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Lutte contre la corruption : Les P.D.G. continuent de racketter

Publié le lundi 20 novembre 2006 à 07h37min

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Tracasseries et rackets sont encore des pratiques vivaces sur les routes ouest-africaines malgré l’adoption de textes communautaires consacrant la libre circulation des personnes et des biens. La contribution des journalistes est attendue pour enrayer ces fléaux.

C’est pourquoi, un atelier de formation à leur intention a été organisé sur le thème : « rôles des médias dans la réduction de la corruption et des retards sur les corridors routiers en Afrique de l’Ouest ». C’était le 16 novembre 2006, à Ouagadougou à l’initiative du Centre ouest-africain pour le commerce (WATH).

Pour aller de Bamako à Lomé ou à Accra, un transporteur malien pouvait débourser jusqu’à 150 000 FCFA au titre des faux frais de route. Aujourd’hui, avec la levée des postes de contrôle à l’intérieur des pays, on note une baisse notable de ces frais qui peuvent tutoyer les 50 000 F. C’est dire qu’en dépit des textes, les P.D.G. (Police, Douane, Gendarmerie) continuent de tracasser et de racketter les routiers.

Ces pratiques nuisibles contribuent à renchérir le coût de la vie puisque les transporteurs sont bien obligés de faire payer in fine aux consommateurs ces faux frais de route. Cela se fait au moyen de l’augmentation des titres de transport. Il en est de même des tracasseries qui retardent inutilement les camions sur les routes. Au lieu par exemple de 5 rotations dans le mois, un routier ne pourra plus faire que 3.

Cela rend difficile l’approvisionnement du marché qui a pour conséquence, la hausse de prix puisque l’offre peine à couvrir les demandes. C’est conscientes de ces facteurs nocifs au développement du commerce et des échanges entre leurs pays membres que l’UEMOA et la CEDEAO, dans une dynamique d’intégration, ont adopté des textes qui consacrent la libre circulation des personnes et des biens dans leur espace.

Et pour se rendre compte de l’application effective de ces textes sur le terrain, l’Observatoire des pratiques anormales (OPA) a été mis sur pied. L’OPA est un système d’information qui va permettre de collecter et de diffuser des informations sur les rackets et les retards dans le transport routier et de prendre des mesures appropriées pour corriger les choses.

Dans cette bataille pour faire cesser ces pratiques, tous les acteurs de la route sont impliqués : les Etats, les structures sous-régionales, les Conseils des chargeurs, les chauffeurs, les services de police, de gendarmerie et de douane, etc. Dans le cadre de l’OPA, des chauffeurs qui ont leurs véhicules et tous leurs papiers en règle contribueront à collecter des informations fiables sur l’état des tracasseries et des rackets sur nos routes. Sur des feuilles d’enquêtes, ils consigneront tout ce qu’ils ont observé et dépensé indûment ainsi que le temps qu’ils auront passé à chaque poste de contrôle.

Ces fiches, une fois compilées, vont donner une photographie des pratiques anormales sur nos axes routiers. Dans cette lutte, il est bon d’associer les journalistes, car leurs écrits d’information, de sensibilisation et de dénonciation peuvent contribuer à changer les choses comme l’a dit Jide Olatuyi, conseiller Diffusion et Société civile à WATH/Accra.

Au cours de cette rencontre de formation, les hommes de médias ont eu l’occasion d’échanger à bâtons rompus avec les transporteurs et conducteurs de camions et d’échanger sur divers points notamment :

- une vue générale du transport routier et de la bonne gouvernance en Afrique de l’Ouest ; (Hélène Guissou et Kossi Dahoui) ;
impacts sur la santé, sur le commerce et l’économie des extorsions et délais sur les routes ; (Pierre Dabiré et Moctar Zonou) ;

- médias et société civile : les défis de la diffusion (Jide Olatuyi). Les participants ont tous apprécié cette matinée de formation dont l’importance n’est plus à démontrer. Après Ouagadougou, Jide Olatuyi doit se rendre dans les autres capitales de l’Afrique de l’Ouest pour dispenser cette même formation aux journalistes des différents pays.

San Evariste Barro

Observateur Paalga

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