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Coton transgénique : Des producteurs félicitent les chercheurs burkinabè

Publié le mercredi 22 novembre 2006 à 07h31min

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Champ de coton Bt

Dans le cadre de leur journée portes ouvertes tenue le mardi 14 novembre 2006, les chercheurs de l’INERA, de l’INSAH et de l’ISAAA ont convié des producteurs et vulgarisateurs agricoles du Burkina et de certains pays africains, à une visite commentée des champs expérimentaux de coton Bt de la ferme SOFITEX de Boni, dans la province du Tuy.

Suite aux commentaires des experts nationaux en recherche agricole, les visiteurs burkibabè et étrangers ont traduit leur enthousiasme quant aux résultats des 4 années de recherches, et se sont dit confiants quant à l’aboutissement heureux du processus de vulgarisation du coton Bt au Burkina et dans la sous-région.

La visite de champs expérimentaux du coton Bt s’est tenue en marge du 9e atelier sous-régional sur le partenariat entre la recherche, la vulgarisation et les organisations paysannes qui s’est tenu du 13 au 17 novembre derniers à Bobo Dioulasso. Les chercheurs burkinabè ont donc mis à profit cette occasion pour restituer aux acteurs du monde agricole, aux producteurs notamment, venus de plusieurs pays africains, les résultats de 4 années d’expérimentation de la production transgénique du coton.

Le site choisi a été la ferme SOFITEX de Boni. Entre deux parcelles de coton différentes du point de vue végétatif, le docteur Oula Traoré, chef du programme coton de l’Institut de l’environnement et de recherche agricole (INERA), explique que cette année, l’expérimentation a porté sur deux variétés locales, traditionnellement produites au Burkina. Il s’agit notamment de la STAM 59A et de la FK 290. D’un côté, on a la parcelle de coton conventionnel (non génétiquement modifié) dont l’aspect végétatif donne à voir des plants plus hauts avec beaucoup plus de foliations, et de l’autre côté, on a la portion de coton Bt (génétiquement modifié à partir du Bollgard) qui se caractérise par des tiges plus courtes, moins de foliations et avec davantage de capsules ouvertes.

Selon les chercheurs, les deux parcelles ont été ensemencées à la même date et dans les mêmes conditions de production, conformes aux habitudes des producteurs burkinabè. Mais en ce qui concerne les traitements phytosanitaires, le coton conventionnel a nécessité 6 traitements, à raison d’un traitement, par quinzaine, tandis que le coton Bt qui résiste systématiquement à plusieurs ravageurs n’en a nécessité que 2, contre la mouche blanche et certains insectes piqueurs-suceurs.

Les cotonniers visités sur le terrain étaient à maturité. Sur les parcelles emblavées de la variété FK 290, tout comme sur celles de la variété STAM 59A, le coton transgénique est plus alléchant, en termes de rendement, par rapport au coton conventionnel, compte tenu du nombre de capsules ouvertes. Ainsi, selon les résultats obtenus par les chercheurs burkinabè, la production transgénique du coton prévoit un gain en rendement de 30 à 40% accompagné d’une diminution assez considérable de l’utilisation d’insecticides, comme indiqué plus haut.

A l’issue de la visite commentée, les producteurs ont eu voix au chapitre lors d’une rencontre d’échanges avec les chercheurs tenue sur place à Boni. Les uns après les autres, des cotonculteurs, des chercheurs et des vulgarisateurs agricoles du Burkina, du Mali, du Bénin, du Sénégal, du Kenya, de l’Afrique du Sud, etc. ont félicité les chercheurs burkinabè pour « la qualité des résultats auxquels ils sont parvenus après 4 années de recherche ».

Les membres de l’Union nationale des producteurs du coton du Burkina (UNPC-B), par la voix de leur secrétaire général, Lamissa Ouattara, se sont dit « fiers et contents d’avoir été associés dans toute la démarche de la recherche ». Et ce fut une belle initiative selon eux, car « on ne peut convaincre le paysan qu’avec ce qu’il voit lui-même, et nous n’avons pas de raison de douter de la bonne foi des chercheurs de chez nous », a conclu M. Ouattara.

Par Paul-Miki ROAMBA

Le Pays

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