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Mme Zalissa Koumaré, présidente de l’ACAFIT : « Quand la BCEAO soutient une association, c’est qu’elle est crédible »

Publié le samedi 23 décembre 2006 à 08h47min

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Zalissa Koumaré« Rencontre » est allée cette fois-ci à la découverte de l’Association des cadres financiers et trésoriers du Burkina (ACAFIT) à travers cette nouvelle présidente, élue à l’assemblée générale des 14 et 15 décembre dernier.

Mme Zalissa Koumaré, chef du département administratif et financier (DAF) de Telmob, militante d’autres associations a évoqué avec nous les objectifs de l’ACAFIT, et le plus qu’elle entend apporter pour son rayonnement.

Sidwaya Plus (S.P.) : Qu’est-ce qui a présidé à la création de l’ACAFIT en 2004 ?

Mme Zalissa Koumaré (Z.K.) : Je voudrais d’abord remercier les Editions Sidwaya pour l’opportunité qu’elles m’offrent de m’exprimer en tant que présidente de l’Association des cadres financiers et trésoriers du Burkina. C’est une association très jeune. Elle a été créée en juillet 2004 sous le parrainage du Directeur National de la BCEAO avec le soutien de la commission de l’UEMOA. Cette association a été reconnue par le ministère de l’Administration territoriale du Burkina, en janvier 2005. Sa création a été guidée par le souci des financiers d’avoir un cadre d’échanges et de partage d’ expériences.

S.P. : Quels sont les objectifs de l’association ?

Z.K. : L’Association poursuit essentiellement quatre objectifs. Le premier vise à établir un cadre d’échange entre les professionnels de la finance et de la trésorerie des entreprises privées, des banques, de l’administration publique ou privée. Le deuxième consiste à ‘entreprendre des études dans le domaine de la gestion financières et de la trésorerie.

Le 3e,est de créer et d’entretenir des relations avec des personnes et des associations établies dans l’espace UEMOA et dans le reste du monde qui poursuivent des objectifs similaires.
Enfin, le 4è est de valoriser la fonction du financier par la définition de rôles des responsabilités et place du financier dans l’économie

S.P. : Quel est donc le rôle du financier dans l’économie du Burkina ?

Z.K. : Le financier occupe une place prépondérante dans la mesure où dans toute organisation bien structurée quelque soit le secteur d’activités, vous le trouverez dans la gestion stratégique et opérationnelle. Son rôle est entre autre de trouver les financements à moindre coût pour les investissements et assurer des revenus financiers par les placements des excédents de trésorerie. Il joue un rôle de conseiller. Il est en permanence aux côtés du chef d’entreprise pour l’aider à atteindre les objectifs fixés.

S.P. : Est-ce pour cela qu’on dit que le financier est un élément clé de l’entreprise ?

Z.K. : Le financier est un élément clé en ce sens qu’il intervient dans toute l’organisation de l’entreprise, il intervient en amont comme en aval pour appuyer le chef d’entreprise dans la prise de décision.

S.P. : Quelles sont les motivations qui ont milité à la création de l’association en 2004 ?

Z.K. : Nous avons l’intention de remédier à la disparité qui existe dans le domaine d’exercice du financier et du trésorier. Nous avons voulu créer cette association pour que nous ayons un cadre commun d’échanges afin que nous puissions tenir le même langage. C’est sûr que nous avons des expériences diversifiées à partager.

S.P. : Comment allez-vous travaillé pour mettre en œuvre les quatre grands axes évoqués ci- dessus ?

Z.K. : Nous allons d’abord travailler à faire connaître l’association par les acteurs de l’économie. Et cela va consister à aller vers les chefs d’entreprises, les sociétés d’Etat, les entreprises privées, les banques, dans le but de leur expliquer le bien-fondé de l’association.

Pour atteindre les objectifs nous pensons qu’il faut hiérarchiser les choses en priorité travailler à consolider les acquis. Il faut passer par une campagne d’information et de communication. Cela a permis d’avoir l’adhésion de certaines entreprises qui ont apprécié l’initiative de l’association. Ensuite, il faudra aller vers les entreprises qui ne nous avaient pas encore rejoints.

S.P. : Avez-vous le sentiment que vous avez été bien compris par les chefs d’entreprise ? Ou y a-t-il toujours des réticences à leur niveau ?

Z.K. :. la BCEAO nous a fait confiance dès la première approche.
Quand la BCEAO s’implique dans une association c’est que cette association est crédible et que ses objectifs sont nobles.

Nous avons aussi bénéficié du soutien de l’UEMOA. Avec l’appui de ces deux institutions, nous nous sommes dit qu’il n’y a pas de raison que l’ACAFIT n’aille pas de l’avant. Après ces deux institutions, nos sommes allés vers les grandes sociétés de la place et de l’Administration parmi lesquelles : le TRESOR, la LONAB, la SONAPOST, l’ONATEL, la Chambre de commerce, la BOA, la BCB, épousent nos objectifs.

En somme, nous avons eu la chance de partir vers des responsables qui nous ont tout de suite compris.
Il n’y a pas eu de réticences à proprement parlé car tous ceux qui sont venus dans notre association, ont été envoyés par leurs supérieurs hiérarchiques.

S.P. : Aujourd’hui, l’association compte combien de membres ?

Z.K. : A la dernière assemblée générale nous étions une trentaines de membres actifs et quatre membres associés.

