation ferroviaire est arrêtée entre ce pays et le Burkina Faso. La gestion du personnel qui s’en est suivie a été calamiteuse : les cheminots de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso jusque là gérés par une Convention Collective d’entreprise vont désormais être soumis à deux régimes différents à caractère discriminatoire.

D’une part il est imposé aux cheminots ivoiriens un régime de chômage technique tandis que les Burkinabè vont voir leurs contrats de travail purement et simplement suspendus. Ce système inique de gestion du personnel va être dénoncé par les travailleurs burkinabè., ce qui emmène Sitarail à changer son fusil d’épaule. Il accepte d’appliquer aux cheminots burkinabè la même mesure de chômage technique à travers un protocole d’accord qu’il rédige à son seul avantage.

Dans ce texte, le rappel du travailleur n’est plus conditionné par la disparition du cas de force majeure qu’est la crise ivoirienne mais par la prospérité de l’entreprise ; la signature du protocole d’accord a valeur d’une transaction ferme au sens de l’article 2044 du code civil, ce qui prive le travailleur de recours judiciaire ; le protocole écarte les organisations corporatistes et engage individuellement chaque travailleur et enfin, le travailleur est mis au chômage technique pour une durée indéterminée et sans salaire.

C’est ce texte qui est aujourd’hui au cœur du problème avec les travailleurs affiliés au sein du Syndicat libre des cheminots du Burkina en abrégé (SLCB). Certes, certains travailleurs à bout ont signé le protocole d’accord, mais ils n’en demeurent pas moins opposés à ses dispositions iniques. Sitarail use de nombreux artifices pour parvenir à ses fins.

Il a entre autres démarché un cabinet d’expertise pour assurer un arbitrage entre les différentes parties. Et comme il fallait s’y attendre, les conclusions de l’expert sont favorables à Sitarail. Il faut dire que l’Etat burkinabè est resté curieusement passif dans ce dossier laissant Sitarail seul à la manoeuvre.

En attendant, l’affaire qui est pendante devant nos tribunaux sera jugée en barre d’appel le 9 janvier prochain. Sitarail qui ne veut pas du tout de solution judiciaire, sachant bien ce qu’il peut lui en coûter, ne cesse de jouer du dilatoire. Le dossier a en effet connu plus de 15 renvois au niveau de la justice. L’Evénement qui suit pour vous ce dossier y reviendra plus en détail prochainement.

GBN

L’Evénement

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