S.P. : Comment devient-on membre ? Y a-t-il des conditions particulieres ?

Z.K. : Pour être membre, il faut être cadre financier ou trésorier et s’intéresser aux finances.
Pour adhérer c’est simple. Nous avons des membres actifs et des membres associés.

Le membre actif c’est le financier qui vient et qui paie son droit d’adhésion chiffré à vingt mille (20 000) FCFA, et s’acquitte de sa cotisation annuelle de 20 000 FCFA.
Le membre associé est cette structure organisée qui décide d’être membre. Même si cette structure n’est pas là tout le temps dans la gestion quotidienne, elle a un droit de regard sur les activités menées. Pour les membres associés le droit d’adhésion est de cent mille (100 000) FCFA et la cotisation annuelle s’élève à deux cent mille (200 000) FCFA.

S.P. : Quels sont les perspectives de l’ACAFIT ?

Z.K. : Notre plan d’action comprend deux aspects : le 1er aspect met l’accent sur la formation, l’information et la communication.
Nous allons organiser à cet effet, des formations, des séminaires ciblés à la demande de nos membres sur des aspects pointus ou sur des difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leurs fonctions. Le second aspect concerne la publication.

S.P. : Comment comptez-vous travailler avec les associations sœurs déjà existantes au sein de l’espace UEMOA ?

Z.K. : Vous verrez que nous partageons les mêmes objectifs, les mêmes difficultés aussi. Que vous prenez le financier au Mali, au Sénégal, au Togo, au Bénin, en Côte d’Ivoire etc, je pense que c’est parce qu’il y a cette convergence qu’on parle de l’espace UEMOA. C’est dire que notre plan d’action au Burkina peut bien servir ailleurs et vice-versa. Chaque fois que nous élaborons nos programmes d’activités, nous tenons compte des associations sœurs. C’est dire qu’il y a une synergie d’action dans tout ce que nous faisons.

S.P. : Quelles sont les contraintes auxquelles fait face l’Association dans le contexte de la mondialisation ?

Z.K. : Avec la mondialisation et la globalisation, le financier doit s’adapter aux normes financières internationales qui se complexifie de jour en jour.
Je veux parler ici des normes IFRS, de bâle 2 déjà en vigueur dans les pays de l’OCDE.

S.P. : Certains opérateurs économiques sont toujours à la gestion manuelle, qu’allez-vous faire pour les amener à la moderne ?

Z.K. : La sensibilisation est à mon avis le meilleur remède. pour cela nous allons organiser des conférences animées par des banquiers ou d’autres personnes ressources à l’attention des opérateurs économiques pour leur expliquer qu’il y a une relation de partenariat réciproque entre eux et les financiers qui sont censés leur mettre à disposition les outils nécessaire à une gestion moderne et efficiente de leur ressources précieuses
Il faut sensibiliser les opérateurs économiques, les commerçants. Pour qu’ils comprennent le rôle du financier.
Pour cela , la sensibilisation est importante.

S.P. : Est-ce que vous avez une revue ou un journal dans lequel vous présentez votre association ?

Z.K. : Dans le deuxième aspect de notre plan d’action, il est prévu la publication. Là, il s’agira de l’édition et de la publication d’un recueil. Nous allons essayer donc de créer un journal. Pour le moment, nous ne savons pas comment nous allons le dénommer même si ce n’est pas dans l’immédiat. Parce que dans les premiers moments, il faut qu’on mette l’accent sur la formation. Et ensuite, faire en sorte que ce journal puisse paraître.

Dans ce journal on va faire la présentation, les commentaires des textes de lois sur les sujets portant un réel intérêt pour les financiers. Nous y ferons également des publi-reportages au profit d’entreprises soutenant les actions de l’association et des publications de décisions de justice qui intéressent les financières.

S.P. : Qui est madame KOUMARE ?

Z.K. :. Gestionnaire financier de formation, je suis titulaire d’un Diplôme d’Etudes Supérieures de l’Institut Technique de Banque. J’occupe le poste de chef du Département Administratif et Financier (DAF) à TELMOB après avoir été chef du Département des Affaires Administratives et Financières à la direction de l’Ecole nationale de la télécommunication. Je milite aussi dans d’autres d’associations telles que l’Association pour le développement de la province du Lorum Titao (ADPL), l’Association des Diplômés de l’Institut Techniques de Banque (ADITB).

S.P. : Comment arrivez-vous concilier ces différentes activités ?

Z.K. : J’ai toujours trouvé que les regroupements associatifs permettent de mieuxs’exprimer. Le cadre professionnel c’est tout différent. Dans ces associations on échange beaucoup avec des gens d’autres profils dans d’autres domaines et sur des sujets diversifiés rentrant toujours dans le développement socio culturel et économique du pays.

Cela permet d’avoir beaucoup d’expériences. J’aimerais vraiment qu’il y ait de l’adhésion autour de l’ACAFIT. Que les financiers et les trésoriers du Burkina comprennent que c’est leur cadre.
Qu’ils viennent, qu’ils adhèrent et qu’ils donnent leurs points de vue pour une meilleure gestion financière de nos entreprises et partant de là l’épanouissement de notre économie. Aussi voudrais-je pour terminer souhaiter bonne fête de fin d’année aux uns et aux autres.

Interview réalisée par S. Nadoun COULIBALY

Sidwaya

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